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Le plan Autisme

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 998 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 11/05/2016
    • de DAELE Matthieu
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
    Ce 25 avril, Monsieur le Ministre a présenté conjointement, avec ses collègues, Mesdames Frémault, Schyns et Greoli,un plan transversal « Autisme ».

    Peut-il me préciser comment ce plan sera mis en place au niveau de ses compétences ?

    Le plan évoque différents axes d'actions à savoir :
    - un état des lieux précis du manque de solutions pour les personnes atteintes d’autisme ou de handicap de grande dépendance ;
    - le dépistage et l’annonce du handicap ;
    - l’information et la sensibilisation ;
    - la formation ;
    - l’adaptation de l’encadrement à la population prise en charge ;
    - le suivi de la personne tout au long de sa vie pour une meilleure transversalité ;
    - la participation à la vie sociale ;
    - le transport scolaire.

    Pour chaque axe, peut-il me préciser le budget qui y sera consacré et dans quel délai les actions seront mises en place ?
    Pour l'axe « transport scolaire », des contacts ont-ils été déjà pris avec son collègue en charge de la Mobilité ?

    Le plan entend développer des axes d’actions supplémentaires pour la Wallonie, à savoir :
    - des moyens budgétaires accrus pour les prises en charge prioritaires ;
    - la création de nouvelles places d’accueil et d’hébergement ;
    - les initiatives de répit ;
    - le soutien à l’accueil de crise et aux petites unités spécialisées.

    Pour les deux premiers points d'actions supplémentaires, n'y a-t-il pas confusion entre les personnes présentant des troubles autistiques et les personnes de grande dépendance ?

    Les besoins sont différents et les demandes différentes.

    Quel budget spécifique sera consacré aux personnes présentant des troubles autistiques pour ces actions ?
  • Réponse du 01/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Effectivement 2.300.000 euros ont été dégagés en 2015 pour la recherche de solutions pour les personnes prioritaires par le biais des conventions ou agréments nominatifs. Ce sont 3.000.000 euros qui seront ajoutés cette année pour ces situations extrêmement complexes. D’autre part, il y a une réflexion pour l’instant pour sortir de cette mécanique relativement peu sûre pour les gestionnaires qui hésitent à engager du personnel supplémentaire pour encadrer ces personnes sans garantie du maintien de cet emploi au départ de la personne en situation de handicap afin d’entrer plutôt dans une logique de réservation de places, cette réflexion n’en est qu’au tout début.

    Le plan Autisme a été construit en collaboration entre la Région wallonne, la Région bruxelloise et la Fédération Wallonie-Bruxelles, et ce, afin d’assurer la transversalité indispensable à la prise en charge et l’accompagnement des enfants et des adultes présentant des troubles autistiques. Il tient en compte, autant que possible, des pistes de réflexion amenées par les associations de personnes handicapées et par les professionnels du terrain rencontrés par les différents Cabinets.

    Les grands axes sont :
    * L’établissement d’un état des lieux du manque de solution pour les personnes atteintes d’autisme ou de handicap de grande dépendance.
    * Le dépistage et l’annonce du handicap.
    * L’information et la sensibilisation.
    * La formation des professionnels et des parents.
    * La prise en charge précoce.
    * La création de nouvelles places (en ce compris dans les écoles).
    * Le renforcement de l’encadrement dans les écoles.
    * Le suivi dans la transversalité.
    * La participation à la vie sociale.
    * Le transport scolaire.

    Nous sommes tous conscients de la nécessité de soutenir les parents d’un enfant porteur de handicaps et de la charge psychologique que son accompagnement au quotidien peut engendrer, c’est pourquoi l’accent a été mis sur la formation et l’information. La formation à l’attention des parents est clairement une nouveauté et une priorité tout comme l’information du personnel de première ligne. La formation à elle seule représente approximativement 40.000 euros (20 modules de 2 jours) auquel il faudra ajouter le coût de la formation expérimentale en séjour résidentiel pour laquelle le montant dépendra des partenariats qui pourront être noués avec les écoles d’éducateurs spécialisés. Des moyens sont également consacrés au site internet d’information (Plateforme Annonce Handicap, Autisme Participate, etc.).

    Trois millions d’euros supplémentaires sont prévus pour l’année 2016 à l’attention des cas prioritaires. Et effectivement comme Monsieur DAELE l’évoque, ce point n’est pas totalement réservé aux personnes atteintes d’autisme, mais sur ceux qui représentent une part importante de ces situations complexes.

    Dix millions d’euros supplémentaires sont prévus pour la création de places dédicacées et exclusivement réservées à l’autisme et au double diagnostic. La frontière entre les deux étant très mince, il m’a semblé plus opportun de grouper ces thématiques. Ces moyens serviront à créer des places d’accueil, d’hébergement ou de répit institutionnel pour les jeunes (la nouvelle législation qui sera effective au 1er janvier 2017 élargit la définition du jeune jusque 25 ans, la tranche 18-25 ans étant la plus problématique en termes d’orientation).

    Les autres axes du plan nécessitent la mutualisation de financements des différentes entités et l’aménagement de certains textes réglementaires et ne pourront donc trouver leur concrétisation immédiate en 2016.

    Enfin, si l’horizon budgétaire se dégage en 2017, 2018, la priorité sera donnée à la création d’unités spécialisées ou d’unités de crise. Ces petites unités de maximum 6 personnes appelées à prendre en charge pour un temps déterminé des personnes à besoins très complexes nécessitent un encadrement beaucoup plus important et la présence d’équipes pluridisciplinaires. On peut estimer le coût d’une prise en charge dans ce type de structure hyperspécialisée à 120.000 euros.

    Pour ce qui est du transport scolaire, des contacts formels n’ont pas encore été pris avec mon collègue Carlo DI ANTONIO, nous comptons nous y atteler rapidement avec l’expertise du Cabinet de Marie-Martine SCHYNS.

    Enfin, pour ce qui est de l’état des lieux du manque de places, celui-ci se réalisera grâce au croisement d’informations pour la plupart existantes, mais sous des formes difficilement exploitables par tous. Cet état des lieux chiffrera de façon plus précise le nombre de places manquantes, mais, il est clair que ce plan n’a pas la prétention de résoudre l’ensemble des problèmes, ce n’est qu’un premier pas dans la démarche (il a en tout cas, le mérite d’être coconstruit et de baliser les priorités), il n’était donc pas à mon sens nécessaire d’en disposer pour démarrer les actions. Mais, il sera utile de pouvoir en disposer pour programmer efficacement la création de classes issues de financements conjoints.