/

L'agriculture biologique en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 570 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 08/06/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le bio se développe beaucoup plus en Wallonie qu'en Flandre, où l'on dénombre 347 fermes bio, tandis qu'en Wallonie, on en relève 1 347. En 2015, le nombre des fermes bio a cru de 4,7 %, soit des conversions du traditionnel vers le bio, soit des créations pures.

    Il s'agit d'une filière qui a le vent en poupe et cela en dit long sur la volonté des consommateurs et des producteurs de se tourner vers un modèle plus durable.

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il cette évolution chez nous ?

    Qu'en est-il au niveau européen ?

    Confirme-t-il que, tendanciellement, les agriculteurs bio ont moins de difficultés financières que les agriculteurs traditionnels ? 

    Cette évolution se confirme année après année, ne risque-t-elle pas de déstructurer l'ensemble du secteur ?

    Qu'en est-il de l'impact sur la production agricole globale ?

    Son collègue Carlo Di Antonio, veut une Wallonie 100 % bio à l'horizon 2025 voire 2030, le suit-il sur cette voie ?

    Est-ce envisageable d'un point de vue agricole ?
  • Réponse du 13/06/2016
    • de COLLIN René

    Le bio poursuit effectivement sa progression en Wallonie, et je me réjouis de ce dynamisme. Cela peut être expliqué par de multiples facteurs, dont la demande croissante des consommateurs, les caractéristiques de notre surface agricole utile, le changement progressif des mentalités et les primes à la conversion.

    L’agriculture biologique représentait en 2015 : 5,7 % de la surface agricole européenne, ce qui est le double de 2002. Tandis que la Wallonie, avec ses 8,7 %, était située bien au-dessus de la moyenne européenne. À noter également que les superficies consacrées au bio en Europe représentent près de 30 % du total mondial.

    Sur le plan micro-économique, les résultats enregistrés permettent d’observer qu’en bovins laitiers par exemple, le bio génère en valeur 34 % de plus que le mode conventionnel, partiellement compensés par des charges de 17 % plus élevées en mode bio. Dans les productions bovines, la situation économique des fermes bio semble donc plus favorable que celle du conventionnel.

    Si la production bio progresse indéniablement, les produits alimentaires bio représentent sur le marché moins de 3 % du total des produits achetés. Les produits bio sont plus de 30 % plus chers que leurs équivalents conventionnels.

    Si le nombre de producteurs convertis au mode bio poursuit sa progression, il faudra rester attentif à l’effet dépresseur sur les prix de ventes, ce qui est bénéfique pour le consommateur, mais sans doute nettement moins pour le producteur. À l’heure actuelle, on est loin de la saturation en produits bio, mais il faut veiller à ce que les producteurs parviennent à valoriser les efforts qu’ils consentent, ce qui demande d’organiser des filières durables et rémunératrices.

    Quant aux objectifs d’évolution, je m’en tiens aujourd’hui aux objectifs fixés en juin 2013 par le Gouvernement dans le plan stratégique bio à l’horizon 2020. Des objectifs ont été fixés notamment en termes de pourcentage de la superficie agricole cultivée en bio, à savoir 14 % de la SAU, et du nombre d’exploitations sous contrôle bio, à savoir 1750 exploitations.

    Nous en sommes actuellement à 8,7 % de superficie et 1347 exploitants, ce qui signifie qu’à environ 4 ans de l’échéance du plan, nous sommes à environ 60 % de l’objectif en superficies et à 75 % en nombre d’exploitations.