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Les forces et les faiblesses de l'économie belge

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 363 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/05/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    La compétitivité, l'obsession des politiques belges. L'économie belge se doit d'être compétitive.

    Le handicap salarial de la Belgique comparé avec nos trois plus grands voisins (France, Pays-Bas, Allemagne) est en passe de n'être plus qu'un mauvais souvenir.

    Jan Smets, Gouverneur de la Banque Nationale de Belgique, a déclaré qu'en 2005, les coûts salariaux horaires belges dans le secteur privé commençaient à s'écarter de la moyenne de nos voisins pour culminer à 5 % d'écart en 2008. Le handicap salarial n'est plus que de 1.5 % en 2015 et aura disparu en 2016. Le tax shift mitonné par Charles Michel devrait contribuer à poursuivre la diminution du salaire nominal horaire belge. En 2016 (0,8 %), pour atteindre une baisse de 1,2 % en 2018 et de 2.5 % en 2021. Les entreprises belges sont parmi les plus efficaces d'Europe et les sociétés belges se situent au-dessus de la moyenne européenne en termes d'investissements en recherche et développement.

    Je refuse de considérer que la masse salariale soit le seul paramètre qui handicape la compétitivité des entreprises.

    À côté, nous avons le coût de l'énergie, les lourdeurs en matière d'innovation, le manque d'investissement en matière de recherche et développement ainsi qu'en matière de formation et de qualification.

    N'est-il pas utile de procéder à une étude approfondie sur l'ensemble des éléments qui handicapent la compétitivité des entreprises, afin de nuancer les propos stéréotypés entachant la seule masse salariale, sans lien par ailleurs avec la notion de productivité des entreprises ?

    Quel est le poids de chacun de ces paramètres qui est responsable du manque de compétitivité si souvent évoqué ?
  • Réponse du 22/06/2016 | Annexe [PDF]
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’identification des déterminants de la compétitivité d’une économie est une question très ancienne qui a été traitée pendant longtemps d’un point de vue essentiellement théorique. Comme le note Berger (2011), au niveau des autorités politiques, l’analyse de la compétitivité a connu un fort gain d’intérêt à partir des années 80.

    La compétitivité renvoie à la mesure dans laquelle un pays est capable de générer davantage de richesse que ses concurrents sur le marché mondial. Comme le rappelle le SPF Économie (2015 p11) « la compétitivité ne fait pas l’objet d’une définition universelle. Elle fait appel à des notions différentes selon qu’elle s’applique à une nation, un secteur ou une entreprise. En revanche, la compétitivité renvoie à un concept relatif, dont la mesure n’a de sens que dans une optique de comparaison avec une entité similaire (nation, secteur ou entreprise) et à un concept dynamique et évolutif. Cette seconde caractéristique implique un processus d’ajustement permanent en fonction des conditions économiques du pays, mais aussi de l’environnement international ».

    Dans le cas de la Belgique, une étude récente du SPF Économie de juin 2015 décrit les caractéristiques de la compétitivité du pays au travers d’un ensemble d’indicateurs qui permettent de répondre aux différentes questions.

    Le SPF axe son propos sur la Belgique et trois pays frontaliers (Allemagne, France et Pays-Bas) et illustre l’évolution des facteurs de compétitivité sur la période récente. Le document a fait l’objet d’un approfondissement en novembre 2015 (dénommé SPF 2015 dans la suite de la réponse). Le document distingue la compétitivité en termes de coût et la compétitivité hors coût. Des arguments environnementaux et sociaux sont également avancés. Il est en effet important de noter, comme le suggère l'honorable membre, que la compétitivité se doit d’être analysée de manière bien plus large que le seul critère salarial.

    La réponse à la question qu'a formulée l'honorable membre se base essentiellement sur les résultats de SPF 2015 et se décompose de la façon suivante. La première partie expose les facteurs de compétitivité prix. La seconde partie aborde la question de la compétitivité hors prix.

    La troisième partie présente les observations du SPF 2015 au sujet d’autres indicateurs concernant notamment l’empreinte écologique. La dernière partie propose des résultats plus régionaux qui ont été publiés dans un des chapitres du Rapport de l’Économie wallonne publié en février 2016 (le rapport qui a été récemment présenté en Commission de l’économie est disponible à l’adresse http://www.sogepa.be/fr/news/73_publication-du-premier-rapport-sur-leconomie-wallonne).

