/

Le tellurure de cadmium

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 604 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/06/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l'Energie

    Les panneaux photovoltaïques au tellurure de cadmium sont composés de cellules à base de couches minces de tellurure de cadmium placées sur un support de verre ; ils sont sensiblement moins coûteux à fabriquer que ceux en silicium, mais ont un rendement (10 % à 12 %) plus faible que celui du silicium monocristallin, mais plus élevé que ceux en silicium amorphe.

    Un atout de ces cellules est qu’elles sont plus performantes que d’autres en ce qui concerne des rayons moins puissants (à cause des intempéries) ce qui les rend en effet très intéressant pour nos régions.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire si ce type de panneau est utilisé en Région wallonne ? Sont-ils subventionnés de la même façon que les modules au silicium ?
  • Réponse du 20/09/2016 | Annexe [PDF]
    • de FURLAN Paul

    Les modules au tellurure de cadmium (CdTe) font partie de la technologie des couches minces (4µm d’épaisseur) en opposition aux modules au silicium (monocristallin, polycristallin ou amorphe) dont l’épaisseur est plus importante (190 µm). Ils utilisent donc moins de matières et, de par ce fait, sont moins coûteux à la fabrication.

    Le CdTe est, contrairement au silicium, un semi-conducteur considéré comme toxique. Néanmoins, l’encapsulation entre deux couches de verre limite le risque de pollution. La société First Solar a mis en place une filière de recyclage spécifique afin de pouvoir réutiliser le semi-conducteur dans de nouveaux modules (https://www.bnl.gov/pv/files/PRS_Agenda/2_Krueger_IEEE-Presentation-Final.pdf).

    Les rendements des modules CdTe les plus récents tournent autour des 13 % (max 16 %) alors que ceux du silicium monocristallin tournent autour de 15 % (max 21 %). De ce fait, il faut installer plus de modules photovoltaïques pour obtenir la même puissance.

    Les avantages avancés : meilleure performance en cas de faible rayonnement, humidité, ombrage, relèvent plutôt du discours commercial.

    Récemment, une étude menée dans le cadre du projet européen de recherche FP7 PVCROPS (http://perfplus.eu/frontend/files/userfiles/files/8%20308408%20PVCROPS_Automatic%20detection%20of%20PV%20performance%20failures_Jonathan%20Leloux.pdf) indique que ces modules ne sont pas plus performants que d’autres voir légèrement inférieure aux modules au silicium monocristallin. (Voir graphe en annexe).

    En 2015, les couches minces ne représentaient plus que 7 % du marché mondial alors qu’en 2009, elles représentaient 17 %. De même, la technologie CdTe ne représentait plus que 4 % du marché mondial en 2015 (13 % en 2009). Cette diminution relative est surtout liée à l’explosion du marché du silicium monocristallin. Au niveau des modules CdTe, seule First Solar, une société américaine, assure la quasi-totalité de la production mondiale.

    Mon administration m’informe qu’il y a très peu voire aucun système First Solar installé en Wallonie.

    En ce qui concerne les subsides, tant pour l’accès à la prime Qualiwatt (<10 kWc) que pour l’accès aux certificats verts (> 10 kWc), une des conditions techniques à respecter est d’utiliser des modules certifiés par une norme européenne. Pour les couches minces la norme à suivre est la norme IEC 61646. Les modules CdTe de la société First Solar respectent cette norme. Ils sont donc subventionnés de la même façon que les modules au silicium.

    À titre informatif, les axes de recherches soutenus pour la technologie photovoltaïque en Wallonie concernent d’une part à la réduction ou remplacement du recours à des matériaux rares, toxiques ou chers tels que l’Indium, le Cadmium ou le Gallium et d’autre part à l’intégration de technologies de 4e génération comme les cellules organiques OPV ou cellules de Grätzel (DSSC).