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La démocratie participative

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 126 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 07/06/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MAGNETTE Paul, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    En analysant les chiffres des membres des différents partis, on constate que le Belge, en général, s’engage de moins en moins en politique.

    Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

    Pour le PS, le sommet a été atteint en 1981, avec 160 087 membres, contre 90 000 aujourd’hui.
    Il en va de même pour le MR, en 1987, 76 298 membres contre 35 101 en 2016.
    Même constat du côté du cdH, 61 049 membres en 1978 contre 16 479 en 2015.

    A contrario, les « petits partis » progressent.

    N’est-ce pas un indice qu’il faut absolument renouer avec la démocratie participative à tous les niveaux ? Je ne pense pas que le citoyen se désintéresse de la politique, mais il s’y engage autrement, par exemple, dans le cadre de mouvements associatifs. Et il veut savoir quel est le résultat de ses efforts.

    En effet, s’engager et voir que les décisions sont quand même prises sans tenir compte de l’avis exprimé par le citoyen est de nature à provoquer le désengagement. Le minimum de la démocratie participative, ne serait-ce pas que des décisions concernant des aspects fondamentaux ne soient pas réservées aux seuls élus ou aux gouvernements, mais fassent l’objet de décisions prises dans le cadre de la démocratie directe ?

    Certes, il y a un risque que le populisme l’emporte, mais est-ce que ce risque n’est pas d’autant plus fort que les bonnes vieilles recettes prônées depuis des années brillent par leur inefficacité ? Et à l’inverse, là où le résultat se présente, même après des délais d’attente, le populisme ne parvient pas à vraiment occuper la place publique.
  • Réponse du 27/06/2016
    • de MAGNETTE Paul

    Il convient, avant tout, de préciser qu’il est inopportun et même néfaste d’opposer la démocratie représentative et la démocratie participative. La première fonde, en effet, nos démocraties de manière durable et s’impose largement comme la seule manière d’assurer efficacement une gestion globale de la « Cité », dans l’ensemble de ses facettes et face à la multiplicité des enjeux et des intérêts qu’il convient de traiter et de concilier. Relativiser ou déclasser ce mode d’expression de la volonté citoyenne que constituent l’élection et la représentation ne peut que conduire à des dérives dont l’Histoire conserve le sombre souvenir.

    En revanche, la démocratie participative, en ce qu’elle permet une action plus directe et « immédiate » de la population, constitue, indiscutablement, un précieux moyen de soutenir l’implication citoyenne et, partant, un intérêt pour la chose publique qu’il importe effectivement de stimuler.

    C’est précisément ce que la majorité wallonne actuelle a souhaité traduire dans sa Déclaration de politique régionale qui acte la volonté du Gouvernement d’« améliorer la dynamique démocratique en Wallonie » ; un objectif qui emprunte à dessein la double voie évoquée ci-dessus, en passant à la fois « par un renforcement du rôle du Parlement et par une participation plus active des citoyens à la vie publique ».

    S’agissant de cette seconde dimension, la DPR consigne la volonté du Gouvernement de « soutenir l’adoption au Parlement du décret spécial mettant en œuvre la consultation populaire régionale », d’« inviter le Parlement à réfléchir à la constitution de « panels citoyens » pour débattre sur des sujets déterminés dont les conclusions pourraient aboutir à des initiatives législatives » et d’« encourager les communes à mettre en œuvre les outils de démocratie participative dont elles disposent ».

    La volonté est clairement de laisser la plus grande latitude à ce sujet. Les débats nourris en ce sens au sein du Parlement ont déjà permis de dégager un large accord sur la mise en œuvre de la consultation populaire régionale, la Wallonie devenant ainsi la première entité à se saisir de cette faculté ouverte par la sixième réforme de l’État.

    Par ailleurs, l’Assemblée a institué en son sein une Commission du renouveau démocratique pour permettre de mener le plus large débat sur ces questions et de le nourrir de toutes les auditions d’experts jugées utiles. Comme Ministre-Président du Gouvernement, je serai, bien entendu, plus qu’attentif aux conclusions qui émaneront des travaux parlementaires menés sur ce sujet effectivement essentiel.