    Les indicateurs s’inspirent de diverses études de l’OCDE et de la Commission européenne. Des indicateurs de compétitivité composites sont également proposés par Le World Economic Forum (WEF) et l’International Institute for Management Development (IMD) et considèrent divers sujets tels que les soins de santé, le système d’éducation et la qualité de l’infrastructure et de l’innovation. Un des principaux problèmes pointés par le WEF pour la Belgique est que la réglementation est lourde et la politique fiscale peut favorable à l’activité du fait du niveau de taxation et des effets de distorsion induits.

    Au préalable, le SPF réalise une synthèse macroéconomique des quatre pays étudiés (Belgique, France, Allemagne et Pays-Bas) au travers de quatre indicateurs. Les principaux enseignements sont reportés dans le Tableau 1 qui suit.

    Tableau 1 : Synthèse globale du panorama macroéconomique de la Belgique et de trois de ses voisins (voir annexe).


    1) Les indicateurs prix

    La compétitivité prix de la Belgique et des pays limitrophes est examinée au travers de plusieurs indicateurs comme le coût salarial unitaire, la productivité totale des facteurs, les prix dans les industries de réseau, l’inflation, les termes de l’échange et finalement le taux de change effectif réel.

    Comme le rappelle le SPF (2015 p27) « la compétitivité prix représente la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents. Elle est dictée par l’évolution des coûts de production, du niveau de productivité et des taux de change ainsi que par leur interaction. Dès lors, une productivité élevée peut atténuer ou neutraliser des coûts salariaux moins favorables. Néanmoins, l’Union européenne recommande que les salaires progressent en ligne avec la productivité. »

    a) Le coût salarial unitaire (CSU ou « Unit labour cost » en anglais)

    Selon la définition d’Eurostat, il représente le rapport entre les rémunérations (salaire et contributions sociales par salarié) et la productivité (PIB par personne ayant un emploi y compris les travailleurs indépendants). Un autre indicateur du coût salarial a été établi par le Conseil Central de l’économie dans le cadre d’une loi du 26 juillet 1996 relative à la sauvegarde de la compétitivité. L’indicateur porte sur le coût salarial horaire dans le secteur privé (défini comme la différence entre l’ensemble de l’économie et le secteur institutionnel des administrations publiques, soit S1 moins S13 selon la terminologie des comptes nationaux).

    b) La productivité totale des facteurs (PTF)

    Elle évalue l’efficacité du processus de production d’un pays, notamment l’émergence d’innovations de produits, de procédés, d’organisation et de marketing, mais aussi l’amélioration de l’efficacité. Une étude montre qu’en Belgique la productivité totale des facteurs a évolué de manière différente d’un secteur à l’autre. Ainsi le SPF rapporte que le secteur des produits en caoutchouc et en plastique a connu une hausse de la PTF tandis que le secteur du textile, la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques et la métallurgie notamment ont été caractérisés par une baisse.

    c) Le prix des réseaux (électricité, gaz, télécommunication)

    Il vise à évaluer la compétitivité du point de vue du coût de diverses infrastructures. En termes d’électricité, il est fait mention d’une étude de Deloitte qui montre que les très gros consommateurs industriels (ceux qui consomment entre 100 et 1000 GWh par an) ont dépensé davantage en Belgique (et surtout en Wallonie) que dans les pays voisins. La différence est liée à des exemptions fiscales en Allemagne et aux Pays-Bas dont ont bénéficié les secteurs énergivores.

    d) L’inflation

    L’inflation mesure la hausse des prix de l’économie globale à travers l’indice des prix à la consommation.

    e) Les termes de l’échange

    Ils mesurent la capacité d’un pays à payer ses importations grâce à ses exportations. Ainsi, si les exportations progressent, elles peuvent être transformées en un nombre plus grand d’importations. En 2013, les termes de l’échange se sont accrus. Cet accroissement résulte en Belgique d’une augmentation plus importante de l’indice de la valeur unitaire des exportations par rapport à l’indice de la valeur unitaire des importations. Cette valeur a également très légèrement augmenté en France tandis qu’elle a diminué en Allemagne et aux Pays-Bas.

