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Le dépistage du cancer du sein

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1105 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 07/06/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La Wallonie a instauré un programme de dépistage contre le cancer du sein. Cette analyse permet de présager les maladies endéans les deux à cinq ans.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me communiquer le taux de couverture actuel du dépistage du cancer du sein ?

    Quelles initiatives a-t-il mises en oeuvre afin d'augmenter le taux de participation des femmes au programme de dépistage du cancer du sein ?

    Enfin, des rencontres avec des responsables du centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers sont-elles régulières ?
  • Réponse du 28/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Le Conseil de l’Union européenne a recommandé aux États membres de mettre en place un programme organisé de dépistage du cancer du sein par mammographie. Un programme de dépistage du cancer du sein existe en Belgique depuis juin 2001 (programme organisé), suite à un protocole d’accord entre l’État fédéral et les Communautés signé en novembre 2002 (Protocole d’accord visant une collaboration entre l’État fédéral et les Communautés en matière de dépistage de masse du cancer du sein par mammographie. 25 novembre 2000. MB (2000/22867)). Il s’adresse aux femmes de 50 à 69 ans.

    Avant son implantation, il existait déjà en Belgique un dépistage individuel mis en place par les professionnels de santé. Ce dépistage individuel continue de coexister avec le programme organisé.

    Le programme actuellement organisé en Wallonie suit les recommandations de l’Union européenne de 2003 (Council Recommendation on cancer screening of 2 December 2003 (2003/878/EC). Official Journal of the European Union L 327/34) qui rappelle que le dépistage doit être intégré dans un plan national (http://www.epaac.eu/images/END/Final_Deliverables/WP_10_Annex_17_European_Guide_on_Quality_National_Cancer_Control_Programmes.pdf) de lutte contre le cancer en suivant les critères de l’OMS (http://www.who.int/bulletin/volumes/86/4/07-050112/en/#).

    En effet, une des clés pour réaliser les plus grands effets potentiels du dépistage organisé est de fournir un accès rapide à des services de diagnostic et de traitement efficaces.

    Le dépistage doit s’inscrire dans une politique globale de lutte contre le cancer qui
    - priorise ses actions,
    - priorise le déploiement de ses ressources,
    - et s’intègre aux autres piliers de la lutte contre le cancer que sont la prévention primaire, les traitements et les soins palliatifs.

    Selon les chiffres les plus récents de l’Association Inter-Mutualiste (AIM), en 2013, le taux de couverture du dépistage du cancer du sein est de 55 % en Wallonie (48 % via le dépistage individuel et 7 % via le programme organisé).

    En Wallonie, de nombreux freins au dépistage organisé persistent.

    En théorie, un dépistage organisé permet
    - de maximiser l’impact de son intervention,
    - d’assurer une large couverture de la population cible,
    - et un accès équitable.

    Par souci d’équité, tous les individus, qu’ils soient participants ou non à un programme de dépistage organisé, doivent bénéficier de services de même qualité et de même performance. Les unités de radiologie agréées par le programme organisé sont soumises à des contrôles de qualité stricts.

    L’ampleur du bénéfice du dépistage du cancer du sein apparaît modeste (pour les programmes bien menés, réduction de la mortalité par cancer du sein de 15 % à 20 % en 10 ans. Mais aucun effet visible de ces réductions de mortalité spécifiques sur la mortalité totale). Les enjeux éthiques individuels et sociétaux sont exacerbés par l’équilibre fragile entre les bénéfices et les effets négatifs.

    Comme ce bénéfice est de faible ampleur, toute baisse de la qualité et toute augmentation des effets indésirables du dépistage peuvent faire pencher la balance vers la négative. Une démarche d’assurance-qualité et de performance très rigoureuse est indispensable au maintien d'un équilibre approprié entre les avantages et les inconvénients.

    Chaque programme doit fournir à chaque individu une information juste et compréhensible sur les bénéfices et les risques, soutenir le processus de décision et promouvoir la contribution de saines habitudes de vie liées à la diminution du risque du cancer. L’information vers les soignants et la population concernée doit être le reflet exact de la balance bénéfices-risques.

    En mai 2010, une proposition de modification de la nomenclature, soutenue par le Centre communautaire de référence (CCR), a été élaborée par le Conseil Technique Médical (CTM) pour réserver le bilan sénologique (anamnèse, examen clinique, échographie et dans certains cas un prélèvement) aux femmes présentant des symptômes. Cependant, cette proposition n’a pas abouti pour le moment. Le CCR a également participé en 2013 à un projet pilote avec notamment la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG) en tant qu’« ambassadeur prévention » et continue actuellement un travail de communication vers la population cible et les acteurs du programme organisé.

    L’objectif est d’amener progressivement tous les acteurs du dépistage du cancer du sein (individuel et organisé) à travailler ensemble dans une démarche d’assurance-qualité et de performance très rigoureuse pour augmenter le taux de participation.

    La réforme de la promotion de la santé et de la prévention est l’occasion de réfléchir à la manière d’augmenter le taux de participation au programme organisé du cancer du sein.

    Plusieurs rencontres entre mon Cabinet et les responsables du CCR ont déjà eu lieu depuis le début du mandat. Il a été fréquemment question des difficultés pour sensibiliser la population cible et les professionnels de santé, tous concernés par la prévention, le dépistage et la prise en charge curative du cancer du sein.