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La protection des châteaux d'eau en cas d'actes de pollution volontaire

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1049 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 08/06/2016
    • de STOFFELS Edmund
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Madame la Députée Graziana Trotta vient de questionner Monsieur le Ministre concernant la protection des ouvrages de distribution et de stockage d’eau potable, afin de les mettre à l’abri de contaminations intentionnelles.

    Elle signale qu'« Après les attentats terroristes qui ont touché notre pays, il est important de s’assurer que tout a été fait pour minimiser voire supprimer les risques de recours à des armes biologiques ou chimiques dont les effets pourraient être dévastateurs ».

    Je comprends tout à fait que dans sa réponse et pour des raisons évidentes de sécurité, Monsieur le Ministre n’entre pas dans les détails du dispositif mis en place, cela mis à part sa réponse est plutôt laconique : « Des consignes strictes ont été données pour renforcer la surveillance des installations d’eau. De manière générale, le contrôle sur les intervenants externes appelés à y travailler a été accru ».

    On comprend que cette réponse dit tout et rien. Elle n’apaise pas les inquiétudes. Ce n’est pas en passant sous silence les mesures de sécurité qu’on arrive à mieux protéger les points sensibles du réseau de distribution tout comme les sites de production. Je ne dévoile pas un secret lorsque je dis que les lacs de la Vesdre et de la Gileppe sont des fournisseurs importants d’eau potable. Dès lors et sans entrer dans le détail, Monsieur le Ministre peut-il nous esquisser dans les grandes lignes les mesures de protection qu'il a mises en place ?
  • Réponse du 14/06/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Dans l’exemple avancé de la vulnérabilité des plans d’eau de La Gileppe (capacité : 26.000.000 m³) et de la Vesdre (capacité 25.000.000 m³) destinés à la production d’eau potable, les modes d’action de personnes ou d’organisations terroristes ou malveillantes pourraient  provenir d’un éventuel déversement de produits polluants.

    En termes de risques,  plusieurs types d’actes ont été identifiés qui pourraient compromettre la parfaite potabilité de l’eau distribuée à la population et de la continuité d’approvisionnement :
    La contamination par des polluants chimiques ;
    La contamination par des facteurs pathogènes ;
    L’atteinte au fonctionnement de tout ou partie des installations de potabilisation et de production d’eau potable

    Si une pollution délibérée de ces ressources survenait, les polluants à haute toxicité devraient, pour atteindre des seuils dangereux, être déployés en quantités importantes eu égard aux volumes d’eau en jeu. De tels méfaits nécessiteraient inévitablement une logistique lourde et donc repérable.

    Au niveau des usines de traitement des eaux de la Vesdre et de la Gileppe gérées par la SWDE, les processus de potabilisation utilisés sont en mesure d’isoler un large éventail de polluants grâce aux étapes de coagulation, floculation, décantation, oxydation, filtration, nanofiltration, chloration et reminéralisation.

    Des dispositifs de chloration et des appareils de mesures sont présents tout au long des différentes étapes du traitement de potabilisation de l’eau. Des chimistes mesurent et analysent régulièrement différents paramètres de la qualité de l’eau brute. Les risques pathogènes sont limités et font donc l’objet d’une maîtrise acceptable.

    Les bâtiments et ouvrages de stockage des usines de traitement des eaux de la Vesdre et de la Gileppe sont équipés de dispositifs antieffraction. Elles font également l’objet de rondes par une firme de gardiennage.

    Une réflexion a également été menée sur les dispositifs de sécurité. Différents systèmes d’accès ont été évalués et une solution de contrôle d’accès renforcée a été choisie et intégrée aux nouveaux standards de surveillance à distance des installations que la SWDE déploie sur ses sites.

    De manière générale, et ce dès les premiers jours suivants les attentats de Paris, la SWDE a pris des mesures sur les sites visant à renforcer le contrôle sur les intervenants externes appelés à travailler dans les installations, en partenariat avec les sous-traitants et opérateurs qui les emploient. Un accent plus particulier a été mis sur l’identification des intervenants habilités à pénétrer dans les bâtiments et ouvrages.