    f) le taux de change effectif réel (TCER)

    Il s’agit du taux de change effectif nominal déflaté par les prix à la consommation. Le taux de change effectif nominal est lui une moyenne pondérée des taux de change de l’euro par rapport aux monnaies d’un ensemble de pays concurrents. Cette pondération tient compte de la part de marché de la Belgique dans l’économie mondiale. Une hausse du taux de change effectif réel correspond à une dégradation de la compétitivité prix. Entre 2013 et 2014, le TCER déflaté par les prix à la consommation a augmenté de 0,7 % en Allemagne, 0,4 % pour la France et 0,1 % pour la Belgique essentiellement du fait de l’appréciation de l’euro. Le TCER des Pays-Bas a diminué dans le même temps de 0,1 % du fait de la stagnation de son indice des prix à la consommation harmonisé. L’évolution positive du TCER a pour conséquence une perte de compétitivité prix de ces pays.

    Depuis 1996 (voir tableau 2), le coût salarial est sensiblement plus élevé en Belgique qu’il ne l’est dans les trois pays voisins, cela étant compensé par une productivité elle aussi supérieure. Des disparités marquées existent toutefois entre les secteurs : le coût salarial dans l’industrie par exemple est plus élevé que dans l’ensemble de l’économie belge et la productivité y est également plus forte.

    Tableau 2 : Niveau du coût salarial, de la productivité (en nominal et en millier d’euros par personne) et du ratio des deux (le CSU) (voir annexe).

    Si l’on regarde l’évolution conjointe du coût salarial et de la productivité en Belgique, il apparaît que la productivité a été en hausse en 2014 (de 1 % en termes réels) tandis que le coût salarial a augmenté de 0,9 % ce qui fait que la Belgique connaît une baisse de -0,1 % du CSU par rapport à l’année antérieure alors que celui-ci augmente en France, Allemagne et Pays-Bas. L’écart diminue donc entre les pays, mais le CSU belge demeure légèrement plus élevé (Tableau 3). À l’exception de l’année 2014, la croissance du CSU belge depuis 2008 s’explique donc par la progression du coût salarial qui a été plus forte que dans les pays voisins (à l’exception de l’Allemagne).

    Tableau 3 : Évolution en % de la productivité réelle du coût salarial et du coût salarial unitaire (voir annexe).

    Les données de coût salarial du Conseil central de l’Économie montrent également que la croissance des salaires dans le privé augmenterait pour l’année 2014 de 0,8 % en Belgique contre 2,1 % dans les trois autres pays ce qui aurait pour effet d’atténuer l’écart salarial que connaît la Belgique par rapport à ses voisins.

    Enfin, la hausse des salaires peut être le fruit de spécificités d’un pays dans la formation des salaires. Ainsi, le SPF (2015 p31) fait mention de travaux du GECE qui « montrent que la prise en considération des réductions de charges sur le coût du travail (subventions ou réductions de cotisations patronales) et en fonction des simulations retenues (sur la base des subsides salariaux dans leur ensemble, des mesures ciblées ou des politiques d’activation), entraine une réduction de l’écart salarial par rapport aux pays voisins ». On peut aussi relever à cet effet que, en Belgique, la hausse de l’indice santé explique majoritairement la hausse des salaires via l’indice pivot. Il apparaît ainsi que sur la période 2011-2012, le coût salarial horaire mesuré par le CCE a progressé de 6,1 % dont 5,5 % serait imputable à l’inflation.

    Tableau 4 : Tableau synthétique de la compétitivité prix coût de la Belgique (voir annexe)



    2) La compétitivité hors prix

    Outre les indicateurs de performance prix, il existe un ensemble d’indicateurs « hors prix » qui reposent sur la capacité d’un pays à se différencier de la concurrence : l’innovation et l’adoption des technologies de l'information et de la communication.

