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L'avenir du projet pilote mené par le CPAS de Charleroi auprès des sans domicile fixe

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 988 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 11/05/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Conscient de la multitude de problèmes auxquels peuvent être confrontés les sans-abris, le CPAS de Charleroi a mis sur pied dès 2014 une équipe pluridisciplinaire.

    En sus des éducateurs de rue, cette équipe mobile s’est enrichie successivement des services d’une infirmière, d’un psychologue et d’un médecin psychiatre ; ce qui a permis d’améliorer la communication avec ce public fragilisé, de mieux appréhender les profils rencontrés et ainsi d’apporter l’aide la plus adéquate qu’elle soit sociale, physique ou psychique. Par ailleurs, la présence d’un psychiatre est également une plus-value en ce qui concerne les relations avec les hôpitaux ou autre corps médical.

    Même si une évaluation est encore en cours, il semble que les résultats de cette approche, que l’on peut qualifier de globale, soient positifs pour toutes les parties.

    Néanmoins pour plus d’efficacité, cette expérience doit être envisagée sur le long terme, ce qui signifie plus de moyens que ce soit au niveau logistique, personnel ou financier.

    Au niveau du projet pilote même, Monsieur le Ministre a-t-il déjà entamé des discussions avec le CPAS de Charleroi pour maintenir ce dispositif pluridisciplinaire ?

    Quelle aide concrète la Région wallonne pourrait-elle apporter pour que ce projet perdure et soit éventuellement élargi à d’autres CPAS, également confrontés à la problématique des sans-abris ?

    Quelle est sa volonté dans ce dossier ?

    La Wallonie comptant plusieurs centres de santé mentale agréés, ne peut-on envisager des collaborations systématiques entre ces services et les éducateurs de rue ? Serait-ce envisageable ?
  • Réponse du 01/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Le CPAS de Charleroi a créé une équipe pluridisciplinaire mobile dont les objectifs sont :
    - de promouvoir et favoriser, à terme, l’intégration du public cible dans les dispositifs de soins existants ;
    - d’orienter les ressources en santé mentale ambulatoire au profit des publics les plus éloignés des dispositifs existants ;
    - de favoriser une prise en charge immédiate des problèmes sanitaires du public cible ;
    - de faire sortir les professionnels de leur champ d’action spécifique.

    Les plus-values de l’offre sont :
    - la plus grande accessibilité des publics précarisés aux dispositifs de soins; (anticipation, prévention, impact sur les risques de chronicisation) ;
    - la préservation du capital santé ;
    - une plus grande insertion des publics en situation de précarité et d’exclusion ;
    - le décloisonnement des secteurs : santé, assuétudes, social, urgence sociale, hébergement, hospitalier ;
    - l’expérimentation et la modélisation d’un dispositif novateur.

    L’équipe pluridisciplinaire mobile accompagne les équipes (exemple : Carolo Rue) actives dans l’aide aux populations en situation de précarité aiguë, confrontées à des situations de blocage en lien avec des troubles liés à la santé de leurs publics. Son offre s’articule à celle des professionnels de première ligne sur les lieux de vie des personnes (abris de nuit, squats) ou sur les lieux d’intervention, y compris dans la rue. Pour des patients souffrant de maladie mentale grave et/ou de troubles somatiques sévères, elle dispense elle-même des services de traitement.

    L’équipe se compose d’un coordinateur, d’un médecin psychiatre, d’un psychologue et d’un infirmier psychiatrique.

    Concernant les Services de Santé mentale (SSM) agréés, des collaborations systématiques entre ces services et les éducateurs de rue peuvent et doivent, bien entendu, avoir lieu. Elles se font d’ailleurs déjà.

    De plus en plus de SSM reçoivent des demandes pour des personnes qui sont en situation de précarité, SDF ou autres, qu’ils reçoivent en consultation, souvent en lien avec d’autres services qui suivent ces usagers. Dans certains cas, les professionnels adaptent de façon spécifique leur pratique (au niveau de la consultation ou en développant d’autres pratiques : domicile, permanence, etc.) pour la rendre la plus accessible possible. Des compromis sont toutefois toujours à faire pour ne pas développer des projets au détriment du service apporté à l’ensemble de la population.

    Différents projets de ce type ont été développés par plusieurs SSM en Wallonie (par exemple : à Namur et La Louvière). Je termine en précisant que de nombreux SSM dans la région de Charleroi ou la région de Liège sont également particulièrement attentifs à cette population.

    En ce qui concerne un soutien financier, je rappelle que ce projet est typiquement de ceux qui peuvent être repris dans le cadre de l’enveloppe projets des Relais sociaux et singulièrement ici au niveau du Relais social de Charleroi.

    J’invite donc le CPAS de Charleroi à introduire une demande de subvention pour le budget 2017 du Relais social.