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L’avis d’Inforautisme sur le plan Autisme transversal

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1075 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 06/06/2016
    • de SALVI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    À peine le Plan transversal autisme lancé qu’il semble déjà décrié.

    Celui-ci vise pourtant une politique commune forte entre la Wallonie, Bruxelles et la Fédération Wallonie-Bruxelles, et surtout volontariste, pour que la prise en charge et les conditions de vie de toutes les personnes concernées (enfants, adultes, familles…) puissent être améliorées.

    Je suis un peu étonnée, mais à lire la presse de la semaine dernière, ce Plan ne convaincrait pas suffisamment Inforautisme …

    Pour ces parents, « le plan ne comprend pas les mesures indispensables demandées et attendues ». Ils estiment aussi que « le Plan cite une liste de critères obsolètes pour la détection des signes précoces d’autisme et qu’il ne reconnait pas les outils validés par les associations de parents ».

    Toujours selon Informautisme, « le plan parle de soutien et de formation des parents, mais seule la Ministre bruxelloise accorde un budget pour des formations aux approches réellement efficaces ».

    En synthèse, ce Plan serait, je cite, « fort imprécis en matière de mesures concrètes, références, dates butoir, budgets alloués ».

    Je donne dès lors aujourd’hui l’occasion à Monsieur le Ministre de préciser les choses quant à ce Plan transversal autisme, lequel n’en est en fait encore qu’à ses prémisses, puisqu’il a été annoncé il y a à peine un mois.

    Que peut-il nous dire aujourd’hui, qui pourrait rassurer les familles, et surtout leur donner enfin confiance en ce tout nouveau Plan, qui pour ma part représente un plan innovant et ambitieux, et concerté avec le secteur ?
  • Réponse du 28/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Comme l'honorable membre, j’ai lu les critiques relatives au Plan Autisme. Je tiens déjà à préciser que celles-ci émanent d’Inforautisme essentiellement. Je tiens tout d’abord à rappeler que ce plan a été construit à partir des éléments apportés par les uns et les autres (associations de parents, professionnels du secteur, porteurs de projets, …) lors de réunions ou de groupes de travail au sein de mon Cabinet ou auprès de la Ministre de l’Éducation.

    Les critiques d’Inforautisme portent essentiellement sur deux aspects :
    - l’absence de moyens en ce qui concerne la formation ;
    - le fait que les avis du Centre interfédéral d’expertise des soins de santé (KCE) et du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) n’aient pas été davantage mis en avant.

    Pour ce qui est de la formation, les allégations d’Inforautisme sont tout à fait erronées. La Région wallonne consacre environ 40.000 euros au niveau du budget 2016 spécifiquement à la thématique de l’autisme.

    D’autre part, comme je l’ai déjà signalé, une expérience de formation aux parents en résidentiel sera tentée dans le courant de l’année. Il est impossible de chiffrer aujourd’hui le coût que représentera cette formation, puisque celui-ci dépendra des partenariats qu’il sera possible ou non de mettre en place avec les établissements formant des éducateurs spécialisés. Le coût additionnel aux 40.000 euros pour la mise en place à titre expérimental de ce nouveau genre de formation pourra être pris en charge par le budget initial ordinaire pour la formation de l’AViQ. Je rappelle le principe en deux mots : les parents pourront suivre une formation ou partager leurs expériences de parents pendant que leurs enfants seront accompagnés par des futurs éducateurs ou par des services d’accompagnement.

    Pour ce qui des rapports et avis du KCE et du CSS, il faut avouer que ceux-ci n’ont pas fait l’unanimité auprès de certains professionnels du secteur qui critiquent notamment la méthodologie utilisée. Cependant ces rapports émanent d’une autorité de référence en la matière, il apparaît donc évident que les recommandations qui y sont émises doivent guider les actions entreprises.

    Je reste persuadé qu’il n’appartient pas à un ministre de se prononcer sur les bonnes ou mauvaises pratiques. Il me faut veiller à tout mettre en œuvre pour qu’une offre suffisante soit développée afin que chacun puisse poser un véritable choix en fonction de ses besoins, de son vécu, …

    Je sais qu’il y a quelques semaines, la Secrétaire française en charge des Personnes handicapées a critiqué la psychanalyse. Je n’entrerai pas dans cette dynamique, mais continuerai à privilégier les approches plurielles, et ce eu égard aux formes multiples que peuvent prendre les troubles du spectre autistique.

    Enfin, pour rassurer les familles, je tiens à signaler que mon Cabinet travaille pour la mise en place de ce Plan Autisme en étroite collaboration avec l’Association de Parents pour l’Épanouissement des Personnes avec Autisme (APEPA).