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La promotion de la diversité sexuelle au sein des centres pour réfugiés

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1003 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 11/05/2016
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine
    Les causes qui poussent les personnes à fuir leur pays et demander l'asile en Belgique sont nombreuses et variées. Parmi les raisons les moins évoquées par les médias est la fuite en raison de l’orientation sexuelle.

    Ainsi, certaines personnes quittent leur pays natal, car elles font l'objet de mandats d'arrêt liés à leur orientation sexuelle. Alors qu'elles espèrent trouver en Belgique, un pays accueillant et tolérant, notre pays est en effet reconnu pour ses avancées en matière de respect de la diversité sexuelle, dans les faits, la situation semble être moins idyllique.

    Plusieurs témoignages en provenance d'occupants de centres pour réfugiés et candidats réfugiés récoltés par Arc-en-Ciel semblent démontrer que la vie pour les personnes LGBT n'y est pas facile. Insulte, peur d'avouer son orientation, propos homophobes sont autant d'éléments qui rappellent aux LGBT les discriminations qu'ils fuient.

    La MAC du Luxembourg et le Centre d'Action Laïque du Luxembourg développent des groupes de paroles, des sensibilisations et des animations dans les centres à destination des LGBT africains.

    Monsieur le Ministre a-t-il eu vent de cette initiative et des problèmes qui existeraient au sein des centres pour réfugiés ?

    À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie, peut-il faire le point sur les différentes actions menées par les associations et la Wallonie afin de sensibiliser le personnel des centres pour réfugiés à la lutte contre l'homophobie ?

    Quelles sont les actions mises en place à destination des candidats à l'asile hébergés au sein des centres ?

    Une généralisation de la campagne d'affiches lancée par le groupe de parole initié dans la province du Luxembourg est-elle d'actualité ?
  • Réponse du 18/05/2016
    • de PREVOT Maxime

    Comme le sait l'honorable membre, la Wallonie a approuvé le 11 avril 2014 un décret insérant dans le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé, un Livre VII relatif à l’aide aux personnes lesbiennes, gays, bisexuels, bisexuelles et transgenres. Ce décret prévoit l’agrément de maisons arc-en-ciel qui ont notamment pour mission « d’organiser, de soutenir et de coordonner des actions visant à lutter contre les discriminations sur la base de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre », mais aussi « d’accompagner les initiatives locales publiques ou privées visant à fournir une aide aux personnes LGBT ».

    Dans ce contexte, les maisons arc-en-ciel agréées disposent donc des habilitations et de l’autonomie nécessaires pour mener des actions à destination des candidats à l’asile ainsi qu’en partenariat avec les centres qui les hébergent.

    Concernant la maison arc-en-ciel du Luxembourg, portée par le Centre d’action laïque, il a effectivement été relevé lors de l’inspection ayant mené à son agrément que cette problématique des réfugiés avait été prise en considération.

    Quant à la généralisation de la campagne d’affiches lancée par le groupe de parole initié dans la Province du Luxembourg, je me permets de rappeler que la Fédération des maisons arc-en-ciel a été reconnue par la Wallonie, depuis le 1er janvier 2016, et que celle-ci a notamment pour mission de faciliter la concertation entre les maisons arc-en-ciel.

    À cet égard, la Fédération dispose dès lors des habilitations et de l’autonomie nécessaires pour impulser, à l’échelle régionale, les actions qu’elle jugerait pertinentes, en collaboration avec les différentes maisons. Elle pourra notamment le faire sur la base d’indicateurs qui mettraient, en exergue, que la population d’origine étrangère est particulièrement discriminée.

    Par ailleurs, je me permets d’attirer l'attention sur les actions de sensibilisation que la Wallonie soutient, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie (17 mai), et qui s’adresse au grand public, dont fait aussi partie le personnel des centres pour réfugiés. Il s’agit notamment des Fiertés namuroises, qui se sont déroulées, à Namur, le samedi 30 avril, et, plus largement, de la Campagne « Et toi t’es casé-e ? », menée avec la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Cocof.

    Pour rappel, ces spots radio-TV, qui ont précisément pour objectif de diminuer les discriminations et les violences envers les jeunes homosexuel-le-s, transgenres et transexuel-le-s, de déconstruire les préjugés et stéréotypes à leur égard, ont été diffusés, une première fois, du 1er au 14 février dernier. Ils sont actuellement en cours de rediffusion, depuis le 2 mai et jusqu’au 15 mai, dans le cadre de la Promotion de la Santé et de l’octroi d’espaces gratuits en radio et télévision.

    Enfin, je me permets de rappeler que la Wallonie dispose d’un décret relatif à la lutte contre certaines formes de discriminations qui interdit les discriminations sur la base du sexe, de ses critères apparentés et de l’orientation sexuelle.

    Dans ce cadre, le Centre interfédéral pour l’Égalité des Chances (UNIA) et l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH), ainsi que chacun des Espaces Wallonie, peuvent recevoir les signalements en cas de discrimination dans les centres de réfugiés sur la base de ces critères.

    Les maisons arc-en-ciel, qui ont dans leurs missions de pouvoir fournir une aide juridique, peuvent, donc, le cas échéant, orienter les réfugiés vers ces institutions si cela s’avère nécessaire.

    Il est en effet particulièrement important de lutter contre toutes les formes de discriminations, partout en Wallonie, y compris dans les centres de réfugiés, et de veiller au respect des orientations sexuelles et identités de genre de chacun, avec une attention spéciale aux plus vulnérables.