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Les aides aux start-up en quête de croissance

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 414 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Il existe, en Région wallonne, plusieurs solutions pour aider la création de start-up. Ces aides peuvent notamment être simplement de l’accompagnement, du conseil, mais aussi financières. Il est, selon moi, primordial de continuer dans cette voie qui permet à beaucoup de se lancer dans une activité en limitant certains risques.

    Si un tel soutien est important dès le début, il l'est aussi par la suite lorsqu’elles se sont déjà bien développées. En effet, ces start-up en quête de croissance ont parfois bien besoin de se faire aider par des professionnels chevronnés.

    Il faut dès lors être à leur côté à chaque étape critique de la vie de l’entreprise que ce soit pour la recherche de financements ou la création d’emplois.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire si ces aides existent en Wallonie  ? Dans l’affirmative, de quels types d’aides s’agit-il et quel sont les critères et/ou les conditions d’obtention  ?
  • Réponse du 24/08/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Pour répondre à la question, il convient de préciser ce qu’est une « start-up ».

    Il existe pas mal de littérature sur le sujet, mais, pour être bref, les principales caractéristiques d’une « start-up » sont :

    - l’innovation ;
    - un fort potentiel de croissance ;
    - des besoins de levées de fonds ;
    - un modèle économique à (ré)inventer pour un produit ou service parfois encore en phase de développement ou de test.

    La frontière entre « start-up » et jeune PME innovante n’est pas toujours évidente, mais ce n’est pas là l’essentiel, ce qui importe, c’est d’avoir un écosystème propice à la création et croissance de « start up ».

    Les principales initiatives de la Wallonie à destination des « start-ups » sont les suivantes.

    En ce qui concerne l’accès au financement, les outils financiers offrent une large palette d’instruments dédiés aux « start-up » :

    - W.IN.G, le nouveau fonds wallon d’investissement pour les startups numériques, doté de 50 millions d’euros ;
    - le développement de l’écosystème d’accompagnement des start-ups numérique pour 30 millions d’euros, à destination des Invests ;
    - la dotation des filiales spin-offs, spin-outs et FEDER des Invests pour près de 245 millions d’euros ;
    - les produits de garantie de crédit de la Sowalfin, qui permettent de réduire le risque, justement plus élevé dans le cas de « start-up ». Dans ce cadre, l’accord Innovfin avec le Fonds européen d’Investissement permet de diminuer encore davantage les risques liés aux projets innovants ;
    - la plateforme Euroquity, qui met en relation des sociétés ou des porteurs de projet avec des investisseurs privés ou publics ;
    - le « prêt coup de pouce », qui sera opérationnel d’ici quelques mois, qui permettra de mobiliser l’épargne privée à travers un mécanisme fiscalement avantageux pour le prêteur ;

    Différents types d’aides et mesures d’accompagnements sont également disponibles :

    - la mise en place d’un cadre facilitateur pour les étudiants-entrepreneurs permettant d’incuber au sein d’écoles les projets réels proposés par les étudiants, en proposant un accompagnement spécifique;
    les bourses de préactivité, de 12.500 euros maximum, qui permettent de financer 80 % des coûts liés à l’analyse de faisabilité du projet et à son montage. Depuis 2009, pas moins de 2.500 demandes de bourse de préactivité ont été introduites et quelque 900 bourses ont été octroyées;
    nous avons également constaté l’importance d’un bon triptyque dès le départ, management, conseil d’administration et actionnaires, pour assurer le meilleur succès de la spin off ou start-up. À cet effet, la mesure CXO a pour objectif de faciliter l’accès à du personnel hautement qualifié au sein des spin-off, start-up et jeunes entreprises innovantes. Elle vise le soutien financier à l’engagement d’un CXO (qu’il s’agisse d’un CFO, CEO, CEO ou COO), business developper, ou autre professionnel de la gestion d’entreprise, dans le cadre d’une relation durable. Depuis le début de la mesure, 94 dossiers ont été acceptés et libérés, pour un montant total de plus de 8 millions d’euros. Parmi ces 94 dossiers, 34 proviennent de l’incubateur WBC, 49 de l’incubateur WSL et 11 des Invests et de la SRIW.

    Le programme Creative Wallonia œuvre également à soutenir les « start up » à travers différentes initiatives :

    - après cinq éditions de Nest’up, le résultat est très positif. Sur la trentaine de start’up coachées, de nombreuses ont été lancées et plusieurs ont déjà réussi leur levée de fonds dont, par exemple, cinq de la première saison avec une moyenne de 240.000 euros par start-up. Ces start-up ont ensuite été soutenues tant par des investisseurs publics par exemple Meusinvest, que par des investisseurs privés belges, français, anglais ou encore singaporiens. Preuve que les start-up wallonnes peuvent susciter, dès leur genèse, l’intérêt d’investisseurs étrangers;
    Leansquare, initiative de Meusinvest et Cide-Socran vise à accompagner des start’up, en voie de développement et présentant un potentiel de croissance. Le but est d’amener les start’ups incubées à développer leur maturité afin de trouver des investisseurs et ainsi créer leur activité;
    8 espaces de Coworking ont été créés dans différentes villes wallonnes, soit plus de 160 postes de travail qui sont accessibles pour les porteurs de projets, entrepreneurs qui souhaitent se retrouver autour des valeurs de partage, collaboration, open-innovation… Ces espaces permettent notamment aux start-ups de diminuer les coûts de bureau, mais aussi de s’ouvrir à d’autres créatifs et entrepreneurs avec qui ils pourraient collaborer à l’avenir.

    Les résultats obtenus sont encourageants, puisqu’aujourd’hui, la Wallonie connait une hausse significative du nombre de PME. Entre 2000 et 2014, le nombre de PME s’est accru de 44 %, soit une création nette de près de 31.000 entreprises ou + 2,8 % par an. Sur cette même période, le taux de création brut s'est élevé à 7,6 % par an en Wallonie contre 7,0 % en Flandre.

    De plus, selon une étude du Sirris et de le l’IWEPS, 29 % des « start-up mures » Belges sont en Wallonie, alors que le poids de la Wallonie dans le PIB du pays est de 24 %, cela démontre l’efficacité de notre écosystème.

    Nous pouvons donc considérer la Belgique et la Wallonie comme une terre propice pour les jeunes sociétés innovantes dont les spin-offs et les start-ups. Leur nombre important sur un territoire comme le nôtre a nécessairement une incidence sur la transformation de notre tissu de PME, notamment, le nombre d’entreprises innovantes tournées vers l’exportation.