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La croissance en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 370 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 07/06/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    L’Union wallonne des entreprises (UWE) met en évidence des éléments favorables à la croissance :
    - le prix très bas du pétrole;
    - un euro faible qui fait que les produits wallons coûtent moins cher à l’étranger;
    - des taux d’intérêt en forte baisse.

    Elle met également en évidence des freins à la croissance :
    - le déficit public et la dette belge sont revenus à des niveaux acceptables, mais la question du déficit budgétaire fédéral de 2016 est un problème ; un manque de confiance en l’avenir des entreprises et des consommateurs ; un risque de déflation ou les menaces terroristes ;
    - la Wallonie pâtit d’une croissance molle chez ses premiers clients, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas ;
    - la Wallonie n’exporte que peu en Chine, mais réalise beaucoup d’exportations indirectes via l’Allemagne.

    Parmi les facteurs cités, il en manque un dont le rôle est de plus en plus essentiel à toute relance économique : l’innovation et la recherche et développement. Le moment n’est-il pas propice à ce que la Région wallonne encourage massivement l’investissement dans la recherche et le développement, surtout de nouveaux produits et services ? Et de faire accompagner cet investissement (ciblé sur certains secteurs stratégiques comme par exemple l’industrie pharmaceutique) par une offre à la formation et la qualification du personnel ? Faute de quoi, on reste toujours trop tributaires des programmes des principaux clients, sans jamais passer du stade de la sous-traitance au stade du fabricant du produit fini (statistiquement parlant).
  • Réponse du 14/09/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’innovation joue un rôle important au sein de notre société. En plus de permettre son développement social et technologique, elle permet, sur le plan économique, aux entreprises de se démarquer de ses concurrents et donc, de se positionner sur un marché donné. L’innovation apparait, en ce sens, comme un véritable moteur de développement économique.

    Une entreprise peut innover de plusieurs manières :

    1. En produisant un bien ou service nouveau : on parle alors, selon l’OCDE, d’innovation de produit ;
    2. En mettant en place une nouvelle méthode de production en son sein : on parle alors d’innovation de procédé ;
    3. En mettant en place une nouvelle méthode de commercialisation de ses produits impliquant des changements significatifs du conditionnement, du placement, de la promotion ou de la tarification du produit : on parle alors d’innovation de commercialisation ou encore ;
    4. En mettant en place une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques, l’organisation du lieu de travail ou les relations extérieures de la firme : on parle alors d’innovation d’organisation.

    Généralement, on regroupe ces différentes formes d’innovations sous deux concepts complémentaires : l’innovation « technologique » et « non technologique ».

    La Wallonie a mis en place de nombreux outils pour soutenir l’innovation. Ceux-ci prennent généralement la forme d’une aide financière. Celle-ci permet de couvrir les besoins de l’entreprise aux différents stades de développement des projets d’innovation.

    Il est ainsi possible de recevoir un financement pour réaliser une étude de faisabilité technique auprès d’organismes compétents ; faire appel à un centre de recherche agréé ou une Université pour développer une nouvelle technologie ou encore, engager un chercheur.

    Il est également possible de solliciter une aide dite « au guichet » de la DGO6 ou de s’inscrire dans le cadre d’un appel à projets (pôles de compétitivité, CWALity ou Walinnov). Les aides consistent en des subventions pour les projets de recherche industrielle ou des avances récupérables pour les projets de développement expérimental.
    Les taux de l’ensemble de ces aides sont définis dans le décret recherche. Les moyens financiers qui leur sont dédiés sont importants : en 2015, un montant de 496 millions d’euros était dédié à l’innovation, dont 304 millions de crédits wallons, 139 millions de crédits de la Fédération Wallonie-Bruxelles et 53 millions du FEDER (axe 2).

    En termes de pourcentage de PIB consacré à la recherche, la Wallonie apparait comme l’un des meilleurs élèves de l’Union européenne puisque, selon les chiffres les plus à jour, la Wallonie consacrait, en 2013, 2.85 % de son PIB à l’innovation, contre 2.52 % en Flandre, 1.52 % à Bruxelles et 2.03 % pour la moyenne de l’Union Européenne.

    À côté des aides financières, la Wallonie met également à la disposition des entreprises des outils publics spécialisés dans l’accompagnement des entreprises innovantes. On peut notamment citer Innovatech, PICARRE, le NCP, l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation, l’Administration de la Recherche ou encore, les pôles de compétitivité.

    Bien que le paysage ait déjà été simplifié, l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation a été chargée de faire une proposition de réorganisation des opérateurs d’animation technologique en Wallonie.

    La proposition de réforme couvrira d’une part l’analyse juridique complète des procédures à mettre en œuvre pour rassembler les acteurs et d’autre part, établira le profil du futur dirigeant de la nouvelle structure en projet. L’objectif est de rassembler le NCP, Innovatech et PICARRE notamment.

    Des services complémentaires en lien avec les centres de recherche et la valorisation des résultats de la recherche universitaire seront également proposés par cette nouvelle filiale.

    Le rassemblement de ces structures renforcera l’impact des services qui seront rendus aux entreprises qui y feront appel. Cette structure travaillera en étroite collaboration avec les pôles de compétitivité, les Universités et les centres de recherche, ainsi que les fédérations professionnelles avec pour seul objectif de rendre possible la transformation d’idées en innovations et processus industriels.

    Cette réforme est complémentaire à la réforme des appels à projets mise en place au début de la présente législature par le Ministre de la Recherche et vise le même objectif : la simplification du paysage de la recherche et donc, une meilleure accessibilité des outils wallons de l’innovation pour l’ensemble des entreprises wallonnes.

    Suite aux évaluations successives du Plan Marshall et du Plan Marshall 2.Vert relatives à la politique des pôles de compétitivités ainsi qu’aux nombreuses recommandations du jury international, le Gouvernement a, le 18 février dernier, marqué son accord sur la modification de la procédure de sélection des projets de formation déposés dans le cadre des pôles afin de mieux articuler, en termes de temporalité et de pertinence, l’offre de formation proposée et les besoins de compétences des entreprises des pôles de compétitivité.

    On peut synthétiquement retenir que la sélection des projets de formation s’appuiera désormais sur un travail d’analyse approfondie de l’AMEF, le Service d’Analyse du Marché de l’Emploi et de la Formation du FOREM, en particulier sur les Domaines d’Activités Stratégiques des pôles de compétitivité. Pour ce faire, l’AMEF organisera des tables rondes pour convenir, entre partenaires et experts, des besoins à rencontrer en termes de formation dans les trois années à venir.

    Ce travail d’analyse outillera chaque Pôle ainsi que le jury international des pôles dans le processus d’élaboration et de sélection des projets de formation des pôles. Il facilitera en outre la motivation et la compréhension des décisions. Ce nouveau modèle de sélection devrait entrer en vigueur début 2017.

    Selon le dernier rapport de l’Union wallonne des entreprises, les entrepreneurs wallons font état d’une amélioration de l’action gouvernementale à leur égard. Les raisons de cette évolution sont à chercher notamment le contexte de reprise économique et dans la dynamique du Plan Marshall, dont plus spécifiquement les premiers effets ressentis des pôles de compétitivité qui visent, pour rappel, la mise en place de projets de recherche, d’investissement et de formation. La politique des pôles mise en place par le Ministre de l’Économie il y a maintenant 10 ans semble donc porter ses fruits.