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La consommation d'insectes en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 612 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 23/06/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    La consommation d'insectes, habitude alimentaire courante dans de nombreux pays du monde, commence à se développer en Belgique.

    Quelques produits dans les rayons, l'un ou l'autre « food truck » installé autour d'un évènement culturel ou musical, ... nous avons tous déjà aperçu - voire même goûté - des vers de farine ou des grillons.

    De nombreuses études ont démontré que les insectes sont d'excellentes sources de protéines, tout en ayant un impact sur l'environnement beaucoup moins important que la production de viande.

    Chez nous, plusieurs producteurs se sont lancés dans l'aventure.

    C'est le cas par exemple de Entomofood, spin-off soutenue par la Région wallonne, mais il y en a d'autres qui se développent dans ce secteur.

    En effet, avec la diminution progressive des barrières psychologiques liées à la consommation d'insectes, ce type de production pourrait se développer de façon plus importante qu'actuellement.

    Monsieur le Ministre constate-t-il une augmentation significative des producteurs d'insectes en Wallonie ?

    De quelles aides peuvent-ils bénéficier ?

    Leur statut est-il différent d'un autre producteur de produits animaliers destinés à être consommés ?

    Jusqu'à présent, seules quelques espèces peuvent faire l'objet d'une production et d'une commercialisation en Wallonie, alors que des centaines d'entre elles sont consommées dans le monde entier.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance d'études qui permettraient d'élargir la variété des insectes consommables en Wallonie ?
  • Réponse du 08/07/2016
    • de COLLIN René

    Il semble, en effet, que la consommation d’insectes commence à se développer en Belgique même si elle reste très marginale. Le développement de l’entomophagie repose sur l’adhésion d’un nombre suffisant de consommateurs qui dépassent les barrières psychologiques et culturelles.

    Il n’est pas évident que l’impact négatif sur l’environnement d’une telle production soit moins important que la production de viande dans le contexte de la Wallonie. Notre production étant liée au sol et plus particulièrement à nos prairies, la consommation d’eau et les rejets de gaz à effet de serre (GES) sont moindres que les conditions des grands feed lots nord-américains très souvent repris comme références. Par contre, la production d’insectes, quant à elle, nécessite des conditions thermiques et d’humidité énergivores sous nos conditions climatiques.

    Les entrepreneurs qui se lancent dans la production d’insectes peuvent être soutenus dans le cadre des aides aux investissements que la Wallonie a mis en place soit en matière agricole, soit en faveur des entreprises. Ces producteurs ne sont pas différenciés d’autres élevages.

    Les insectes entiers et leurs préparations tombent dans le champ d’application du nouveau règlement (UE) n° 2015/2283 relatif au « novel food » ; ils sont donc soumis à une demande d’autorisation de mise sur le marché. Cette nouvelle réglementation a été publiée le 11 décembre 2015 et sa mise en application est prévue pour le 1er janvier 2018. La tolérance de l’AFSCA continue à s’appliquer pour les 10 insectes entiers actuellement autorisés jusqu’à la date d’application du nouveau règlement. À partir du 1er janvier 2018, les dossiers de demande d’autorisation seront systématiquement soumis à la Commission européenne qui sollicitera une évaluation scientifique à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA, en anglais European Food Safety Authority, EFSA). Si l’opinion de l’EFSA est favorable, la Commission adoptera un règlement d’autorisation, en concertation avec les autorités des États membres, et le nouvel aliment autorisé sera introduit dans la liste de l’Union européenne.

    L’Union Européenne cofinance le projet « PROteINSECT » dont le principal objectif est de faciliter l’exploitation des insectes comme source de nourriture pour les hommes et les animaux de production (porcs et volailles principalement).