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La compréhension des campagnes de santé publique

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1124 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 09/06/2016
    • de PECRIAUX Sophie
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Il n’est pas toujours facile de bien maîtriser le vocabulaire médical.

    Une nouvelle enquête des mutualités neutres vient de renforcer ce constat :
    - 40 % des malades sortent du cabinet médical avec un sentiment de l’ordre de « l’à peu près » ;
    - 17 % ne comprennent strictement rien aux mots utilisés par les médecins.

    Plus surprenant encore, un quart des personnes interrogées ne comprennent pas les campagnes de santé publique. Nous savons tous que le monde médical est sous pression et que le temps réservé à la pédagogie est restreint. Néanmoins, les mutualités insistent sur l’importance de l’explication de la pathologie et de son traitement à une guérison totale et/ou un risque de rechute.

    Quelles sont les mesures que Monsieur le Ministre compte prendre afin d’inciter les médecins de première ligne à être plus pédagogues avec leur patientèle ?

    Nos campagnes de santé publique doivent-elles être corrigées afin de s'assurer que le message touche un public plus fragilisé ?
  • Réponse du 22/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    La question de la compréhension d’un message au public visé est fondamentale. En effet, si le message n’est pas compris, l’information donnée n’atteindra pas le but poursuivi initialement.

    Une étude européenne a démontré que la communication est au cœur de la notion de participation des patients. Pour les patients, cela signifie que les praticiens doivent leur expliquer le diagnostic et le traitement. Pour les praticiens, cela veut dire que les patients doivent décrire les symptômes et les tenir informés des progrès du traitement. La principale barrière à une communication efficace est le temps que les médecins peuvent consacrer aux patients. Patients comme praticiens décrivent le manque de temps dont les médecins disposent pour expliquer les options de traitement.

    Pour les patients, il faut aussi souligner l’importance de la confiance accordée aux praticiens qui est un préalable essentiel à une bonne relation. Ils estiment que la confiance découle d’une bonne communication et d’une bonne expertise.
    En conclusion, beaucoup estiment qu’il est nécessaire d’améliorer la communication entre les praticiens et leurs patients, et qu’il faut pour cela avoir plus de temps disponible.

    Les patients évoquent la nécessité d’obtenir plus d’informations, par exemple, sur leurs maladies et sur les traitements alternatifs. Ils estiment que des informations écrites seraient particulièrement utiles. Certains praticiens souhaitent un meilleur contrôle des informations disponibles en ligne, par le biais d’un site Web de référence en matière de soins de santé. Les praticiens pourraient diriger les patients vers ces sites Web autorisés.

    N’oublions pas les maisons médicales constituées d’équipes pluridisciplinaires qui cherchent à fonctionner selon un modèle de santé intégrée et qui offrent des services variés de santé de façon à globaliser et à simplifier pour le patient, certaines démarches de santé.

    En outre, les campagnes de santé publique sont adaptées aux publics auxquelles elles s’adressent : jeunes, personnes âgées, public fragilisé, etc. Généralement, les campagnes de prévention, notamment médiatiques, ont pour particularité de s'adresser à un très large public là où d'autres types d'actions relevant de la promotion de la santé ne touchent que quelques groupes (éducation pour la santé) voire ciblent les individus (consultation médicale, entre autres). Être en capacité d'inonder la sphère publique et de faire du bruit, telle est la force des campagnes médiatiques, en santé comme dans tout autre domaine. Il est vrai que de telles opérations avec slogans, affiches, encarts dans la presse, spots de télévision, de radio, sites web et autres présences dans les réseaux sociaux ont un coût important et nécessitent parfois de s'adjoindre les services d'une agence de communication spécialisée. Cependant, lorsqu’il s’agit de populations fragilisées, ce sont plus souvent les actions de proximité qui seront couronnées de succès.

    De nombreuses associations sont subventionnées par la Wallonie pour mettre en œuvre une communication la plus adaptée possible afin d’informer, de sensibiliser et de favoriser des comportements de prévention tels que la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, la lutte contre le tabac, encourager le dépistage de certains cancers, encourager la vaccination etc.

    Enfin, concernant les actions spécifiques envers les médecins de première ligne, je pense réellement que le dispositif « ASSISTEO » visant à renforcer la collaboration « médecin-infirmier » et qui sera implémenté en Wallonie permettra aussi de consacrer plus de temps pour s’assurer de la bonne compréhension du patient et pour le sensibiliser aux pratiques préventives.