    a) L’innovation et dépenses en R&D

    Diverses recherches empiriques montrent un lien entre innovation et compétitivité, car l’innovation permet aux entreprises d’obtenir des avantages concurrentiels durables. De ce point de vue, la Belgique est qualifiée de « innovation follower » par la Commission dans le sens où elle se situe à un niveau supérieur à la moyenne de l’UE27 en termes d’adoption des innovations, mais derrière les pays les plus innovants tels que la Suède et l’Allemagne.
    Dans le même temps, la Belgique connaît un déficit en investissement privé hors R&D et dépenses publiques en R&D. Les effectifs en R&D (les personnels de R&D sont tant les personnes employées directement dans la R&D que les personnes fournissant des services de R&D, tels que les gestionnaires, le personnel administratif et le personnel de bureau) ainsi que le nombre de brevets sont des variables également prises en considération.

    b) les IDE

    L’importance des IDE est qu’ils reflètent l’attractivité d’un territoire et assurent également la création d’emplois. En ce sens, le baromètre Ernst & Young de 2015 montre que la Belgique a continué à attirer des IDE pendant la crise. Quant à l’enquête annuelle du World Economic Forum, elle place la Belgique en position intermédiaire en termes d’attractivité d’IDE.

    c) l’économie numérique

    Les technologies numériques sont considérées comme un catalyseur pour le changement organisationnel et l’innovation et contribuent à accroître la productivité des travailleurs. Pour ce qui est du taux de couverture, la Belgique connaît une très bonne disponibilité, mais le constat est moins bon pour ce qui est de la technologie 4G. Un indicateur permettant de mesurer l’intégration des entreprises dans l’économie numérique est le commerce en ligne. Il apparaît que les entreprises belges se situent à la 6e position en termes de vente en ligne en Europe.

    d) l’entrepreneuriat

    L’entrepreneuriat désigne essentiellement l’état d’esprit d’un individu et son aptitude à identifier une nouvelle opportunité. Cet état d’esprit ne se résume donc pas à la simple création nette d’entreprise. Malgré cela des études telles que Sels et al (2010) montrent dans le cas de la Flandre que la création d’entreprises s’apparente le plus clair du temps à la volonté de créer une petite structure indépendante et non pas à une ambition affirmée de créer une grande dynamique innovante. La dynamique entrepreneuriale apparaît comme relativement faible en Belgique notamment du fait du faible nombre d’incitants ainsi que des règles strictes et de contraintes administratives qui régissent la création d’entreprises. Le taux de création d’entreprises en Belgique est ainsi de loin le plus faible par rapport à ses voisins, la perception des Belges à l’égard de l’esprit d’entreprise semble en effet mauvaise (voir par exemple Commission européenne 2014).

    e) La concurrence-industrie de réseau

    L’existence d’une concurrence suffisante entre les entreprises permet de les obliger à chercher à innover afin d’accroitre leur efficacité et d’éviter une hausse des prix tout en contribuant à l’amélioration de la qualité des produits.

    f) Le marché du travail et éducation et formation

    Parmi les indicateurs observés figurent le taux d’emploi parmi les 20-64 ans ainsi que le nombre de jeunes ayant quitté prématurément l’éducation et la formation ou encore le total de diplômés dans les domaines mathématiques, sciences et technologiques dans le total de diplômés. À cet égard, si la Belgique se conforme aux exigences des critères d’Europe 2020 en termes du nombre de diplômés du supérieur (au moins 40 % de la population de 30 à 34 ans est diplômée du supérieur), le nombre d’ingénieurs et de titulaires d’un diplôme scientifique est insuffisant. Un autre critère est la part de la population de 25 à 64 ans participant à une formation continue ; le taux d’accès à cette formation est également jugé insuffisant alors même qu’en 1998 il avait été décidé d’allouer 1,9 % de la masse salariale à la formation continue.

    g) La facilitation des affaires

    Il s’agit d’un indicateur mis en place par la Banque Mondiale qui se base en grande partie sur des informations provenant d’un panel d’experts. L’indicateur vise à évaluer dans quelle mesure l’environnement des affaires d’un pays est favorable aux entreprises. Le classement qui en découle est déterminé sur la base de dix indicateurs : la création d'entreprises, l'octroi de permis de construire, le raccordement à l'électricité, le transfert de propriété, l'obtention de prêts, la protection des investisseurs minoritaires, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution des contrats et le règlement de l'insolvabilité. La Belgique se situe au 43e rang sur 189 pays, derrière ses trois voisins. La Belgique est toutefois caractérisée par une extrême rapidité du point de vue du nombre de jours requis pour démarrer une activité, mais pâtit du coût des procédures administratives ainsi que d’un niveau relativement élevé du capital minimum à libérer pour démarrer une société.

