/

La disparition des abeilles

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 608 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 22/06/2016
    • de DE BUE Valérie
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Nos abeilles disparaissent, ce n’est pas nouveau. Mais si l’on se base sur le récent rapport Epilobee, publié par l’EFSA (autorité européenne pour la sécurité des aliments), c’est en Belgique que les populations de cet insecte décroissent le plus drastiquement.

    Durant l’hiver 2012-2013, étudié dans ce rapport, le taux de mortalité des colonies d’abeilles atteignait les 32,4 %. Soit un tiers des abeilles qui n’y ont pas survécu. Trois facteurs expliquent la disparition des abeilles : les maladies, la nourriture et la pollution.

    Je voudrais savoir ce que compte faire Monsieur le Ministre en terme de biodiversité qui disparaît petit à petit en Belgique.

    Quelle promotion peut-il lancer afin de sensibiliser la population à ce problème ?

    Quelles mesures compte-t-il prendre en la matière ?
  • Réponse du 18/07/2016
    • de COLLIN René

    Tout le monde s’accorde à dire que l’origine du déclin des populations d’abeilles mellifères est « multifactorielle ». Un facteur pris séparément ne peut pas expliquer à lui seul le phénomène de déclin, mais plusieurs facteurs agissant en même temps ont probablement un effet synergique. Il en est ainsi des produits phytosanitaires : il est difficile de déterminer une relation univoque de cause à effet entre l’utilisation d’un de ces produits en protection des cultures et le dépérissement des abeilles.

    La Région wallonne est compétente dans la protection de l’environnement et peut, dans ce cadre, réglementer et interdire l’usage de substances sur son territoire. Cependant, avant de légiférer dans le sens d’une interdiction totale ou partielle, j’insiste sur le fait qu'il faut disposer d’alternatives efficaces pour chaque culture, pour éviter le recours à des substances aux effets encore plus problématiques.

    L’apiculture est face à de nouveaux défis. Les apiculteurs d’aujourd’hui se doivent d’être de bons techniciens. C’est ainsi que je considère la formation et l’information comme fondamentales pour le développement de l’apiculture wallonne.

    À ce titre, je suis en train d’impulser de nouvelles orientations en matière de formation : l’objectif est d’une part de professionnaliser le secteur et d’autre part de garantir la qualité technique et pédagogique des activités de formation. Je suis également attentif à ce qu’une formation continue de qualité ait lieu, notamment à travers le soutien apporté à l’organisation de conférences au niveau des sections apicoles locales.

    En matière de biodiversité, j’ai notamment lancé en mai 2015 « Le Réseau Wallonie Nature » qui a pour objectif d'améliorer le potentiel d'accueil de la vie sauvage partout où c'est possible et par chaque acteur de terrain dans le cadre de ses activités. Il vise à constituer un réseau humain mobilisé pour construire un réseau Nature constitué de zones de nature extraordinaire, mais également un maillage de zones où l'objectif principal n'est pas la protection de la biodiversité, mais dans lesquelles on lui permet de cohabiter au cœur de l'activité humaine. Le Plan MAYA qui, pour rappel, a pour objectif de sauvegarder, à travers leur habitat et la présence d’espèces végétales mellifères, les populations d'insectes butineurs en Wallonie fait partie de ce réseau et est donc intégré dans les actions menées.

    Des actions au sein des clubs sportifs, des écoles, des communes via la végétalisation des cimetières, ont été mises en place depuis 2015, et d’autres verront le jour prochainement.

    Outre ces actions, mon administration développe des outils de communication afin de sensibiliser le grand public, au travers des panneaux informatifs, une sensibilisation lors de foires et salons, par exemple lors de la prochaine Foire agricole de Libramont, où un espace vert « grandeur nature » avec des animations seront développés afin de toucher le grand public au besoin de préserver notre nature, notre biodiversité en lien avec le plan MAYA.