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Le champignon décimant les tritons et les salamandres

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 590 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 21/06/2016
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Le champignon microscopique « bsal » a quasi décimé la population des salamandres et des tritons aux Pays-Bas.

    Il attaque la peau, causant de multiples petits trous et finalement la mort. Selon l'université de Gand qui a découvert cet agent pathogène, le champignon proviendrait de l'importation de salamandres exotiques d'Asie vers nos contrées. Détectés en Province de Liège en 2013, des dispositifs avaient été mis en place, à votre initiative afin de contenir au mieux la situation.

    Le phénomène prend une ampleur telle que certaines associations redoutent la disparition complète de ces espèces d'ici 25 à 50 ans. Alertée par des scientifiques, l'Union européenne est invitée à libérer des moyens pour la recherche et à prendre d'urgence des mesures adéquates visant à la protection de ces animaux.

    Monsieur le Ministre peut-il nous faire le point en Région Wallonne ?

    Quelle est l'étendue du phénomène ?

    Doit-on s'en inquiéter et que faire de plus, à notre niveau, pour freiner, le cas échéant, le mouvement d'éradication de ces espèces ?
  • Réponse du 12/07/2016
    • de COLLIN René

    Ce champignon pathogène, inconnu des scientifiques jusqu’il y a peu, s’avère particulièrement virulent. Les tests en laboratoire ont permis de constater que la plupart de nos espèces de salamandres et de tritons (4 de nos 5 espèces belges) y sont très sensibles.

    Conscients depuis plusieurs mois des risques et des enjeux liés à ce nouveau pathogène, le Département de la Nature et des Forêts (DNF) et le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) ont diffusé en juin 2015 un communiqué de presse afin d’informer le public sur ce problème.

    En outre :
    * Des panneaux ont été installés dans les massifs boisés où le pathogène a été décelé, demandant de limiter au strict minimum la circulation dans le massif forestier, de veiller à nettoyer scrupuleusement et faire sécher complètement les chaussures ou bottes avant toute nouvelle sortie en forêt ;
    * Un réseau de détection et de surveillance du pathogène a été mis en place sur le territoire wallon. Il a été demandé de signaler toute découverte de salamandre malade ou de cadavre suspect au service SOS Environnement-nature ;
    * Une enquête a été lancée auprès du grand public afin de parfaire les connaissances sur la répartition et l’état des populations de ces amphibiens en Wallonie.

    Il est hélas difficile et prématuré de prendre des mesures de précaution plus drastiques à ce stade, du fait du peu de connaissances acquises sur le pathogène et sur sa présence dans nos forêts.

    Toutefois, une convention de recherche est à l’étude afin de réaliser en 2016 des prospections plus approfondies en Wallonie et de mieux préciser l’extension du pathogène dans notre région.

    La constitution d’un groupe de travail a été proposée à la Conférence Interministérielle de l’Environnement en vue d’analyser les actions déjà mises en place par les autorités concernées et d’évaluer les actions complémentaires à éventuellement mettre en place de manière conjointe.

    En ce qui concerne l’importation d’animaux exotiques au niveau belge, la Ministre fédérale de l’Environnement étudie la possibilité de prendre des mesures d’interdiction d’importation des salamandres en provenance d’Asie.