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La diversification avicole en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 484 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 11/05/2016
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Comme Monsieur le Ministre le sait, un agriculteur wallon qui construit un poulailler travaille en collaboration avec d’autres entreprises (couvoirs, fournisseurs d’aliments, abattoirs, transformation…).

    Dans le milieu agricole, à plusieurs reprises, une même réflexion m’a été faite : les demandes pour la construction de poulaillers en Wallonie seraient en forte hausse, mais, dans le même temps, les couvoirs et les entreprises de transformation (pour bon nombre d’entre eux, situés en Flandre) ne seraient pas désireux de répondre à cette demande.

    A-t-il entendu parler d’une telle évolution ?

    Est-elle confirmée ou contredite par des chiffres ?

    Quelle est l’évolution du nombre de demandes de permis (également par filière : poules pondeuses, poulets de chair, bio, plein air, conventionnel…) ?

    S’agit-il toujours d’une bonne diversification ou peut-on craindre une saturation ?
    Si oui, dans quelle filière en particulier ?

    Peut-on encore conseiller à quelqu’un qui souhaite se diversifier de construire un poulailler ?
  • Réponse du 06/06/2016
    • de COLLIN René

    En 1980, on recensait 1,560 million de volailles en Wallonie pour 15.370 détenteurs. En 2015, le SPF Économie renseigne 5,610 millions de volailles en Wallonie.

    Cette évolution répond à deux tendances : d’une part, la concentration de la production, particulièrement en poules pondeuses avec une septantaine d’exploitations très spécialisées concentrant l’essentiel de la production wallonne et d’autre part, l’essor des systèmes de production alternatifs. La production de poulets bio est en développement continu depuis 15 ans et atteint une capacité de production annuelle estimée entre 2,5 et 2,7 millions de poulets (valorisant 3 abattoirs, dont 2 situés en Wallonie). La production d’œufs bio en Wallonie a d’ailleurs quintuplé depuis 2010.

    Des projets sont encore en cours en Wallonie, en attente de permis ou en attente des aides aux investissements :


    La production belge est supérieure à la consommation. Par contre, le potentiel de consommation purement wallon existe bien.

    Si l’on peut confirmer que tous les couvoirs sont situés en Flandre, il est peu probable que le développement des installations avicoles en Wallonie soit freiné par leurs capacités. Les couvoirs flamands sont, en effet, en mesure de s’adapter à des demandes fluctuantes.

    Enfin, il importe de noter qu’il existe un avantage comparatif de rentabilité important en faveur des productions labellisées.

    Dans le secteur des œufs, l’élevage en plein air et l’élevage bio sont aujourd’hui plus rentables que l’élevage au sol et que l’élevage conventionnel en cages enrichies, et ce, en dépit de taux de mortalité plus élevés. Le différentiel de prix explique majoritairement cet avantage. On peut également citer une étude de performance des ateliers de volailles du réseau de comptabilité de la DGO3 qui indique que les exploitations détenant plus de 1.000 volailles, et ayant adopté un mode de production « label » - le bio inclus -, présentent une marge sur charge d’alimentation nettement plus favorable que celles qui opèrent en mode conventionnel (avec un écart de plus de 30 % en faveur de la production sous label).

    Ce constat m’incite encore davantage à promouvoir la qualité différenciée wallonne.