/

La présence dans l'air de pesticides

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 980 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 20/05/2016
    • de DESQUESNES François
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Les résultats d’une campagne de mesures des pesticides dans l’air en région Ile-de-France, réalisée selon une méthode particulière, viennent d’être rendus publics par Airparif. 171 molécules ont été retrouvées, les pesticides recherchés étant principalement des phytosanitaires utilisés pour la protection des plantes et des biocides utilisés pour l’hygiène animale ou humaine, la protection des matériaux ou la lutte contre les nuisibles.

    Les principaux résultats démontrent que l’enjeu pour les zones urbaines est tout aussi important que pour les zones rurales, avec toutefois des variations selon les saisons en zones agricoles, avec une récurrence des herbicides et des fongicides. Une pollution plus homogène semble être constatée en zone urbaine sur l’année et en termes de composés.

    Ce type d’étude a-t-elle déjà été réalisée en Wallonie afin de mesurer la présence de ces produits dans l’air, dans les zones rurales comme urbanisées ? Lors des tests sur la qualité de l’air, l’aspect « pesticide » est-il mesuré ? Si oui, quels sont les résultats ? Peut-on faire un comparatif par molécule entre les campagnes et les villes ? Quelle méthode est utilisée pour réaliser de telles études ? A-t-on une idée dans la variation annuellement, dans l’espace et selon les saisons, de ces résultats ? Que peut-on tirer comme conclusion de ces renseignements ?

    Dans la négative, ne serait-il pas utile de faire réaliser une étude semblable sur un échantillon de lieux en Wallonie ?

    Enfin, s’agissant d’un enjeu par nature transfrontalier, existe-t-il des normes européennes et des échanges avec les instances européennes sur le sujet, notamment afin d’assurer la protection de la santé humaine ?
  • Réponse du 08/06/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le projet EXPOPESTEN est actuellement en cours en Wallonie. Il vise à évaluer l’exposition de la population wallonne aux pesticides présents dans l’air. Ce projet est dirigé par la Cellule Environnement-Santé de la Direction des Risques Chroniques de l’ISSeP. Il est réalisé en collaboration avec le Centre Wallon de Recherches Agronomiques, le Comité Régional PHYTO et le service de Toxicologie de l’Université de Liège. Le comité de suivi du projet regroupe des experts spécialisés en métrologie environnementale et toxicologie (ULg, UCL, Université de Gand, DGO3, DGO5, AWAC).

    Dans le cadre d’EXPOPESTEN, la campagne de mesures s’est déroulée sur une période d’un an (de mai 2015 à mai 2016) et a fait intervenir 12 stations réparties sur le territoire wallon. Ces stations ont été implantées aussi bien en milieux urbains que ruraux afin de rendre compte des différents types d’utilisation, agricoles ou non, des pesticides.

    Les résultats préliminaires portent sur un mois de mesures, soit deux campagnes de 14 jours. Parmi les 46 molécules recherchées, 17 ont pu être quantifiées (concentrations supérieures à 0,1 ng/m³) dans au moins un des échantillons prélevés au niveau des 12 stations de mesures. Comme dans l’étude menée par Airparif, les concentrations mesurées sont en majorité inférieures à 1 ng/m³. Ces molécules entrent principalement dans la composition des herbicides et des fongicides. Les résultats indiquent que certains composés font apparemment l’objet d’un transport sur de longues distances puisque certaines molécules peuvent être mesurées sur des sites exempts d’activité agricole importante et où la densité d’habitat est faible (ex. plateau des Hautes Fagnes). Les premiers résultats indiquent également que les molécules et les concentrations mesurées dans les stations présentant des typologies différentes (urbaines, rurales) sont en lien avec les types de cultures agricoles situées à proximité des stations.

    Dans le courant du premier semestre 2017, l’ISSeP communiquera un bilan des résultats obtenus dans le cadre du projet EXPOPESTEN. Ce bilan inclura une analyse détaillée portant sur l’évolution spatiale et temporelle des concentrations en pesticides présentes dans l’air en Région wallonne.

    Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de réglementation européenne ou belge visant à imposer des valeurs limites sur les concentrations en pesticides présentes dans l’air.