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Le retour des tiques en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 978 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/05/2016
    • de PUGET André-Pierre
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La saison des tiques a commencé particulièrement tôt cette année. Elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à cause du réchauffement climatique, car nous avons eu des hivers doux. Ces petits arachnides résistent de mieux en mieux et sont porteurs de maladies dangereuses.

    La saison la plus à risque est le printemps : mi-mars, ces parasites envahissent nos forêts, le long des routes et, parfois, dans nos jardins. Il faut savoir aussi que les oiseaux migrateurs sont le véhicule des tiques.

    Deux sortes de parasites courants existent dans nos régions. La tique commune Ixode ricinus appelée notamment tique du mouton est présente partout dans notre pays et la tique dermacentor est présente dans différents foyers sur le territoire belge comme La Panne, Mons et les Ardennes. La tique commune parasite peut provoquer de nombreuses pathologies chez les animaux et les humains. En 2014, selon des estimations, les tiques sont responsables de 20 000 cas de la maladie de Lyme. Elles sont un danger et responsables de maladies parfois très graves, comme l'anaplasmose et l'encéphalite à tique

    Ces dernières années, on a recensé une hausse en Wallonie.

    L'ISP, l'institut scientifique de santé publique, a lancé un site web s'appelant www.tiquesnet.be permettant aux citoyens de déclarer les morsures de tiques.

    Monsieur le Ministre peut-il me donner le nombre de cas réels recensés des maladies provenant des tiques ?

    Concernant la maladie de Lyme, provoquée par les tiques, le 9 décembre 2015, Monsieur le Ministre a répondu à une question écrite de M. Legasse en nous éclairant sur le fait que 3 000 échantillons de sang prélevés en 2013 et en 2014 étaient en cours d'analyses et que les résultats préliminaires seront disponibles début 2016.
    A-t-il obtenu les résultats ?

    Quelles sont les campagnes de sensibilisation à cette problématique hormis le site de l'ISP ?
  • Réponse du 23/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Concernant le site web www.tiquesnet.be, les premiers résultats seront diffusés officiellement par voie de communiqué de presse ce mardi 10 mai par l’Institut Scientifique de Santé publique (ISP) : ils concerneront la période de juillet à décembre 2015.

    La maladie de Lyme et l’anaplasmose sont deux infections causées par des bactéries pathogènes (Borrelia burgdorferi et Anaplasma phagocytophilum), toutes deux se rencontrent en Belgique.

    L’encéphalite à tique (TBE) provient d’une contamination par un virus (Flavivirus). Celui-ci est présent dans de nombreuses régions des pays de l’Est, du Nord et du Centre de l’Europe. Ces 3 agents pathogènes (maladie de Lyme, anaplasmose et encéphalite à tique) sont inoculés à l’homme par morsure de tique.

    Par rapport à la hausse de cas d’anaplasmose et d’encéphalites à tiques ces dernières années, une infection aiguë par Anaplasma phagocytophilum a été confirmée chez une personne en 2013 et chez une autre en 2014. Respectivement 19 et 17 autres personnes avaient une infection probable non confirmée par la réalisation d’analyses sur un deuxième échantillon de sang.

    Par rapport à l’encéphalite à tiques (TBE), il n’y a pas de cas autochtone (personne ayant contracté la maladie en Belgique et non à l’étranger) de cette maladie qui se soit déclaré dans la population.

    En 2013, une sérologie positive a été rapportée pour 7 personnes. Dans 4 cas, il s’agissait d’anticorps postvaccinaux. 2 personnes avaient une ancienne infection, contractée en Suède. 1 homme non vacciné de 67 ans avait une infection aiguë, transmise par une morsure de tique au Kirghizstan.

    En 2014, malgré la présence de vecteur, aucune infection aiguë de TBE n’a été diagnostiquée.

    Par rapport à la maladie de Lyme, l’étude de séroprévalence réalisée par l’institut scientifique de santé publique sur 3.217 échantillons de sérum a utilisé deux types de test, le deuxième permettant de confirmer les positifs et les douteux par Western Blot. Le taux de positivité est aux environs de 1 %.

    Les résultats détaillés seront présentés lors du séminaire scientifique annuel « Diagnostic et surveillance des maladies infectieuses » du 19 mai, coorganisé par l’ISP et la société belge d’infectiologie et de microbiologie clinique. Ce taux n’est pas surprenant dans la population générale sachant que le taux de positivité des sérologies chez une population a priori exposée aux morsures de tiques est de 2 %. Un résultat sérologique positif indique que la personne a été un jour en contact avec la bactérie Borrelia burgdorferi et non pas qu’elle est malade, les anticorps (recherchés lors de la sérologie) restant positifs de nombreuses années.

    En 2013 et 2014, le nombre de demandes de sérologies pour Borrelia burgdorferi réalisées par les laboratoires vigies a fortement augmenté, entraînant une augmentation importante du nombre de résultats sérologiques positifs dans les trois régions du pays. Le taux de positivité (nombre de positifs/nombre total de tests) est resté stable et fluctue en effet autour de 2 %.

    En 2013 et 2014, comme pour les années précédentes, les sérologies positives sont rapportées majoritairement dans les provinces d’Anvers, du Brabant et du Luxembourg.

    La saisonnalité habituellement observée était moins marquée en 2014, un nombre plus élevé de résultats positifs ayant été rapporté en automne. Ceci peut être lié à une période d’activité des tiques plus longue, en raison des températures plus élevées.

    Concernant les mesures de sensibilisation, des affiches concernant la prévention des morsures de tiques seront mises à disposition des médecins généralistes et groupes exposés pour la fin du mois de juin.