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Les antiradars illégaux

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1065 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 31/05/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Récemment, les forces de police ont mené des contrôles intensifs pour lutter contre les excès de vitesse. En marge de ce marathon, l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR) a mené une grande enquête auprès des conducteurs sur les systèmes d’alerte aux radars. Les résultats interpellent.

    Selon le coup de sonde réalisé, 4,7 % des conducteurs interrogés utilisent un détecteur de radar, alors que ce dispositif est pourtant illégal. Et 2,5 % ont recours à un brouilleur de radar, tout autant illégal. Au total, un conducteur sur vingt emploie donc de tels dispositifs.

    L’enquête de l’AWSR montre que les avertisseurs de radars légaux ont le vent en poupe. Un conducteur wallon sur dix (10 %) a opté pour un système payant, notamment Coyote. Ils sont également 10 % à avoir préféré un avertisseur gratuit tel que Waze. Et 11 % s’informent de la présence de radars via Facebook ou un autre réseau social. En tout, 23 % des Wallons utilisent au moins un système. Ici aussi plus d’un conducteur cumule les types d’équipement.

    La France a restreint l’usage de ces avertisseurs légaux.

    Quel est le regard de Monsieur le Ministre et celui de son administration sur le système des avertisseurs de radar ?

    Qu’en est-il par rapport à cette récente enquête de l’AWSR ? A-t-il prévu des mesures pour lutter contre ces radars illégaux ?

    Si la France a restreint leur utilisation, une quelconque restriction est-elle à l’ordre du jour en Wallonie ?

    Ces systèmes sont-ils de nature à augmenter le risque d’accidents graves dû à la vitesse ?
  • Réponse du 22/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    L’enquête de l’AWSR menée en janvier 2016 a en effet mis en évidence une utilisation importante des systèmes légaux et illégaux permettant d’éviter les radars.
     
    L’AWSR a aussi étudié les caractéristiques des conducteurs utilisant ces systèmes et leurs attitudes et comportements avoués spécifiques :
     
    Il y a des différences nettes par âge et par sexe dans l’utilisation des avertisseurs de radar. Près d’un quart des hommes (24,3 %) utilisent un avertisseur de radar pour seulement 8,6 % des femmes. L’utilisation des avertisseurs est répandue (22,7 %) chez les conducteurs de 18 à 34 ans et décroit avec l’âge. Chez les conducteurs masculins de moins de 35 ans, l’utilisation des avertisseurs de radar culmine à 36,7 %. Les plus jeunes sont aussi plus nombreux à utiliser des dispositifs illégaux (détecteur, brouilleur) que les conducteurs plus âgés : 7,6 % des conducteurs de moins de 35 ans utilisent un moyen illégal pour éviter les radars.
     
    Différents éléments de l’enquête indiquent que les utilisateurs d’avertisseurs de radar ont une attitude plus tolérante envers la vitesse excessive que la moyenne des conducteurs wallons :
     
    Au niveau des opinions générales, les utilisateurs d’avertisseur minimisent plus souvent les risques liés à la vitesse excessive (seulement 59 % sont d’accord que dépasser la limitation accroit le risque d’accident contre 79,6 % des non-utilisateurs), pensent plus souvent que rouler vite est un moyen de gagner du temps de façon significative (25,5 % contre 13,4 % des non-utilisateurs) et sont plus nombreux à dire prendre plaisir à rouler vite (42,6 % contre 23,8 % des non-utilisateurs).
     
    Les systèmes de détection des radars sont interdits en Belgique, comme dans la plupart des autres pays européens.
    Par contre, les systèmes avertisseurs de radars basés sur une cartographie et une mutualisation des informations de divers utilisateurs sont acceptés.
     
    Ceci répond à une certaine logique, car les objectifs des deux systèmes sont différents.
     
    L'utilisation d'un détecteur de radar s'inscrit dans un objectif de déceler et d'éviter un contrôle.
     
    Le système d'avertisseur s'inscrit plutôt dans un objectif de partage d'informations connues et ouvertes au public et de prévention. L'annonce de certains contrôles contribue également à augmenter la probabilité subjective d’être contrôlé.
    De plus, ces systèmes contiennent bien d’autres informations que les radars (avertissement de zones de dangers, de ralentissements, d’accidents, de travaux, …) et contribuent à l’amélioration de la sécurité routière.