    Le taux d’entreprises interagissant avec l’administration de manière électronique est également considéré. De ce point de vue, la Belgique se situe au 3e rang parmi les quatre pays étudiés.


    Tableau 5 : Tableau synthétique de la compétitivité prix de la Belgique et de trois de ses voisins (voir annexe).



    3) Autre type d’indicateurs

    L’étude du SPF présente également divers indicateurs sur l’économie durable. Il est notamment mentionné que cette démarche est nécessaire, car le coût de l’action contre la pollution est nettement inférieur à celui de l’inaction qui conduit à la hausse du réchauffement. La Belgique atteint les critères de pollution (réduction de 15 % des émissions par rapport à 1990), mais cela est en partie faussé par le fait que cela ne compte pas la pollution importée par le biais des productions qui sont délocalisées.

    D’autre part, la part d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique finale fixée à 13 % en 2013 en Belgique n’a pas été atteinte et se trouve au-dessous des 14,2 % de la France et 12,4 % de l’Allemagne, mais au-dessus des Pays-Bas qui se situent à 4,5 %. Le Bureau du Plan prévoit tout de même que le niveau de 13 % devrait pouvoir être atteint en 2020.

    Un autre indicateur est l’intensité énergétique qui est calculée comme le rapport entre la consommation d’énergie primaire et le PIB (elle s’exprime en équivalent tonne pétrole par 1000 euros). En 2013 cet indice est de 0,17 pour la Belgique tandis qu’il est de 0,14 pour l’UE28, 0,15 pour les Pays-Bas, 0,14 en France et 0,13 en Allemagne.

    Un dernier indicateur auquel il est fait mention est un indicateur de cohésion sociale. La Belgique présente ainsi le plus fort taux de personnes en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (selon Eurostat, les personnes à risque de pauvreté sont celles vivant dans un ménage disposant d’un revenu disponible équivalent-adulte inférieur au seuil de pauvreté qui est fixé à 60 % du revenu disponible équivalent-adulte médian national, après transferts sociaux) des quatre pays.



    4) Éléments de conclusion

    Au travers de cette réponse, je me suis attaché – par le biais d’une étude du SPF – à passer en revue tout un ensemble d’indicateurs de compétitivité pour aller au-delà de la seule question du coût salarial. Comme toujours dans le cadre de pareille analyse il n’est pas de conclusion directe et définitive que l’on puisse tirer sur l’économie dans sa globalité, car il y a des éléments qui jouent de manière favorable et d’autres défavorablement. Néanmoins, du point de vue de la simple statistique descriptive que l’on mène ici, on peut voir que la Belgique se situe favorablement par rapport à ses voisins pour plusieurs composantes, y compris sur le plan du coût salarial – souvent décrié – qui est en recul. Mesurer le poids et l’influence globale sur l’économie demanderait une étude économique détaillée, composante par composante.

    C’est la démarche entreprise par le Rapport de l’Économie wallonne dont la première édition est parue en février 2016, qui s’efforce de décrire l’économie régionale dans sa globalité et d’appréhender la complexité de l’interrelation des facteurs économiques et relever les défis à venir.



    Références :

    Berger T. (2011), « An Overview and Analysis on Indices of Regional Competitiveness », Review of Economics & Finance, vol. 1, pp. 17-33, April
    Commission Européenne (2014), « Small Business Act 2014 », Fiche technique de la Belgique.
    Sels, De Winne et Van Beveren (2010), Ondernemerschap, een motor voor jobcreatie? Een
    oefening in het kader van de Vlaamse Arbeidsrekening, Leuven, Katholieke Universiteit Leuven. Steunpunt Werk en Sociale Economie. http://www.ccecrb.fgov.be/txt/nl/sels.pdf
    SPF Économie (2015), « Tableau de bord de l’économie belge », novembre 2015
http://economie.fgov.be/fr/modules/publications/analyses_etudes/tableau_de_bord_de_la_competitivite_de_l_economie_belge_11-2015.jsp