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La subvention de la journée 100 % accessibilité et intégration des Francofolies de Spa

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1158 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 17/06/2016
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Monsieur le Ministre octroie cette année 75 000 euros en plus de sa subvention habituelle aux Francofolies de Spa afin de soutenir la programmation d’une journée supplémentaire « 100 % accessibilité et intégration ».

    Peut-il nous dire pourquoi le choix a été fait d’organiser une journée supplémentaire plutôt que d’utiliser ces 75 000 euros pour améliorer l’accueil, l’accessibilité et l’intégration des personnes handicapées tout au long du festival ?

    Organiser une journée spécialement dédiée à l’accessibilité et l’intégration de la personne handicapée n’est pas, selon lui, stigmatisant ?

    Ne craint-il pas que les gens souffrant d’un handicap quelconque, permanent ou temporaire, se sentent forcés d’aller au festival ce jour-là plutôt qu’un autre ?

    Enfin, est-il en mesure de nous dire comment ces 75 000 euros seront utilisés ?

    Quelles dépenses couvriront-ils ?

    A-t-il imposé certaines choses à ce titre à l’organisation des Francofolies ?
  • Réponse du 04/07/2016
    • de PREVOT Maxime

    Lorsqu’un subside facultatif pour la mise en accessibilité est accordé pour un festival, l’arrêté octroyant le subside précise que 30 % du montant octroyé doit être consacré au conseil, à l’accompagnement et au suivi prodigué par un service-conseil reconnu et les autres 70 % au matériel, au personnel supplémentaire et aux interventions spécifiques.

    Les arrêtés ministériels visant à accorder des subsides facultatifs de 15.000 euros à la Fête des Solidarités, au festival de Dour et à Esperanzah sont en cours de rédaction. D’autres festivals sont également soutenus, c’est le cas des Ardentes, de l’Unisound festival, du festival de Ronquières et du festival de Chassepierre.

    D’autres encore font l’objet de sponsoring pour des montants tournant autour des 1.500 euros.

    Pour ce qui est des montants octroyés, ceux-ci sont établis, en fonction des disponibilités budgétaires, sur base du budget prévisionnel des services (le but n’étant pas de permettre à ces festivals de faire du bénéfice), et sur base de règles établies en fonction du recours ou non aux services-conseils en accessibilité, du nombre de jours durant lesquels a lieu la manifestation et du nombre de festivaliers présents sur l’événement. Ainsi le promoteur qui décide de ne pas s’entourer des conseils ou des services d’un professionnel de l’accessibilité verra le montant de l’intervention financière limité à 1.500 euros. Pour les autres, et c’est le cas des Francofolies, on peut aller jusque 15.000 euros. C’est une volonté de ma part de faire encadrer la mise en accessibilité des événements. Trop d’aménagements sont faits en dépit du bon sens et entraînent alors encore plus de frustrations chez les personnes à mobilité réduite (c’est le festival qui installe mal les dalles podotactiles, c’est l’espace réservé aux personnes en situation de handicap sans places de parking accessibles à proximité, les toilettes non adaptées,… La mise en accessibilité ne s’improvise, elle doit être réfléchie et accompagnée, raison pour laquelle je prône le recours aux services-conseils en accessibilité.

    En ce qui concerne les Francofolies, il faut distinguer la subvention pour la mise en accessibilité de 15.000 euros qui est valable pour l’amélioration de l’accessibilité sur l’ensemble du festival, du subside exceptionnel de 75.000 euros octroyés pour cette année pour une journée spéciale de sensibilisation. Lors de cette journée, les personnes en situation de handicap pourront accéder à l’ensemble des espaces, se mêler et se confondre totalement dans la foule, les personnes valides devront les intégrer et faire en sorte qu’elles puissent trouver une place comme tout le monde.

    Le but de cette action est effectivement de faire prendre conscience aux personnes non handicapées des difficultés qu’éprouvent les personnes avec un handicap et du fait que des petites actions ou gestes simples peuvent aider à l’intégration et à l’inclusion. Pour un meilleur vivre ensemble, il faut oser sortir des schémas trop habituels de ségrégation (souvent liés à des aspects sécuritaires) via des espaces réservées aux uns ou aux autres, mais rarement communs si on veut tendre vers une inclusion réelle.
    Cette action devra de toute façon être évaluée et j’en tirerai les enseignements utiles.

    Par ailleurs, l’Agence pour une Vie de Qualité sera aussi présente pour sensibiliser le public au handicap. Cette sensibilisation se fait via des mises en situation (jeux tactiles ou podotactiles), animations théâtrales ou musicales par des associations, initiation à la langue des signes, sensibilisation/prévention à la surdité afin d’aider à faire tomber les préjugés sur le handicap auprès du public présent.

    Enfin, je signalerai qu’auparavant il existait deux types de subventions facultatives, celles accordées directement par feu l’AWIPH et les subventions facultatives octroyées par mon Cabinet. Rassembler ces deux pôles permet plus de cohérence, plus de lisibilité et une meilleure réponse aux promoteurs.