/

La baisse des chiffres des prévisions d'embauche

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 268 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 26/05/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    À cause d’un ralentissement attendu dans l’activité économique, les patrons de PME sont moins pressés d’embaucher qu’il y a 3 mois.

    En effet, il y a 3 mois, ils étaient encore 28 % à envisager d’embaucher, alors qu’aujourd’hui, ils ne sont plus que 21 %.

    La cause principale réside dans les attentes par rapport au volume de travail. Les PME qui espéraient voir leur activité augmenter étaient de 30 %, il y a 3 mois, alors qu’aujourd’hui ce chiffre est revu à la baisse et n’atteint plus que 23 %.

    Les PME parient à nouveau sur le scénario d’une croissance lente.

    Ce constat est-il le même pour tous les profils professionnels et pour tous les niveaux de qualification ?

    Mon impression est que le constat est très différent suivant qu’il s’agisse de titulaires de diplôme d’ingénieur ou de scientifiques ou qu’il s’agisse de travailleurs titulaires d’un diplôme CESI (Certificat d'enseignement secondaire inférieur) ou CESS (Certificate d'enseignement secondaire supérieur), pour prendre deux extrêmes ?

    De façon graduelle, la question se pose à tous les niveaux et entre tous les profils professionnels. Madame la Ministre le confirme-t-elle ?

    Peut-elle nous dresser le tableau de ses observations en la matière ?
  • Réponse du 08/06/2016 | Annexe [PDF]
    • de TILLIEUX Eliane

    Un vent favorable souffle toujours sur le marché de l’emploi wallon. Ainsi depuis 22 mois consécutifs, les chiffres de la demande d’emploi en Wallonie sont à la baisse sur une base annuelle (avril 2016, - 4 %). Parallèlement, le volume d’opportunités d’emploi géré par le FOREm progresse également (janvier-avril 2016, + 24,2 % sur une base annuelle). Par ailleurs, l’activité intérimaire évolue aussi de manière positive (mars 2016, + 12,8 % d’heures de travail intérimaire prestées en Wallonie sur une base annuelle) et les intentions d’embauche wallonnes restent élevées (voir infra). L’amélioration de la situation du marché de l’emploi devrait donc se poursuivre au second semestre 2016. Toutefois, l’activité économique et l’emploi, si elle continue d’augmenter, pourrait néanmoins le faire à un rythme modéré.

    En ce qui concerne les secteurs d’embauche et comme l’illustre le graphique n°1 en annexe, seul le secteur de l’agriculture enregistre une évolution négative du nombre d’opportunités d’emploi gérées par le FOREm à un an d’écart (- 2 %). Tous les autres secteurs sont orientés à la hausse ou sont stables.

    Les évolutions les plus importantes concernent l’administration publique
(+ 65,6 %), l’immobilier et les services aux entreprises (+ 54,3 %) ainsi que les activités financières (51,1 %).

    Les perspectives d’emploi wallonnes restent positives. Malgré des perspectives économiques modérées, l’Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES) prévoit ainsi pour 2016 en Belgique des créations d’emplois certes moins élevées qu’en 2015 (43.700 créations nettes d’emploi), mais néanmoins importantes (37.000). En Wallonie, le Rapport sur l’Économie Wallonne indique qu’à moyen terme, sur la période 2015-2020, les créations nettes d’emploi atteindraient environ 7.900 par an soit 47.000 emplois cumulés.

    L’enquête trimestrielle de SD Worx montre, quant à elle, que 25,5 % des PME belges interrogées comptent engager du personnel au cours du 3e trimestre. Ce pourcentage est stable depuis trois trimestres. 21 % d’entre elles envisagent d’employer davantage de personnel dans l’année à venir. Bien qu’en recul, avec 27 % d’entreprises optimistes, c’est en Wallonie que les intentions d’emploi à un an sont les plus favorables (19 % en Flandre et 16 % à Bruxelles).

    Le baromètre des perspectives d’emploi de Manpower va dans le même sens en annonçant, au 2e trimestre 2016, des intentions d’engagements à la hausse en Wallonie, avec un indice de l’ordre de + 5 (+ 1 en Flandre et - 3 à Bruxelles), soit une augmentation de 3 points par rapport au trimestre précédent et de 6 points par rapport au 2e trimestre 2015. En Wallonie, les perspectives d’emploi n’auraient plus été aussi hautes depuis le 1er trimestre 2012.

    Toujours selon Manpower, ce sont les secteurs de l’Horeca (+10) et des industries extractives les plus optimistes (+9) en Belgique. À l’inverse, les perspectives sont légèrement négatives dans quatre secteurs : le transport et la logistique (- 2), l’agriculture et la pêche (- 3), la construction (- 3) et l’industrie manufacturière (- 4). Voir graphique n°2 en annexe.

    Enfin, une étude du FOREm sur l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi wallons à la sortie de leurs études montre de meilleurs taux d’insertion pour les jeunes en possession d’un bac (73 %), d’un apprentissage (63 %) ou d’un master (57 %). Les études préparant à des métiers en demande connaissent aussi logiquement une insertion plus importante : infirmier-ère, électricien-ne, mécanicien-ne, technicien-ne en usinage et en commandes numériques. Enfin, les formations liées à des secteurs qui recrutent beaucoup en Wallonie conduisent également à des taux d’insertion supérieurs à la moyenne : Horeca, secteur pharmaceutique, enseignement.

    De manière plus globale, on note d’importantes disparités au niveau du taux d’emploi selon le niveau d’études, confirmant bien que le niveau de qualification d’un travailleur apparaît comme un facteur clé pour son entrée et son maintien sur le marché du travail. Selon les résultats des enquêtes sur les forces de travail, en 2015, le taux d’emploi en Wallonie pour les personnes faiblement qualifiées est de 40,2 %, 61,3 % pour celles moyennement qualifiées et de 79,7 % pour les hautement qualifiées.