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Economie wallonne - Situation de l'industrie textile en Wallonie par rapport à la concurrence chinoise.

  • Session : 2004-2005
  • Année : 2005
  • N° : 51 (2004-2005) 1

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  • Question écrite du 11/05/2005
    • de BERTOUILLE Chantal
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie et de l'Emploi

    L'industrie textile a connu ses heures de gloire avant et après la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, on doit constater tristement que l'industrie textile a disparu dans la plupart des régions où elle était florissante. C'est le cas notamment dans la région de Verviers, mais aussi en Hainaut occidental. Les belles industries textiles d'Ellezelles n'existent plus, Comines a perdu en grande partie son titre de capitale du ruban et la crise dans le textile sévit toujours à Mouscron. La ville de Renaix a perdu aussi toutes ses usines textiles alors que de nombreux Wallons des régions de Frasnes, Leuze et Ellezelles y travaillaient.

    La presse fait état de la concurrence déloyale actuelle du textile chinois qui risque de faire disparaître le reste de notre industrie textile. Bien sûr, avec nos quelque 4 millions de Wallons, que comptons-nous par rapport à ce pays d'un milliard 288 millions de Chinois ? Le produit intérieur brut de la Chine se rapproche du nôtre alors que le revenu par habitant est 20 fois moins élevé en Chine qu'en Belgique.

    Dès lors, on peut comprendre que l'introduction sur le marché des produits du textile chinois fera forcément disparaître notre industrie textile.

    Que fait le Gouvernement wallon, dans l'état actuel des choses, pour sauver ce qui reste de notre industrie textile, notamment dans le Hainaut occidental ?
  • Réponse du 03/06/2005
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La hausse des exportations du textile chinois que nous connaissons à l'heure actuelle est une problématique mondiale dans laquelle la marge de manœuvre de la Région wallonne est, malheureusement, limitée.

    J'ai d'ailleurs déjà eu l'occasion de m'exprimer longuement sur ce sujet en réponse à de multiples questions qui m'ont été posées dans l'enceinte du Parlement et je ne reviendrai donc pas sur les explications développées à cette époque.

    Toutefois, lors du Conseil « compétitivité » de l'Union européenne du mardi 10 mai, je suis intervenu au nom de la Belgique pour soutenir la demande de mise en œuvre rapide de mesures

    de sauvegarde exceptionnelles formulée, notamment, par mes Collègues français, espagnols, portugais, …

    En effet, les informations qui m'ont été fournies par mon Collègue Marc Verwilgen font état d'une augmentation des importations dans certains secteurs (fil de lin notamment) de 8.500 %.

    Cette forte mobilisation des Etats membres a incité la Commission européenne à envisager concrètement la prise de mesures d'urgence dans le secteur du fil de lin et des tee-shirts qui pourraient imposer à la Chine de limiter la croissance de ses exportations dans ces secteurs de 7,5 % par rapport aux exportations enregistrées lors des douze mois précédents.

    La Commission européenne rejoint ainsi les Etats-Unis qui, le 12 mai dernier, avaient pris des mesures similaires sur les chemises et chemisiers en coton, les pantalons en coton et les sous-vêtements.

    Lors de ce Conseil européen, j'avais également insisté pour qu'une réflexion approfondie soit menée sur le secteur textile. En effet, ces mesures de sauvegarde sont temporaires (jusqu'au 31 décembre 2008) et ne peuvent être imposées que pour un an. Or, je crois effectivement qu'il y a une place pour une industrie textile en Région wallonne mais qu'il faut repositionner notre production vers des produits à haute valeur ajoutée.

    En effet, les industries qui avaient déjà opéré cette mutation ont pu, mieux que les autres, faire face à la situation que nous connaissons actuellement qui fait également du tort à d'autres pays émergents (Sri-Lanka, Pakistan, pays du Maghreb, …).

    Pour conclure sur les actions concrètes que j'entends mettre en œuvre pour aider le secteur, je les envisage à deux niveaux :

    - je m'engage à continuer à me battre au niveau européen pour que les mesures appropriées soient prises afin que la concurrence se déroule d'une manière équitable ;

    - je m'engage, également, à ce que les institutions financières régionales, en particulier la SOGEPA, donnent au cas par cas le meilleur suivi aux demandes de soutien émanent des entreprises du secteur, en tenant compte des difficultés inhérentes à chaque dossier et dans le respect des règles de la concurrence édictées par l'Union européenne.