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Le développement actuel des filières en aéroponie, aquaponie, permaculture et les forêts alimentaires en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 552 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 07/06/2016
    • de DOCK Magali
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Un projet pilote venant de « ReGen Villages » qui prévoit de construire des villages d’un nouveau type envisage de rendre autonomes les habitants de ces villages via le développement des filières en aéroponie, aquaponie, en permaculture et les forêts alimentaires.

    Le développement de ces filières peut être intéressant pour améliorer le rendement et la qualité des productions agricoles. Par ailleurs, son développement est une action concrète de : « consommer wallon ».

    Où en est le développement de ces filières dans notre Région ? Lesquelles sont les plus prometteuses ? Le Gouvernement wallon soutient-il ce type de projet ? De quelle manière ?
  • Réponse du 30/06/2016
    • de COLLIN René

    L’entreprise californienne ReGen Villages est une firme spécialisée dans la conception de quartiers urbains qui s’appuie sur cinq piliers bien définis : la production à haut rendement de nourriture bio sur place, la production d’énergies uniquement renouvelables, la construction de maisons à énergie positive – c’est à dire qui produisent plus qu’elles ne consomment –, le recyclage des déchets et le filtrage de l’eau.

    Cette entreprise initie un projet aux Pays-Bas, situé tout près d’Almere, à moins de 20 minutes d’Amsterdam. Dans ce projet, ReGen Village se donne pour but ultime d’être complètement autonome : de l’agriculture aux énergies, en passant par le recyclage des déchets, tout se passera sur place et sera entièrement écologique.

    Selon les promoteurs, pour répondre aux besoins des habitants, il sera nécessaire d’avoir une agriculture à haut rendement, ce qui est contradictoire avec ce qu’on imagine de la production bio. Ce projet veut nous prouver le contraire et, selon la société californienne, le tout est de savoir varier les procédés, mais aussi de les maitriser complètement afin d’en exploiter tout le potentiel.

    ReGen Village joue la carte de la diversité : aquaponie, aéroponie, permaculture, forêt-nourricière, etc. et, pour le promoteur, tous ces procédés complémentaires sont nécessaires au développement d’une agriculture biologique, durable et rentable.

    Cette affirmation doit être sérieusement amendée !

    À part la permaculture où le lien au sol est évident, où les méthodes sont proches des mécanismes naturels dans une relation sol-plante-animal, base de toute bonne agronomie, et qui répond ainsi à ce que défend notre agriculture biologique, il faut bien constater que les productions hydroponiques n’ont rien de naturel et le lien à une terre vivante est inexistant et me paraît contradictoire avec un désir sociétal de proximité, de respect d’un sol vivant que notre agriculture traditionnelle recherche de plus en plus et qui fait l’essence de notre agriculture bio.

    On ne peut pas vraiment parler de produits wallons, si ce n’est qu’ils ont été produits dans des installations en Wallonie.

    En Wallonie, Le projet VERDIR, initié par l’université de Liège, est avant tout un projet d’urbanisme qui vise la réhabilitation de sites industriels en sites de logement émaillés d’unités de production de légumes et de poissons dans le cadre d’un système d’aquaponie où les végétaux sont cultivés sur un substrat inerte qui baigne dans une solution nutritive. Cette solution est enrichie par les déjections des poissons. Celles-ci se minéralisent et sont alors absorbées par les végétaux cultivés sur ce substrat inerte. Les végétaux participent à l’oxygénation de l’eau et leurs débris servent d’aliments aux poissons.

    Ce type de production est déjà envisagé dans le cadre de la réhabilitation de sites industriels à Tertre – Baudour.

    Ces initiatives peuvent être intéressantes du point de vue urbanistique et sociétal par une meilleure intégration d’un certain type d’agriculture à proximité des consommateurs et ce rôle social et paysager n’est pas à négliger. À mes yeux, ces projets sont plus urbanistiques qu’agricoles.

    Enfin, la superficie agricole actuelle suffit à l’alimentation de notre population. Je préfère donc investir les moyens publics dans un maintien des fermes familiales, une aide à l’installation de jeunes, une simplification d’accès à la terre pour certains et ainsi encourager des productions durables de fruits et légumes, de céréales ou de pommes de terre, avec un lien réel au terroir.