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La généralisation du dossier médical global (DMG)

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1016 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/05/2016
    • de WAHL Jean-Paul
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le dossier médical global (DMG) permet aux patients de réunir les informations concernant leur santé, visites chez le médecin, radiographies effectuées, etc. Cette pratique s’est fortement répandue en Belgique au cours des dernières années : environ 75 % des personnes en possèdent un en Flandre contre 50 % en Wallonie et à Bruxelles.

    Pour obtenir ce DMG, il suffit de faire la démarche auprès de son médecin généraliste, démarche volontaire et informée. Cette ouverture de dossier vaut pour les Wallons, car en Flandre, c’est le médecin généraliste qui propose directement l’ouverture du dossier.

    Par ailleurs, suite à l’obtention de ce DMG, les patients âgés de 45 à 75 ans peuvent bénéficier d’une consultation de prévention gratuite chez leur médecin généraliste.

    Monsieur le Ministre peut-il nous dire si une campagne de sensibilisation est prévue tant auprès du public wallon qu’auprès des médecins généralistes, afin que cette pratique soit considérée comme un outil efficace, et ce, plus particulièrement dans le cadre de maladies chroniques, car en Wallonie, 30 % des malades chroniques ne possèdent pas de DMG ?
  • Réponse du 08/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Je me permets de rappeler que le Dossier Médical Global (DMG) a pour objectif de centraliser l’entièreté des données médicales (opérations, traitements en cours, etc.) de tout patient qui en fait la demande auprès de son médecin généraliste. La supervision de celui-ci relève des compétences de l’autorité fédérale.

    Bien qu’ouvert à tous depuis 2002, le succès du DMG a été plus rapide en Flandre qu’en Wallonie. Néanmoins, selon les chiffres de l’INAMI, il est à noter que le taux de couverture en DMG progresse en Wallonie, passant de 31 % en 2010 à 45 % en 2014.

    Les différences de couverture du DMG entre la Flandre et la Wallonie tendent donc à se réduire avec le temps, et l’application du régime du tiers-payant permet aussi d’encourager l’ouverture d’un DMG en améliorant l’accessibilité financière pour le patient.

    Concernant la sensibilisation à propos de laquelle l'honorable membre me questionne, sachant que le Gouvernement wallon veille à sensibiliser différents acteurs du système de soins. À titre d’exemples, les CPAS ont été sensibilisés à l’intérêt pour les bénéficiaires de l’aide sociale d’ouvrir un DMG auprès de leur médecin généraliste et de s’inscrire auprès d’un organisme assureur. La même démarche est faite auprès des divers acteurs agréés de l’Action sociale (Centres de services sociaux, Relais sociaux, Maisons d’accueil, etc.). Enfin, cette sensibilisation a également été faite à travers les formations de travailleurs sociaux organisées, via un financement wallon, par l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW).

    Il faut aussi savoir que plusieurs mutuelles lient certaines de leurs interventions et remboursements dans le cadre de l’assurance complémentaire à l’existence d’un DMG.

    En outre, dans le cadre du projet de développement du Réseau Santé Wallon, nous travaillons sur deux grands axes : la communication vers le patient d’une part, et la formation des médecins d’autre part.

    Par ailleurs, l’échange des dossiers médicaux s’inscrit dans le cadre du plan fédéral e-Santé. Dans les années à venir et c’est inscrit dans l’accord médico-mutualiste, le DMG sera amené à évoluer et devrait devenir le dossier médical informatisé (DMI), afin de pouvoir échanger les données médicales de manière sécurisée, plus efficace et plus efficiente encore via le Réseau Santé Wallon comme « hub » et la plateforme E-Health comme « meta-hub ».

    Aujourd’hui, en Wallonie, les données médicales des patients sont déjà échangées entre la grande majorité des hôpitaux et un nombre croissant de médecins via le Réseau Santé wallon. La Wallonie dispose d’une avance dans ce domaine et il convient de continuer sur cette voie de l’informatisation des échanges de données médicales. De cette manière, nous pourrons assurer une politique de santé tournée vers l’avenir et prête à faire face aux futurs défis, en s’orientant vers la qualité des soins, la sécurité des patients et la maîtrise des dépenses de santé.

    En effet, si ces dernières années, les autorités ont investi de manière considérable dans l’amélioration des dossiers informatiques des médecins généralistes (entre autres) et dans le développement de plusieurs systèmes e-Santé, il y a un besoin en entraînement, formation, information, coaching et sensibilisation pour obtenir une meilleure utilisation des dossiers informatiques et une utilisation plus généralisée et plus efficace des systèmes e-Santé disponibles. À ce sujet, je me réfère aux réponses que j’ai données à plusieurs questions orales et écrites sur le sujet, notamment celles sur les formations e-santé dans le cadre de la généralisation du numérique chez les médecins généralistes. Pour rappel, un budget total de 512.000 euros a été accordé à l'ASBL Forum des Associations de Médecins Généralistes (FAG), dont 210.000 euros à charge de l’INAMI et 302.000 euros à charge de la Région wallonne.

    Si les séances de formations qui sont mises en place depuis le 10 mai dernier et vont beaucoup plus loin que la simple réalisation d’un DMG par patient, il est évident que cette étape est un préliminaire au développement du système e-Santé en Région wallonne.