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Les opportunités à saisir suite au "Brexit"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 415 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 04/07/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    L’issue du référendum anglais de ce 23 juin a porté un véritable coup de massue sur l’Europe entière sans pour autant la mettre KO.

    Les différents décideurs politiques européens ont réagi rapidement en tentant de tranquilliser tout en n’éludant pas les difficultés inhérentes à cette sortie.

    C’est également le rôle que Monsieur le Ministre-Président a tenu sur le plateau de "C’est pas tous les jours dimanche", le dimanche 26 juin.

    Monsieur le Ministre-Président a indiqué que des initiatives wallonnes étaient amorcées afin de gérer au mieux les conséquences que ce Brexit pourrait avoir sur notre économie et nos exportations tout en saisissant les éventuelles opportunités…  «  Tant pis pour M. Cameron  », a-t-il d’ailleurs dit.

    C’est ainsi que sur l’initiative de Jean-Claude Marcourt, ministre de l'Economie et du Commerce extérieur, un groupe de travail réunissant l’AWEx et la Chambre wallonne de l’industrie, a été mis en place. Peut-on savoir qui dirige ce groupe et combien de personnes y prennent part  ? Quelles sont ses premières échéances et quand doit-il remettre ses recommandations définitives à Monsieur le Ministre-Président ?

    Le travail de notre attaché économique et commercial (AWEx), présent à Londres, sera-t-il redéfini  ? A-t-il déjà pu fournir des informations susceptibles d’aider le groupe de travail  ?

    L'autre volonté de Monsieur le Ministre-Président est de rassurer les entreprises wallonnes qui exportent vers le Royaume-Uni et un «  helpdesk  » était opérationnel dès le vendredi. Les appels ont-ils été nombreux ? Jusque quand doit-il fonctionner  ?

    L’économie est certes un des éléments les plus primordiaux, mais il ne faut pas oublier les autres secteurs que sont l’éducation, le tourisme et la culture. En tant que ministre-président en charge des Relations internationales, M. le Ministre-Président prévoit-il prochainement d’autres démarches pour assurer la continuité des projets entrepris et consolider ainsi nos liens avec l’Angleterre  ?
  • Réponse du 18/07/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    À titre de premier promoteur à l’étranger de l’attractivité de la Wallonie et de la qualité des produits et services wallons, le rôle de l’AWEx est d’aider les entreprises wallonnes à s’adapter aux conséquences du BREXIT et à faciliter leur accès au marché britannique dans le futur.

    La volonté étant d’associer en amont de la discussion les entreprises concernées, le Groupe de travail sera coprésidé par l’AWEx et par le Conseil wallon de l'Industrie.

    Sa composition ne sera pas figée et sera fonction des thèmes abordés. Il impliquera l’Union wallonne des entreprises (UWE), l’Union des classes moyennes (UCM), le Conseil économique et social de Wallonie (CESW), la cellule de veille économique des outils financiers, ainsi que des experts et entreprises emblématiques concernées par le Brexit.

    Un représentant de la Délégation Wallonie-Bruxelles auprès de l’U.E y sera également convié. Il sera le point de contact pour toutes les questions institutionnelles ou en lien avec les dossiers européens potentiellement impactés par le Brexit. Des correspondants seront identifiés dans les différents services des gouvernements les plus concernés (WBI, DGO3, DGO6, le département de la Coordination des fonds structurels (DCFS), l'Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS), le FOREm,…). Et enfin, la direction Europe occidentale de l’AWEx, son expert marché ainsi que les attachés économiques et commerciaux en poste à Londres et Birmingham, si nécessaire.

    Le groupe de travail aura comme mandat d’analyser les conséquences économiques et commerciales du Brexit pour l’économie wallonne en fonction de l’évolution des positions européennes et britanniques. Le but ultime sera de produire des recommandations d’actions pour optimiser l’approche du marché britannique ; qu’il s’agisse d’y exporter ou d’attirer des investisseurs étrangers sur le territoire wallon.

    La première réunion de ce groupe de travail aura lieu en septembre pour un état des lieux.

    Il est clair que le Brexit aura de multiples conséquences, notamment sur le travail de notre représentation AWEx et WBI au Royaume-Uni. 

