/

Les indices boursiers "Wall.11" et "Wall.21"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 354 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/05/2016
    • de ARENS Josy
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique
    Lors de du récent discours de Monsieur le Ministre sur l’État de la Wallonie, il a encouragé nos concitoyens à « acheter wallon ». Dans cette optique, les Wallons auraient aussi besoin de connaitre la valeur boursière des fleurons wallons.

    Ceci appelle la question suivante : dans le domaine boursier, ne faudrait-il pas faire revivre les indices « Wal 11 » ou « Wall 21 », uniquement composés de valeurs wallonnes ?
  • Réponse du 25/05/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Cette interrogation doit s’apprécier au regard de la valeur ajoutée que pourrait avoir un indice boursier « wallon » pour nos entreprises et notre économie dans son ensemble.

    Le premier aspect à aborder est celui de la représentativité de ces 10 ou 20 entreprises wallonnes sur notre économie en général. D’une part, la Wallonie est une terre de PME. D’autre part, la taille d’une entreprise, que ce soit en chiffre d’affaires ou nombre total de travailleurs n’est pas spécialement toujours proportionnel à sa valeur ajoutée en Wallonie. Ces éléments posent donc une première question.

    Par exemple, une grande partie des composantes du Bel 20 sont des multinationales. Ainsi, des entreprises comme AB Inbev, Engie, UCB, Umicore, Delhaize ou ING ne réalisent pas la majorité de leurs activités sur le territoire Belge, loin de là. Certaines de ces entreprises sont d’ailleurs cotées sur d’autres places boursières.

    Par ailleurs, le fait d’appartenir au Bel 20 apporte évidemment certains avantages aux entreprises cotées, en terme de visibilité notamment, et à travers des produits financiers sous-jacents.

    Cependant, n’oublions pas que le Bel 20 ne dépend pas d’une quelconque autorité financière belge, mais du groupe privé NYSE Euronext. S’en suivent nombre de règles et d’obligations inhérentes, notamment en termes de liquidité, de capital flottant et de volume d’échanges. Décréter une liste de 10 ou 20 entreprises ne leur donnerait pas automatiquement la visibilité ou les avantages liés à l’appartenance d’un indice, voire même d’une cotation sur Euronext, avec les contraintes et avantages que cela engendre.

    Par contre, dans le cadre du plan Marshall 4.0, la Région, via la mesure Initial Public Offering (Mise en Bourse), soutient justement financièrement les entreprises wallonnes qui souhaitent s’introduire en bourse. Cette mesure permet notamment de financer les frais liés à une introduction en bourse.

    A contrario, une cotation en bourse n’est pas non plus l’apanage de réussite d’une entreprise. Les récents exemples de Pairi Daiza et de Spadel, qui se sont sortis ou sont en train de sortir de la bourse démontrent :
    * D’une part, que la croissance peut se faire en dehors de la bourse ;
    * D’autre part, que les attentes de rendement à court terme ne sont pas toujours compatibles avec des politiques d’investissement à long terme ou disruptives.

    Sur base de ces éléments, Wal 11 ou Wal 21 pourraient tout au plus avoir un effet « symbolique » sympathique. Mais d’un point de vue économique, cela n’apporterait pas énormément de valeur ajoutée à la Région ou à ses entreprises.