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Les conducteurs âgés

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1223 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 30/06/2016
    • de GERADON Déborah
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    D’ici 2030 plus de 25 % des conducteurs auront plus de 65 ans. Dès lors la question de l’âge des conducteurs se posera de plus en plus.

    Comment savoir si une personne est devenue inapte à la conduite ? Les personnes âgées ne se rendent certainement pas compte de l’apparition de leurs difficultés, mais l’entourage et la famille ne devraient-ils pas être sensibilisés à cette problématique ?

    Des signes spécifiques permettent-ils d’identifier un déclin qui pourrait représenter un danger pour le conducteur âgé et les autres usagers de la route qu’il croisera ?

    En connaissant le rôle primordial de la voiture pour la vie sociale de ces personnes âgées, comment les convaincre de rendre leur permis de conduire si leurs capacités sont diminuées ?
  • Réponse du 11/07/2016
    • de PREVOT Maxime

    Je me permets tout d'abord de préciser que la délivrance et la déchéance du permis de conduire restent toujours de compétence fédérale. Par contre, les régions ont désormais pris en main la formation à la conduite et la sensibilisation à la sécurité routière.
     
    Il est clair qu'au vu notamment de l'augmentation de l'espérance de vie, les personnes âgées sont plus nombreuses et de plus, elles sont aussi plus « mobiles » en termes de déplacements sur la voie publique qu'antérieurement.
     
    La société dans son ensemble doit s'adapter à cette évolution et les pouvoirs publics doivent veiller à la qualité de vie et à la bonne intégration des personnes âgées dans la vie sociale et publique.
    Mais ne stigmatisons pas les personnes âgées au niveau de leur accidentalité ou fréquence d'accident.
     
    Si l'on tient compte de la population et des kilomètres parcourus, la fréquence des accidents graves impliquant des personnes âgées n'est pas significativement différente de la population générale.
     
    Par contre, les personnes âgées circulent plus souvent en tant que piétons et leur santé est généralement plus fragile. De ce fait, en cas d'accident de la circulation, les conséquences pour les personnes âgées sont plus souvent lourdes.
     
    En ce qui concerne le permis de conduire, il n'était a priori pas envisagé de rendre obligatoire et systématique un test d'aptitude à partir d'un certain âge, mais dans le cadre de la réforme en cours de la formation au permis, la question de la réévaluation de la capacité de conduire au-delà d’un certain âge sera envisagée, comme je l’ai précisé en séance plénière du parlement ce 6 juillet, en réponse aux questions d’actualité qui ont fait suite à l’accident mortel du 3 juillet impliquant un véhicule fantôme.
     
    Par ailleurs, et de toute façon, une auto-évaluation de ses capacités à conduire sera favorisée :
    * Déjà actuellement lors d'accidents, d'examens ou de traitements médicaux, d'infractions poursuivies par un juge, etc., une série de personnes sont orientées vers le CARA, le Centre d'Aptitude à la Conduite et d'Adaptation des Véhicules. Le CARA évalue l’influence que peut avoir la diminution des capacités fonctionnelles sur l'aptitude à conduire un véhicule motorisé. Des adaptations sont alors envisagées tant en terme de conditions limitant le permis de conduire que d'adaptations du véhicule.
    * L'Agence wallonne pour la sécurité routière, l'AWSR, a pour mission d'organiser les campagnes de communication/sensibilisation de la Wallonie vers le grand public, mais aussi, vers des groupes cibles spécifiques. Des actions de sensibilisation spécifique à destination des personnes âgées sont prévues.
    * Des actions de formation ou d'information tant sur l'évolution du Code de la route que sur la mobilité et la sécurité routière sont également organisées pour les personnes âgées par certaines associations, communes ou zones de police. Je continuerai à favoriser et à soutenir financièrement ou matériellement ces actions de formation continue. L'AWSR peut également les aider dans ces démarches.
     
    Toutes ces actions, petites ou grandes, sont importantes pour atteindre l'objectif commun de réduire le nombre de morts sur les routes wallonnes à moins de 200 en 2020.