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Les récoltes de pommes de terre

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 614 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 23/06/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    On le sait, les mauvaises conditions climatiques de ces derniers mois vont avoir des conséquences négatives sur les cultures et sur les rendements agricoles.

    On peut donc s'attendre à des baisses de production, à une perte de qualité globale.

    La pomme de terre est une variété de légumes produite dans beaucoup de sous-régions de Wallonie.

    A-t-on déjà une idée de l'impact des pluies de printemps sur ces cultures ?

    Qu'en est-il de l'évolution des prix payés aux producteurs et répercutés sur les consommateurs ?
  • Réponse du 08/07/2016
    • de COLLIN René

    La Fiwap (filière wallonne de la pomme de terre) estime qu’au moins 3 % des surfaces belges de pommes de terre de consommation sont d’ores et déjà considérées comme perdues par inondation, destruction des buttes par érosion ou coulées de boues. Certains producteurs constatent même des pertes à hauteur de 10 % de leurs surfaces. Dans les zones où l’eau a stagné plus de 24 heures, il est vivement recommandé aux agriculteurs de ne pas récolter vu le risque ingérable de pourriture des tubercules en stockage.

    Il est prévisible que ces pertes déjà réelles s’aggravent suite aux phénomènes suivants qui seront observés :
    - manques à la levée dus au pourrissement des plants avant levée :
    - retard de croissance dû à l’excès d’eau ;
    - risque élevé de pourritures humides ;
    - développement de pathogènes (rhizoctone, pourritures bactériennes humides,…) ;
    - impossibilité d’accéder aux parcelles pour les traitements préventifs de fongicides (contre le mildiou).

    La pression du mildiou, déjà présent sur tout le territoire, est extrêmement élevée. Les conditions d’humidité sont propices à un cycle de reproduction accéléré de la maladie. Elle vient grever le coût de production en raison des traitements fongicides curatifs répétés et coûteux suite à l’impossibilité d’accéder aux parcelles en temps voulu.

    Par expérience, le secteur sait que la récolte finale sera affectée. Ni le rendement final, ni la qualité moyenne de la récolte 2016 de pommes de terre en Wallonie ne sont prévisibles. Ces pertes ne sont pas chiffrables à l’heure actuelle, mais elles seront à ajouter au 3 % minimum déjà perdus au champ.

    Concernant les prix aux producteurs et aux consommateurs, il faudra aussi attendre la fin de saison pour être fixé.

    D’une part, le coût de production est d’ores et déjà alourdi par la lutte intense et permanente contre le mildiou. Mais d’autre part, les contrats de présaison protègent le consommateur des fortes variations de prix. Par contre, les producteurs pourraient ne pas pouvoir honorer tous les volumes contractés si les problèmes de qualité des pommes de terre se cumulent aux pertes aux champs et à la baisse de rendement.

    Dans le sous-secteur du marché du frais [pommes de terre distribuées en l’état (dans la grande ou moyenne distribution, les magasins spécialisés, épiceries,…)], la proportion de contrats est supérieure à 70 %. Le prix de vente au consommateur est ainsi « protégé » des fortes variations du marché libre.