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L’apprentissage des langues en filière technique

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 297 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Le 11 juin dernier, La Libre consacrait un article aux Euroskills, équivalent européen des Worldskills avec pour ambition de promouvoir les métiers techniques et manuels.

    Sur les 752 jeunes qui se sont inscrits, 25 représenteront la Belgique en décembre prochain en Suède au terme de la sélection belge.

    Plusieurs étapes ont été organisées pour choisir les candidats les plus aptes à participer à ce concours international. Un long processus qui, pourtant, est une plus-value pour la carrière des participants. Francis Hourant, directeur de Worldskills Belgium, note d’ailleurs que certains ont décidé de s’investir dans ces formations juste pour acquérir de l’expérience tout en sachant très bien qu’ils n’iraient pas à Göteborg. Un bel état d’esprit et une motivation à saluer.

    Néanmoins, Francis Hourant déplore parfois des lacunes au niveau des langues  : "Un jeune, par exemple, avait un niveau d’anglais très faible, alors que dans son métier cette langue est essentielle. A ces jeunes, il faut dire : "apprenez l’anglais si vous voulez faire carrière"".

    De nombreux efforts ont été consentis et réalisés ces dernières années pour valoriser la filière technique et permettre à tous de développer des compétences dans un environnement propice à l’apprentissage.

    Néanmoins, il faut sans cesse s’adapter et revoir certains aspects en fonction des avis de professionnels. C’est le cas ici. Est-il envisageable de renforcer l’enseignement des langues dans ces filières pour les métiers dont cela s’avère être une nécessité  ? Informe-t-on suffisamment les jeunes sur cet aspect  ? Leur propose-t-on d’emblée de s’inscrire à une formation en langues  ?
  • Réponse du 26/07/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    L’offre de formation en Wallonie, proposée dans les différents centres de formation et centres de compétence du FOREM, mais aussi dans les différentes filières de formation proposées par la formation en alternance a été renforcée ces dernières années.

    Des modules d’apprentissage linguistique sont dispensés dans le cursus général de « formations-métier », en lien avec la langue cible. Il s’agit par exemple des formations en bureautique, en mécanique éolienne, des formations de chauffeurs poids lourds, de logisticiens, d’électromécaniciens, etc.

    Par ailleurs, plusieurs modules ont été développés afin de soutenir la maîtrise de la langue utilisée plus transversalement dans l’entreprise, en lien avec des tâches telles l’accueil en face à face, l’utilisation du téléphone, et la gestion des courriels, par exemple.

    Parmi les modules proposés par le FOREM, la formation, baptisée « entreprise virtuelle », permet à de jeunes demandeurs d’emploi de se plonger dans une situation en entreprise, et de simuler, en anglais ou en néerlandais, le lancement sur le marché d’un nouveau produit. Ce module améliore les connaissances linguistiques professionnelles des jeunes apprenants, tout en les sensibilisant à la culture d’entreprise (découverte d’un organigramme, des services, des fonctions), avec ses aspects multiculturels pour l’anglais, ou les particularismes flamands pour le néerlandais.

    Il leur permet enfin de travailler à un projet commun (le lancement d’un nouveau produit) et les prépare à un éventuel stage d’immersion linguistique en entreprise. La formation se clôture par la visite d’une entreprise, donnant l’occasion aux jeunes apprenants de confronter les compétences qu’ils ont acquises à la réalité du terrain.

    Enfin, le Plan Marshall4.0, lancé par le Gouvernement à la fin mai 2015, se donne comme priorité en matière d’apprentissage des langues, pour la période 2015-2019, de poursuivre et de rendre encore plus efficaces les dispositifs existants. En particulier, il met l’accent sur l’optimisation des formules de bourses d’immersion en Belgique (Région flamande et Communauté germanophone) et à l’étranger. Le Gouvernement vient, dans ce cadre, d’adopter le 9 juin dernier, en deuxième lecture, l’avant-projet d’arrêté portant exécution des articles 40 et 41 du décret du 20 février 2014 relatif au Plan langues et modifiant divers décrets en matière de formation professionnelle, pour une entrée en vigueur du texte fixée à la rentrée de septembre.

    Les apprenants inscrits au FOREM peuvent ainsi bénéficier d’une bourse du FOREM afin d’effectuer un stage en entreprise aux Pays-Bas pour le néerlandais, à Malte et en Irlande pour l’anglais, en Allemagne et en Autriche pour l’allemand, et, depuis fin 2012, les stages en entreprises dans des pays émergents « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine).

    Les apprentis de l’alternance, quant à eux, sur la base d’un projet de classe défini et organisé par l’IFAPME, constituent également l’un des quatre groupes cibles de ces bourses langues. Ils sont éligibles pour des bourses permettant de s’immerger pendant deux semaines en école de langue en Allemagne, en Autriche, au Royaume-Uni, à Malte, en Irlande ou aux Pays-Bas dans le cadre de formations ciblant les métiers de l’Horéca, du tourisme, du commerce...

    Ma volonté, ainsi que celle du Gouvernement wallon, est bien d’encourager et de renforcer l’efficience et la visibilité de ces mesures, afin de permettre aux jeunes, aux demandeurs d’emploi et aux travailleurs d’accéder durablement au marché de l’emploi et de progresser dans leur parcours professionnel.