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Les métiers manuels

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 276 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 07/06/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    L’Espace formation pour les petites et moyennes entreprises (EFP) et l’IFAPME forment tous deux à des métiers d’indépendant. Malheureusement, seule une minorité ose franchir le pas.

    Plus de 700 jeunes en filière d’apprentissage et près de 4.500 en filière « chef d’entreprise » sont inscrits à l’EFP.

    La filière d’apprentissage est en net déclin (- 32 % en cinq ans), et concerne des jeunes en obligation scolaire. Malheureusement, elle est victime de la très mauvaise considération (à tort) de l’apprentissage dans notre pays.

    La filière « chef d’entreprise » est quant à elle, réservée aux plus de 18 ans et reste stable. La moyenne d’âge y est de 25 ans.
    Leur point commun est la formation des jeunes à un métier, souvent manuel, en associant pratique et théorie.

    Seulement 5 % des jeunes de moins de 25 ans qui ont suivi une des filières d’apprentissage deviennent indépendants dans les 3 années suivant leur certification. Concernant la formation « chef d’entreprise » de l’EFP, seuls 12,4 % deviennent indépendants dans trois ans. Les autres feront soit un travail de salarié, soit ils iront au chômage.

    Que les métiers manuels soient trop peu entreprenants est un refrain que l'on entend maintenant depuis des années. Et à chaque fois, les politiques promettent de réconforter l’esprit d’entreprendre. Et à chaque fois, quelque temps après, on en revient aux mêmes constats d’échec. Et cela restera ainsi tant que l’enseignement ne sera pas régionalisé tentant de rapprocher l’apprenti et l’entreprise dans un contexte de formation en alternance. Car c’est en « learning by doing » que les jeunes prennent goût au métier et à l’esprit d’entreprendre.

    Or, à ce niveau, de nombreux efforts doivent être entrepris, les résultats actuels étant insuffisants pour aboutir à des résultats statistiquement significatifs. Ensuite, il faut commencer ce type de formation en temps utile, si le jeune a passé un certain âge, il semble qu’il est trop tard pour qu’il opte pour une activité d’indépendant (l’exception confirme la règle).

    Faut-il, après avoir entendu ces réflexions, régionaliser l’enseignement ou, au moins, la partie de l’enseignement qui s’adresse aux jeunes (en âge de scolarité obligatoire) intéressés par la formation en alternance ?
  • Réponse du 05/07/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    En matière d’insertion professionnelle, les chiffres issus des enquêtes sont élevés aussi bien pour l’insertion générale (84 % après 12 mois) que pour l’insertion spécifique dans le métier, à l’issue d’une formation en alternance.

    Selon l’étude réalisée par le Service d’analyse du marché de l’emploi et de la formation du FOREm (AMEF) sur l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi wallons sortis de l’enseignement en 2014, même en période de « crise », le contrat d’apprentissage est une filière qui conduit rapidement à l’emploi. La certification obtenue dans ce cadre figure dans le top 3 des diplômes qui mènent à l’insertion avec les masters et les baccalauréats. En effet, avoir terminé un contrat d’apprentissage représente un atout majeur pour aller vite et durablement à l’emploi. Toujours selon cette étude, après six mois, plus de 8 jeunes sur 10 ayant terminé un contrat d’apprentissage décrochent un emploi dans les métiers de l’électricité, du carrelage, de la couverture, de la carrosserie, …

    Je suis pleinement convaincue de la plus value de l’alternance et c’est dans cette dynamique que, depuis le début de la législature, je me suis fortement investie d’une part, dans la promotion de l’alternance et, d’autre part, dans la mise en œuvre de la réforme de cette filière.

    Dans la Déclaration de politique régionale comme dans le Plan Marshall 4.0., le Gouvernement wallon s’est en outre engagé à faire de l’alternance une filière d’excellence et à soutenir ce dispositif permettant l'accès au marché du travail ou le retour à l'emploi » via des mesures telles que :
    * l’orientation tout au long de la vie avec les stages découverte des métiers en centre de formation équipés et en entreprises ;
    * la création d’une plateforme unique et interactive de gestion des offres et des demandes de stage ;
    * l’augmentation de la qualité de la formation et de l'encadrement dans les centres de formation en alternance ;
    * la formation des tuteurs ;
    * l’alternance et la certification pour tous avec de réels effets de droits ;
    * les passerelles entre l’enseignement et la formation professionnelle par le développement d’actions pilotes.

    L’ensemble de ces mesures et leurs objectifs sous-jacents sont partagés par mes Collègues, compétents en la matière, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la COCOF.

    C’est dans ce contexte que, sur la durée de mon mandat, je continuerai à intensifier les efforts de concertation et de collaboration avec mes Collègues pour que CEFA et IFAPME ne soient plus des filières concurrentielles, mais bien complémentaires.

    Nous jetons également des ponts entre le monde de la formation professionnelle et le monde de l’enseignement technique, dans l’intérêt des jeunes, de la qualité de leur formation et de leur insertion qualitative sur le marché du travail.

    Une de mes ambitions est d’obtenir une certification avec effet de droit dans l’enseignement pour les jeunes sortant de l’IFAPME pour que demain ils puissent poursuivre, s’ils le souhaitent, un parcours dans l’enseignement supérieur et continuer de rêver et d’élaborer des projets de vie/professionnels sans être « bloqués » par des barrières institutionnelles.