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Le houblon wallon

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 514 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 26/05/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le courant du XXe siècle a vu disparaître bon nombre de houblonnières en Région wallonne de sorte qu’il y a peu, à peine 400 tonnes de houblons étaient produites en Belgique contre 34.000 en Allemagne.

    Aujourd’hui, le houblon retrouve un certain attrait aux yeux des Wallons et plusieurs projets poussent çà et là.

    À ce jour, que représente la surface de houblon cultivée en Wallonie ?

    Quelle en est l’évolution sur plusieurs années ?

    Au-delà de la culture à proprement parler, c’est un véritable retour aux sources vers notre savoir-faire auquel on assiste. Retour aux sources qui permet de développer de nombreux projets connexes qu’ils soient pédagogiques ou marketings. Des idées qui en appellent d’autres, notamment en matière de tourisme.

    Quelles suites Monsieur le Ministre compte-t-il donner à ces différents projets ? Comment juge-t-il le pouvoir d’attractivité touristique du houblon wallon ? Quels projets nourrit-il à l’égard du houblon wallon en matière de tourisme ?
  • Réponse du 22/06/2016
    • de COLLIN René

    Dans les années ’80, la région de Romedenne - Vodelée - Gochenée présentait encore une trentaine d’hectares de houblon. Ces houblonnières ont disparu suite à la concurrence des pays de l’Est.

    Depuis 5 ans, la tendance s’inverse, la superficie cultivée en Wallonie pour une commercialisation est aujourd’hui de 17 hectares, sur deux sites : Warneton et Vodelée. Le premier site présente une dizaine de variétés sur 10 hectares, le second, deux sur 7 hectares (3 hectares en production depuis 2013 et 4 hectares en production depuis 2015).

    Lorsque toutes les houblonnières seront en rythme de croisière (ce qui survient la troisième année suivant la plantation), ce seront quelques 25 à 30 tonnes de houblon qui seront produites en Wallonie annuellement, ce qui représente l’aromatisation de 125 à 150.000 hectolitres de bière, soit l’équivalent de la production de deux brasseries de taille moyenne.

    Bien que les investissements soient importants et que la spéculation requière un savoir-faire pointu, l’aventure est rentable. La difficulté principale réside dans le pic de main d’œuvre mobilisée au moment de la récolte. La culture s’avère être une diversification agricole de niche intéressante avec le retour à l’utilisation de matières premières d’origine locale.

    Des projets voient le jour dans les provinces de Liège et de Namur, mais ils sont encore à un stade confidentiel. Mon administration est chargée de la certification officielle de la qualité du houblon en vertu de la réglementation européenne, elle est à la disposition des entrepreneurs. L’aide aux investissements est accessible pour cette culture.

    Une production de qualité supérieure menée en lutte intégrée pourrait être reconnue au titre de la qualité différenciée wallonne. Le Centre wallon de Recherches agronomiques possède depuis les années « 80 des compétences reconnues en matière de micropropagation du houblon exempt de virus.

    D’un point de vue touristique, la culture présente effectivement un bel attrait au pays de la bière : la plante est belle, impressionnante à maturité, ses inflorescences charment les sens. L’association d’une houblonnière à un site présentant ou ayant présenté une activité brassicole est un plus et on sait que la bière wallonne reste un produit attractif majeur pour les visiteurs extérieurs.