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Les fraises wallonnes

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 493 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 11/05/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
    La saison des fraises bat son plein. Le Belge consomme, en moyenne, un peu plus de deux kilos de fraises par an.

    Les fraises originaires de France et d'Espagne ont des taux anormalement élevés de pesticides. Un rapport réalisé en 2013 par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sur les résidus de pesticides dans les aliments a démontré que bien qu'ils ne dépassent pas les limites légales, la laitue, les pèches, les fraises et les tomates présentent le plus grand nombre de résidus chimiques. Les fraises sont en tête, avec 84 types de pesticides, dont 15 pour un même échantillon.

    Les scientifiques ont, par exemple, retrouvé dans sept échantillons sur dix un ou plusieurs pesticides perturbateurs endocriniens. Des substances qui peuvent provoquer "cancers, perturbations du métabolisme et de la reproduction", en particulier lorsqu'elles sont absorbées par les jeunes enfants ou les femmes enceintes.

    Une situation inquiétante quand on sait que ces perturbateurs agissent "même à très faible dose" et que le fait de nettoyer les fraises n'en élimine qu'une infime partie.

    L'enquête a aussi mis le doigt sur d'autres pratiques agricoles douteuses. En effet, 18 % des échantillons contenaient des pesticides interdits depuis plusieurs années sur les sols français ou espagnols, comme l'endosulfan ou le carbosulfan, tous deux considérés comme de graves polluants pour l'environnement et la santé.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de données spécifiques sur les fraises wallonnes ?

    Au niveau de la protection des appellations, la fraise de Wépion constitue-t-elle une AOP ou une IGP ?
    Dans la négative, ne serait-il pas intéressant d'y parvenir ?

    Combien d'autres types de fraises existent-ils en Wallonie ?

    Répondent-ils à des critères spécifiques de production ?
  • Réponse du 17/05/2016
    • de COLLIN René

    Si un nombre important de dépassements de limites maximales en résidus a été observé pour des produits agricoles commercialisés en Europe, il est utile de faire remarquer que le rapport de 2013 de l’EFSA ne fait état d’un dépassement de la limite maximale en résidus de pesticides en fraises commercialisées en Belgique que pour deux échantillons concernant un fongicide qui n’est nullement repris comme perturbateur de la fonction endocrinienne.

    En 2014, dans le cadre du plan de contrôle effectué par l’AFSCA, pour vérifier le respect de ces limites en résidus fixées dans la législation européenne, parmi 101 échantillons de fraises d’origine belge analysés, 96 % de ceux-ci ne dépassaient pas les limites et 4 échantillons présentaient un dépassement, dont 1 a été statué non-conforme. Il n’y a pas de distinction faite selon l’origine régionale.

    Si un dépassement de la limite n’est pas automatiquement synonyme de danger pour le consommateur, une évaluation du risque est effectuée. En cas de risque potentiel pour le consommateur, des mesures telles que le retrait du marché sont prises pour empêcher la consommation de l'aliment concerné.

    En ce qui concerne les producteurs wallons, le Centre pilote « Fraises et petits fruits » travaille à les conscientiser sur les risques liés à l’utilisation des pesticides tout d’abord pour leur santé et bien sûr celle des consommateurs.

    La culture de fraises wallonnes se fait de plus en plus en lutte intégrée avec l’encadrement du Centre pilote qui s’attelle à proposer des solutions alternatives pour lutter contre les maladies et ravageurs.

    Je rappelle que l’endosulfan et le carbosulfan ne sont plus agréés en Belgique depuis 2005 et qu’ils n’étaient autorisés qu’en culture de production de plants, donc en pépinière. Or il n’y a pas de pépinière de plants de fraisiers pour professionnels en Wallonie.

    Les fraises wallonnes sont principalement vendues en circuit court.

    En ce qui concerne la fraise dite de Wépion, celle-ci n’est ni une AOP ni une IGP, aucune organisation de producteur n’ayant proposé un cahier des charges spécifiant les caractéristiques de Wépion. Un producteur situé sur le territoire de Wépion défend la « fraise de Wépion », provenant réellement de cette entité géographique réduite. Par ailleurs, la Criée de Wépion, coopérative de commercialisation comptant de nombreux producteurs venant d’une aire géographique d’environ 30 km autour de Namur, commercialise les « fraises de la Criée de Wépion » qui répondent à un cahier des charges géré par l’organisation de producteurs.

    Il existe d’ailleurs une autre « appellation vernaculaire » qui concerne la production de fraises dans la région de Lesdain.

    Les variétés cultivées dans ces deux cas le sont aussi chez tous les producteurs wallons. Ce sont principalement les variétés Flair, Joly, Darselect, Dely, Lambada, Dream et Elsanta.

    Les qualités gustatives des fraises dépendent du choix de la variété, des techniques de cultures, de la date de maturité, mais beaucoup des conditions d’ensoleillement.