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L'impact environnemental des produits ménagers

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 975 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 20/05/2016
    • de IMANE Hicham
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Dans un article du magazine français « 60 millions de consommateurs », paru le 12 avril 2016, une enquête a démontré la toxicité de certains produits ménagers. En effet, ils y ont étudié les étiquettes de plus d'une centaine de produits de ménage - dont la plupart sont commercialisés en Belgique - et les résultats sont inquiétants car « ils contiennent, en majorité, une ou plusieurs substances indésirables, présentant des risques pour la santé humaine et pour l'environnement », indique la rédactrice en chef.

    Dans son dossier, la revue dresse la liste noire des produits ménagers. Parmi eux, les « nettoyants surpuissants et corrosifs » : « ils sont très agressifs et peuvent abîmer définitivement vos surfaces... et, plus grave, vos yeux, vos mains et vos poumons, sans compter le rejet de ces produits dans les eaux usées qui est très toxique pour les poissons, coquillages et crustacés ». De même, selon le magazine, les aérosols constituent une « triple menace ».

    Outre les dangers « directs » pour la santé de nos citoyens, je m'interroge ici sur l'impact environnemental de tels détergents corrosifs, de par leur rejet dans les eaux de ménage usées. Des mesures particulières sont-elles prises pour informer nos citoyens de l'impact de ces produits présentés comme « usuels » et de plus en plus fréquents ?

    Ne serait-il pas opportun de mener une étude sur l'impact environnemental réel de ce type de produits en Wallonie et d'étudier quelles mesures on pourrait prendre contre leur commercialisation abondante ?
  • Réponse du 01/06/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans le cadre d’un usage à domicile, certains produits ménagers finissent de manière inévitable par être repris dans le système de collecte des eaux usées et donc traités dans les stations d’épuration. Durant le trajet vers les réseaux d’égouttage, ces substances potentiellement « dangereuses » sont diluées plusieurs milliers de fois, si bien qu’elles perdent leur caractère corrosif. Ces composés chimiques sont intégrés dans la notion de DCO (demande chimique en oxygène), traitée en station d’épuration avec l’établissement et le respect de normes de rejets.

    Il n’y a pas actuellement de projet visant à étudier spécifiquement l’impact environnemental de ce type de produits en Wallonie. Par contre, des investigations sont en cours en vue de cibler des molécules connues pour être particulièrement actives sur leur environnement aquatique. À ce titre, la Région s’intéresse dans le cadre du projet BIODIEN à la famille des alkylphenolethoxylates (NPEO, des détergents nonioniques) car ils peuvent par exemple redonner du nonylphenol qui est un perturbateur endocrinien notoire.

    Pour ce qui concerne l’information des citoyens, c’est l’inspection fédérale de l’environnement qui contrôle la mise sur le marché de produits comme les substances dangereuses et les préparations. L’Union européenne (UE) a établi des règles sur l’étiquetage des produits commerciaux que répercute en Belgique l’autorité Fédérale. L’étiquette d’une préparation doit donner plusieurs informations importantes, concernant, entre autres, son origine, sa composition, ses applications, ses impacts sur l’environnement et la santé humaine, etc.

    La présence d’une étiquette est obligatoire sur l’emballage d’un produit dangereux. Elle indique tout ce qu’il faut savoir pour utiliser ce produit sans risque. Les pictogrammes de sécurité précisent le type de danger auquel l’utilisateur est confronté. Il est, généralement, accompagné d’une mention d’avertissement, d’une mention de danger et d’un ou plusieurs conseils de prudence. Les étiquettes de produits d’entretien doivent contenir les informations suivantes : la contenance, le rôle du produit, le mode d’emploi, les conseils d’utilisation, la nature du produit actif, les pictogrammes ou symboles de sécurité, les risques encourus en cas de contact et aussi les conseils de sécurité et conseils en cas d’accident.

    Par ailleurs la Directive Cadre sur l’Eau impose aux régions la surveillance de la qualité des masses d’eau. D’un point de vue chimique et physico-chimique, certaines substances appartenant à des listes fermées doivent être et sont suivies. À titre d’exemple, les détergents anioniques sont suivis dans les eaux de surface. Il s’agit d’un paramètre physico-chimique considéré comme soutenant la biologie. Ce paramètre est déclassant pour 17 des 354 masses d’eau en Wallonie, ce qui ne signifie pas pour autant que se soit imputable aux substances incriminées dans le reportage évoqué.