/

Les bénéficiaires du plan Junker

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 120 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/05/2016
    • de MOTTARD Maurice
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    En Belgique, au jour d’aujourd’hui, deux projets ont été retenus :

    1) un champ d’éoliennes de 165 MW en mer du nord
    2) autre projet industriel concernant la réaffectation de friches (en attende de l’accord final)

    Au niveau des grands projets, l’industrie belge ne semble pas très intéressée (deux projets seulement).

    Quelles sont les explications qui justifient le manque d’intérêt de l’industrie wallonne à l’égard du plan Juncker ?

    Pourquoi est-ce qu’il n’y a pas une « locomotive industrielle » capable de tirer l’économie wallonne, qui s’intéresse aux potentiels offerts par ce plan ? Et comment y remédier ?

    A contrario, la Belgique sort du lot par la réponse de ses PME et des bras financiers régionaux, comme la SOWALFIN en Wallonie.

    En effet, la SOWALFIN a accepté 15 projets d’innovation et 77 projets ont été acceptés par le fond wallon.

    Très bien, mais ne faut-il pas davantage accélérer cette évolution, certes prometteuse, mais toujours insuffisante pour parler d’une reconversion substantielle de l’économie wallonne ni d’une position suffisamment compétitive en matière d’innovation industrielle ?
  • Réponse du 06/06/2016
    • de MAGNETTE Paul

    Ce 1er juin, la Commission européenne vient de publier un nouvel état des lieux du plan Juncker. Elle y fait état d’une évolution très encourageante et de l’avancement vers l’objectif annoncé d’atteindre 315 milliards d’euros d’investissement.

    Comme j’avais pu le signaler dès le mois de mai, à ce stade, le groupe BEI a approuvé dans le cadre du plan d'investissement pour l'Europe, des prêts et des garanties qui devraient contribuer à mobiliser plus de 100 milliards d'euros d'investissement.

    Actuellement, la Wallonie compte trois projets soutenus par l’EFSI.

    Le premier est le projet éolien « Rentel » en mer du Nord, dont la SRIW, le holding Socofe et Nethys sont actionnaires. Le projet est néanmoins remis en cause par le fait que le Gouvernement fédéral ne parvient pas à s’accorder sur un nouveau mécanisme de soutien, l’équivalent des certificats verts. L’abandon du projet entraînerait la perte des 38 millions d'euros de coûts de développement qui ont déjà été supportés et éloignerait la Belgique de ses objectifs relatifs au 20/20/20.

    Le deuxième projet est celui de la réaffectation de friches industrielles. Il s’agit d’un fonds d’investissement qui intervient dans des projets de dépollution en France et en Belgique. Ce fonds bénéficie d’une participation du Fonds européen d’investissement et à des projets en Wallonie.

    Un troisième projet est porté par « Aperam SA », une société produisant et commercialisant de l’acier inoxydable, de l’acier électrique et des aciers spéciaux. Il s’agit d’un projet français se focalisant sur l’amélioration de la recherche et le développement de l’entreprise ainsi que la modernisation de deux de ses sites de production. Le volet wallon consiste en la rénovation d’une usine de laminage à Châtelet.

    La volonté du Gouvernement wallon est d’accroître le nombre de projets. C’est pourquoi nous avons entamé une réflexion afin d’identifier de nouveaux secteurs pouvant bénéficier du soutien du plan Juncker. Deux domaines semblent particulièrement intéressants, l’un dans le renouvellement énergétique des logements sociaux et la revitalisation urbaine, l’autre au niveau de l’investissement des entreprises dans des projets d’infrastructure ainsi que dans la recherche et le développement.

    Comme le mentionne l’honorable membre, en ce qui concerne le soutien aux PME, les résultats sont encourageants, tant au niveau belge qu’au niveau de l’Union européenne. Cela n’a d’ailleurs pas échappé à la Commission qui a annoncé son intention d’accroître le soutien de l’EFSI en faveur des PME. Elle a également annoncé qu’elle proposera de prolonger l’EFSI au-delà des trois années actuellement prévues.

    Sur le dernier point de la question, il est important de rappeler l’objectif principal du plan Juncker. Une des entraves à la relance économique européenne tient actuellement au manque de confiance des investisseurs privés. L’essence du plan est donc de les inciter à investir en Europe en couvrant une partie des risques qu’ils prennent.

    L’ambition du plan n’est donc pas de porter à lui seul la relance économique de l’Union européenne ni celle de la Wallonie. Il doit, certes, y contribuer, mais d’autres éléments seront nécessaires. Nous continuons à croire qu’un de ces éléments est une politique d’investissement public ambitieuse, raison pour laquelle nous demandons systématiquement à la Commission de revoir les règles SEC 2010 qui constituent un frein à l’investissement public.