    Il est nécessaire de distinguer trois périodes :
    - la période actuelle qui a débuté le jour du vote du 23 juin et se terminera par le recours du Royaume-Uni à l’art. 50 ;
    - la période théorique de deux ans qui ira du déclenchement de l’art. 50 jusqu’à la sortie effective du Royaume-Uni de l’Union européenne
    - la période où le Royaume-Uni ne fera plus partie de l’Union européenne.

    Aujourd’hui, les bureaux de l’AWEx au Royaume-Uni nous informent que le sentiment prédominant est l’incertitude. Le choc a été conséquent et des rebondissements politiques et économiques ont lieu tous les jours. Certains évoquent même la possibilité que le Brexit n’ait jamais lieu ou prenne beaucoup plus longtemps que prévu.

    L’attitude adoptée par la plupart des milieux d’affaires est l’attente. Peu de décisions fondamentales sont prises en ce moment et aucune panique n’est décelable.

    Dans ces circonstances, le rôle de nos représentants au Royaume-Uni est donc :
    * D’informer le siège de l’AWEx sur l’évolution de la situation et de détecter le plus tôt possible les tendances qui se dégagent afin d’agir en conséquence.
    * De rassurer les sociétés wallonnes si besoin est. Quoi qu’il advienne, pendant plusieurs années, le Royaume-Uni restera un membre de plein droit de l’Union européenne. Toutes les législations en vigueur le resteront. L'élément concret à court terme qui impacte directement nos capacités d’exportation est l’évolution du taux de change. Il est extrêmement volatile pour l’instant. Qu’elles importent ou qu’elles exportent, les entreprises wallonnes devraient y être extrêmement attentives et prendre si nécessaire les mesures de couverture adéquates. 
    * D’informer les sociétés britanniques et les sociétés étrangères présentes au Royaume-Uni de la disponibilité de la Wallonie à les accueillir.

    La période transitoire devrait permettre d’y voir plus clair. Les Britanniques et les autorités européennes auront trouvé un point d’équilibre et un calendrier de préparation de sortie. 

    Sur base de cette nouvelle situation :
    - le rôle d’information aux autorités et aux entreprises prendra un tour plus factuel ;
    - les actions de promotion de la Wallonie en tant que terre d’accueil pour les sociétés désireuses de trouver un point d’ancrage pour travailler l’entièreté du marché européen devront se faire de manière plus ouverte.

    Nous sommes là à un horizon de 2 ou 3 ans au minimum. 

    Le travail de nos bureaux de représentation au Royaume-Uni sera alors similaire à celui des bureaux implantés « hors Europe » tout en gardant à l’esprit qu’il s’agit là de notre quatrième client ; un client qui contribue très positivement à la bonne tenue de notre balance commerciale.

    Depuis la mise en place du helpdesk AWEx, le vendredi 24 juin dernier, seules deux entreprises se sont manifestées.

    Ce helpdesk restera opérationnel après le Brexit, si celui-ci a lieu. Brexit ou non, l’AWEx est et restera disponible pour répondre aux interrogations des entreprises quel que soit le marché d’ailleurs.

    Les relations entre la Wallonie et le Royaume-Uni, en matière de culture et d’éducation, ont toujours été nombreuses, cordiales et fructueuses. La nouvelle du Brexit ne les remet pas en cause. Le service compétent de WBI à Bruxelles et son correspondant à Londres organisent quantité d’événements ponctuels mettant notamment en valeur la francophonie. 

    Le Brexit suscite de nombreuses inquiétudes dans tous les milieux et certainement dans les milieux universitaires au sens large. Nous avons donc décidé de recentrer nos actions WBI sur la coopération universitaire et sur la recherche.

    Dans les milieux universitaires et les milieux d'affaires, la majorité favorable au REMAIN était écrasante et la désillusion d'autant plus forte. Il est par conséquent capital que nous gardions des liens forts avec ceux qui se sont prononcés contre l’isolationnisme. 

    D’ici la fin de l’année, c’est près d’une vingtaine d’actions qui seront mises en œuvre au Royaume-Uni.