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Le programme "Life Herbages"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 613 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 23/06/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Lancé en 2013, le projet européen « Life Herbages » est en cours dans différentes zones de Wallonie.

    D'ici 2019, l'objectif est de restaurer la biodiversité des milieux herbeux en mauvais état.

    En effet, plus de 90 % des milieux herbeux sont dans un état de conservation défavorable.

    Cela signifie que la flore et la faune très diversifiées des pelouses et prairies ont disparu ou disparaissent. Les causes de cette disparition sont multiples : urbanisation, intensification des pratiques agricoles, utilisation accrue d'engrais et de pesticides, plantations forestières artificielles, labours et mises en culture, ...

    À mi-parcours, je souhaiterais que Monsieur le Ministre puisse nous faire un état des lieux des actions menées dans le cadre de ce projet Life Herbages.

    Quelles sont les actions qui ont été menées jusqu'ici ?

    Avec quels résultats ?

    Quels sont les outils utilisés pour mesurer l'atteinte des objectifs ?

    Quels sont les projets d'envergure encore à mener ?

    Parmi les objectifs spécifiques de Life Herbages, il y a la volonté de « gérer durablement la biodiversité restaurée avec les acteurs locaux, particulièrement les agriculteurs ». De quelle façon cet objectif est-il atteint ?

    La dimension socio-économique du projet a également été mise en avant, avec l'argument que ce projet « fera vivre des dizaines de petites entreprises locales (entreprises forestières, de gestion de l'environnement, agricoles...) pendant sept ans ».

    Monsieur le Ministre a-t-il des éléments factuels pour illustrer ces effets positifs ?
  • Réponse du 12/07/2016
    • de COLLIN René

    L’objectif du projet LIFE Herbages est de restaurer en 7 ans (2013-2019) la biodiversité sur plus de 400 hectares de prairies, pelouses et autres milieux humides menacés dans le sud de la Région wallonne. Un budget de 9,59 millions euros lui est consacré, financé par la Commission européenne (75 %), la Région wallonne (14 %), l’ASBL Natagora (9 %) et le Jardin botanique de Meise (2 %).

    À ce jour, l’état d’avancement du projet peut se résumer comme suit :

    Les parcelles agricoles présentes sur la zone de projet (70.500 hectares de prairies et pelouses) ont été parcourues, cartographiées à 99,4 % et classées sur base de leur flore et de leur état de conservation. Des plans d’action ont été rédigés, des priorités ont été fixées et des restaurations ont été planifiées sur la zone pour chacun des habitats naturels visés.

    Des promesses de vente ou actes d’achat ont été signés pour 249,9 hectares sur les 250 hectares initialement prévus. Ces terrains seront restaurés et classés en réserves naturelles, soit domaniales (50 %), soit agréées (50 %). Par ailleurs, 8 communes ont signé des conventions totalisant 52 hectares supplémentaires peu productifs qui seront également restaurés et classés en réserves naturelles. Le reste des terrains restaurés sont déjà des réserves naturelles domaniales ou agréées.

    À ce jour, les travaux sont en cours sur la plupart des parcelles et l’état d’avancement des actions concrètes de restauration peut donc être quantifié sur base d’un pourcentage de moyens mis en œuvre par habitat naturel visé. À titre d’exemple, 45 % des moyens ont été mis en œuvre sur 323 hectares de prairies humides oligotrophes, mégaphorbiaies, prairies maigres de fauche et prairies sub-montagnardes. Ce sont au total environ 557 hectares qui sont actuellement en cours de restauration sur 115 sites différents répartis sur la Lorraine belge et l’Ardenne méridionale.

    La gestion par fauche ou par pâturage de vaches, moutons, chèvres ou chevaux est en cours sur les sites pour lesquels les actions de restauration peuvent être considérées comme terminées. Environ 90 agriculteurs collaborent actuellement avec Natagora ou le Département de la Nature et des Forêts (DNF) dans la zone concernée par le projet pour gérer des réserves naturelles. 42 agriculteurs supplémentaires ont manifesté leur intérêt depuis le début du projet LIFE. 48 entreprises locales ont été engagées sur base de la loi sur les marchés publics pour restaurer les habitats naturels pour un montant actuel, engagé, de 1.156.000 euros.

    En conclusion, le projet LIFE Herbages progresse bien et suit aujourd’hui les objectifs qui ont été fixés par les porteurs du projet. Aucun problème majeur n’est rencontré, le budget est dépensé selon le rythme et dans les limites et les règles prévues, et le projet ne connaît pour le moment aucun retard significatif. Tant la Commission européenne que le Comité de pilotage du projet se disent extrêmement satisfaits de son état d’avancement.