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Les dangers pesant sur les femmes réfugiées

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1197 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 22/06/2016
    • de BONNI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Selon le rapport 2015 des Femmes prévoyantes socialistes publié mi-mai, les conditions de santé des femmes réfugiées sont alarmantes. En effet, complémentairement aux difficultés liées au périple que traverse tout réfugié, les réfugiées sont exposées également à des dangers propres à leur condition de femme. On pense ici notamment à des dangers d’ordre sexuel. Fait vraiment horrible et marquant, conscientes des risques de viol qui pèsent sur elles, certaines décident avant le voyage de se faire implanter un contraceptif...

    Outre ces menaces sexuelles, pèsent également sur ces femmes des menaces d’ordre physique et psychologique. Voyageant seules, ou avec leurs enfants, elles peuvent être davantage victimes de racket ou de vol d’argent.

    Si les demandeuses d’asile sont moins nombreuses que les hommes, on constate que leur nombre a tendance à augmenter ces dernières années. Il me semble donc important d’en tenir compte et de prendre des mesures liées à ces violences féminines lors de leur accueil.

    Que met en place la Wallonie, afin de répondre aux problèmes spécifiques de santé des réfugiées ?

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance d’initiatives intéressantes, telles que, par exemple, des groupes de parole, propres à cette thématique et qui pourraient être encouragées dans les centres régionaux ?
  • Réponse du 04/07/2016
    • de PREVOT Maxime

    La Wallonie est évidemment sensible à la crise des réfugiés et aux dangers qui pèsent plus particulièrement sur les femmes. Mais, elle n’est pas compétente en ce qui concerne la protection des femmes qui fuient leur pays, tout au long de leur périple ni lors de leur arrivée.

    Pour ce qui est de la prise en charge des personnes une fois sur notre territoire, un certain nombre d’initiatives sont prises au niveau des centres pour demandeurs d’asile et centres Croix- Rouge. J'invite l'honorable membre à interroger mes collègues du Gouvernement fédéral à cet égard.

    La Wallonie n’intervient que dans un second temps. Ainsi, je soutiens, à la fois, en tant que Ministre de la Santé et de l’Action sociale, des initiatives qui ont pour vocation, notamment, d’apporter un soutien aux femmes migrantes dont certaines ont subi des violences :
    * l’ASBL Caravane pour la Paix et la Solidarité qui organise des groupes de paroles pour les femmes migrantes qui ont vécu différentes formes de violences ;
    * le collectif des femmes à Louvain-la-Neuve, spécialisé dans l’hébergement et l’accompagnement ambulatoire des victimes de violences d’origine étrangère ;
    * le GAMS qui accompagne des femmes migrantes victimes de diverses formes de violences, principalement de mutilations génitales féminines (MGF) ;
    * les associations actives dans le domaine du soutien ethno-psychologique pour lesquelles des moyens complémentaires (500.000 euros) ont spécifiquement été dégagés cette année notamment avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin :
    - le CréSaM (Centre de référence en santé mentale) ;
    - la Clinique de l’exil qui est spécialisée dans l'accompagnement psychothérapeutique des migrants ;
    - le Réseau Médico Psychologique Ambulatoire de Charleroi (RMPAC) pour son Initiative spécifique Santé en Exil ;
    - l'ASBL tabane et le Club André Baillon de Liège ;
    - le Centre des immigrés Namur-Luxembourg (CINL) ;
    - Espace 28 à Verviers.

    J’ai également tenu à apporter un soutien spécifique supplémentaire au service d’interprétariat en milieu social agréé par la Wallonie (le SeTIS wallon) pour qu’il puisse appuyer ces services et faire face aux demandes effectivement de plus en plus nombreuses.

    Par ailleurs, les centres régionaux d’intégration sont habilités dans le cadre du parcours d’intégration à accompagner et aiguiller, les personnes qui pourraient avoir besoin d’un soutien.

    Dans le cadre de la modification du décret relatif à l’intégration des personnes étrangères ou d’origine étrangère, lors de la présentation du décret à la Commission d’action sociale et santé, nous avons intégré un chapitre complémentaire pour ce qui concerne la formation à la citoyenneté : il concerne l’égalité des chances et des genres.
    En outre, en soutien de la proposition du comité de coordination du parcours d’intégration, j’ai souhaité expressément qu’une dimension de genre soit également intégrée dans le module d’accueil des primo-arrivants.

    Ainsi, la thématique de prévention des violences basées sur le genre doit être abordée, ainsi que l’égalité entre les femmes et les hommes, tel qu’elle est inscrite dans notre Constitution.