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La prise en charge de la surdicécité

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1195 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/06/2016
    • de LEFEBVRE Bruno
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le 1er avril 2004, le Parlement européen a rédigé une déclaration sur les droits des personnes sourdes et aveugles. Il considère que la surdicécité est un handicap spécifique, caractérisé par une déficience auditive et visuelle, entrainant de la sorte des difficultés d’accès à l’information, à la communication et à la mobilité.

    Douze ans après cette déclaration européenne et six ans après la convention des Nations-Unies sur les droits des personnes handicapées adoptée par la Belgique, la surdicécité n’est toujours pas reconnue comme un handicap spécifique par la Belgique.

    En Wallonie, en Région de Bruxelles-Capitale ou encore dans certaines parties de la Flandre, il n’existe aucune assistance spécifique pour les personnes sourdaveugles.

    Monsieur le Ministre confirme-t-il cette information ?
    Dans l’affirmative, quelles sont les actions qui pourraient être mises en place, notamment par l'AVIQ, afin de permettre aux personnes atteintes de ce double handicap de sortir de leur isolement ?

    Des formations spécifiques d’accompagnement à la surdicécité, comme il en existe en France et aux Pays-Bas, pour les professionnels ne pourraient-elles pas être envisagées ?

    Qu’en est-il de la ratification et de la mise en oeuvre de la déclaration européenne de 2004 par la Belgique et la Wallonie ?
  • Réponse du 29/06/2016
    • de PREVOT Maxime

    Effectivement, la surdicécité ne fait pas partie des catégories de handicaps reconnues de façon spécifique en Belgique. Cependant, les aides et les services subventionnés par l’AViQ tentent de répondre le plus adéquatement aux attentes et besoins de la personne en situation de handicap, et ce, quel que soit le handicap.

    Ainsi la majorité des services d’aide en milieu de vie sont généralistes ; ils accompagnent toute personne en situation de handicap quelle que soit sa déficience. Pour atteindre cet objectif, ils collaborent avec un grand nombre de services et de partenaires. Ce travail en réseau permet d’envisager la personne de manière globale et non de la morceler en fonction d’une série de réponses spécifiques.

    Ainsi pour les personnes sourdes et aveugles, l’accompagnement proposé est réalisé conjointement par un professionnel d’un service spécifique « Déficience visuelle » et un professionnel d’un service spécifique « Déficience auditive ». L’interprétation tactile et la communication haptique maîtrisées par certains professionnels de ces services constituent des facilitateurs pour les apprentissages nécessaires, les démarches à accomplir et pour sécuriser la personne et lui permettre de conserver son autonomie. Les intervenants auprès des personnes atteintes de surdicécité sont les professionnels les plus expérimentés, vu la complexité de l’accompagnement.

    Pour le jeune atteint de surdicécité, l’aide apportée par le service d’aide à l’intégration se conforme à ses besoins et à ses spécificités cependant le service se heurte à des difficultés lorsqu’il s’agit de la scolarité, car il est extrêmement difficile de trouver un établissement scolaire adapté à la problématique du jeune.

    Le Service d’Interprétation des Sourds de Wallonie (SISW), service prestataire d’interprétation en langue des signes, agréé et subventionné par l’AViQ, a également souhaité pouvoir répondre aux besoins de personnes sourdes-aveugles. Ainsi deux de ses interprètes ont été formés pour pouvoir rencontrer ces demandes.

    Des formations spécifiques à l’interprétation en langue des signes tactiles sont également programmées pour les interprètes du SISW.