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Le déséquilibre entre résineux et feuillus dans la forêt wallonne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 502 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/05/2016
    • de IMANE Hicham
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Alors qu'en 2008, lors de l'adoption du Code forestier, il était question de garantir l'équilibre entre les feuillus et les résineux dans la forêt wallonne, nous assistons à un véritable déséquilibre. Selon les derniers chiffres, 56,7 % de la forêt wallonne est constituée de feuillus pour 43,3 % de résineux (essentiellement de l'épicéa). Le rapport entre le bois récolté et l'accroissement des feuillus n'atteint que 70 % alors qu'il est de 130 % pour les résineux, ce qui signifie que ces derniers sont surexploités.

    Si on ne manque pas de résineux à l'heure actuelle, dans 10-15 ans, la pression ne fera qu'augmenter et les prix également. Dans 20-30 ans, il y a un risque de pénurie prévisible.

    Comment inverser cette tendance ?

    Comment garantir la pérennité de cette filière économique indispensable à notre Région ?

    Cela ne passe-t-il pas par une lutte contre le morcellement de la forêt privée et de la gestion durable de celle-ci ?
  • Réponse du 09/06/2016
    • de COLLIN René

    La forêt wallonne couvre 33 % du territoire, soit 554.000 hectares. La forêt wallonne n’a d’ailleurs jamais été aussi étendue qu’aujourd’hui. Dans son guide chiffré de la filière bois, l’Office Economique wallon du Bois nous indique que la surface productive a atteint 479 900 hectares, soit une augmentation de plus de 52 % par rapport à 1866.
    Le Code forestier consacre en son article premier un équilibre entre la surface de peuplements feuillus et la surface de peuplements résineux. En 2008, cet équilibre est établi à 53 % de feuillus et à 47 % de résineux. La tendance actuelle est au déséquilibre, notamment suite à l’exploitation des épicéas issus des grandes vagues de plantation des années 1950 à 1970, aujourd’hui à maturité.
    Mon administration travaille avec l’Office Economique wallon du Bois au travers de son groupe de travail « Approvisionnement ». Plusieurs objectifs sont ainsi poursuivis :
    * réduire fortement les opérations de désenrésinement ;
    * sensibiliser les propriétaires et gestionnaires privés afin de respecter les termes d’exploitabilité (éviter les coupes prématurées) ;
    * reboiser les mises à blanc et les surfaces forestières non productives adaptées aux plantations d’essences résineuses (chênaies de substitution…) ;
    * convertir les peuplements feuillus peu productifs et de mauvaise qualité en peuplements résineux ;
    * promouvoir le reboisement : prime à la plantation, fonds de reboisement…

    Il faut cependant garder à l’esprit que les mesures que nous pourrions prendre aujourd’hui ne porteront leurs fruits que dans 20 ou 30 ans.