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Le développement de dalles photocatalytiques visant à lutter contre la pollution atmosphérique

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1184 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de DOCK Magali
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Plusieurs villes françaises comme Marseille ou Tarbes effectuent des expériences avec des dalles photocatalytiques qui absorbent les divers éléments polluants et vont les rejeter sous forme de sel et d’eau. Les résultats sont particulièrement impressionnants avec 80 % de la pollution qui sont absorbés par le sol, en-dessous de un mètre 50 de hauteur.

    Celles-ci peuvent être mis en place sur les routes, parkings, trottoirs. Un consortium européen est derrière cette innovation qui pourrait faciliter la lutte contre la pollution atmosphérique.

    Des expériences de ce type sont-elles prévues en Wallonie  ? Où Monsieur le Ministre les appliquera-t-il  en priorité  ? Ce type d’innovation est-il rentable  ? Où en sont les innovations similaires développées par les start-up wallonnes concernant la dépollution de l'atmosphère  ? Le pôle GreenWin est-il fort actif dans l’innovation de matériau visant à la dépollution  ?
  • Réponse du 22/07/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    Mon administration et moi-même suivons de très près les innovations technologiques dans le domaine de l’aménagement des voies de circulation et visant à épurer l’air. La mise au point de dalles photocatalytiques constitue en effet une innovation intéressante visant principalement à réduire les concentrations en oxydes d’azote et en composés organiques volatils (COVs) dans l’air. Le dioxyde de titane (TiO2), catalyseur le plus couramment utilisé, est intégré sous forme de micro- ou nano-particules aux matériaux et, sous l’action de la lumière, leur confère des propriétés auto-nettoyantes et dépolluantes. Une réaction photocatalytique complète à partir d’oxydes d’azote produit majoritairement des nitrates (NO3-).

    L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME, France), institution qui jouit d’une très bonne notoriété scientifique, a recensé les paramètres influençant l’efficacité des matériaux photocatalytiques utilisés dans l’épuration de l’air. Ainsi, des conditions particulières doivent être réunies afin que les réactions photocatalytiques puissent se produire et avoir un effet positif sur la qualité de l’air, soit : une faible humidité relative de l’air, une forte intensité lumineuse, un temps de résidence suffisant du polluant au voisinage du catalyseur. L’utilisation de matériaux photocatalytiques serait donc, a priori, bien plus justifiée dans le sud de la France qu’en Wallonie.

    Forte de ces constats, la Wallonie entend donc travailler selon deux axes principaux, à savoir :

    * S’attacher à la source du problème de qualité de l’air, c'est-à-dire, à la réduction des émissions polluantes. Entre autres exemples d’actions réalisées :

    Ma proposition de cadre juridique permettant de soutenir l’installation de points de rechargement en gaz naturel comprimé (CNG) a récemment été adoptée par le Gouvernement wallon. Le recours au CNG permet de réduire d’au moins 60 % les émissions d’oxydes d’azote par rapport à un véhicule Diesel Euro 6.

    Mon appel aux communes wallonnes les invitant à rejoindre le réseau wallon de covoiturage (COMON) a rencontré un véritable succès puisque 90 communes m’ont déjà manifesté leur intérêt.

    La DGO1, la DGO2, la DGO5 et l’Agence wallonne de l’Air et du Climat ont récemment été mandatées pour former un groupe de travail chargé de rédiger un avant-projet de cadre régional relatif à la création de Zones de Basses Émissions permanentes. La définition des ZBE s’inscrira dans une réflexion globale sur la mobilité et l’activité des centres-ville.

    Au travers de remises d’avis techniques dans le cadre des Permis d’Environnement, l’Agence wallonne de l’Air et du Climat travaille en étroite collaboration avec le secteur industriel. Elle cherche à apporter les meilleures solutions d’amélioration de qualité de l’air en pilotant des comités de concertations réunissant industriels et riverains.


    * Encourager les développements technologiques visant à évaluer l’efficacité des matériaux photocatalytiques tout en s’assurant de leur innocuité.

    En Wallonie, le pôle GreenWin est attentif aux technologies en développement et liées à la qualité de l’air. Une collaboration entre GreenWin et l’École des Mines d’Alès est d’ailleurs à l’étude pour 2017 sur cette question.

    De nouveaux développements sont actuellement en cours, notamment au travers de start-up telle que Go2M et via la plateforme PICOTA AIR - consortium de laboratoires et de sociétés privées - qui a pour objectif de proposer des solutions en dépollution de l’air à partir de peintures. Ces acteurs travaillent également à la mise au point de capteurs permettant de juger l’efficacité des réactions photocatalytiques et d’avertir un opérateur si un nettoyage du substrat est nécessaire. Par ailleurs, le CoRi (Coatings Research Institute) et PlastiWin travaillent au développement de panneaux dépolluants. Le groupe PICOTA AIR soumettra un projet sur ce thème au pôle GreenWin en septembre 2016.