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Les violences familiales à l'égard des femmes porteuses d'un handicap

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1244 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 06/07/2016
    • de BONNI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Depuis quelques mois, le film « Violences du silence », produit par l'association « Femmes pour le dire, femmes pour agir », fait beaucoup parler de lui outre-Quiévrain.

    Ce court métrage met en lumière des témoignages, réels, mais interprétés par des actrices, de femmes handicapées victimes de violences au quotidien. On y voit par exemple le témoignage d'une femme en fauteuil roulant humiliée par son mari ou celui d'une femme malentendante battue par son compagnon.

    Ce film dénonce, sans voyeurisme, cette violence domestique, physique ou mentale, dont sont victimes certaines femmes handicapées. Il montre comment l'entourage, conjoint, parent, enfant voire aide familiale, peut se découvrir pervers en partageant le quotidien d'une personne handicapée. Ces violences sont souvent passées sous silence par les victimes, soit par peur de perdre cet aidant familial, soit parce qu'elles sont confrontées à des obstacles spécifiques liés à leur handicap pour les dénoncer. En organisant ces projections, l'objectif poursuivi par cette association est, notamment, d'encourager les victimes à témoigner, à porter plainte.

    Selon l'ONU, dans le monde, 80 % des femmes handicapées seraient victimes de violence. Un chiffre qui fait frémir ! Ainsi, les femmes et les filles handicapées ont une probabilité plus importante d'être un jour victimes de violences.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres concernant les violences faites aux femmes porteuses d'un handicap en Wallonie ?

    Le travail réalisé sur le handicap en Wallonie intègre-t-il suffisamment la dimension de genre ?

    Le plan intrafrancophone de lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales 2015-2019 contient-il des mesures qui concernent particulièrement les femmes porteuses d'un handicap ?
  • Réponse du 26/07/2016
    • de PREVOT Maxime

    La question pertinente de l'honorable membre me permet d’aborder une fois encore la préoccupante problématique des violences envers les femmes, sujet d’autant plus sensible lorsqu’il touche également au handicap.

    La Wallonie s’est engagée au travers du Plan d’action national (PAN) 2015-2019 de lutte contre toutes les formes de violences basées sur le genre et du Plan intrafrancophone 2015-2019 de lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales, à mettre en œuvre des mesures portant sur la question du handicap.

    La mesure 11 du PAN vise à « Mener une enquête approfondie sur l’ampleur de la violence contre les femmes et jeunes filles handicapées, en collaboration avec les associations de personnes handicapées et le secteur universitaire (état des lieux de l’accessibilité aux refuges, aux informations et technologies de la communication, aux services d’assistance, etc.), en tenant compte des recherches européennes existantes (telles que celle de la FRA) ».

    Nous ne disposons pas à l’heure actuelle de statistiques concernant les violences faites aux femmes porteuses d’un handicap en Wallonie, mais c’est grâce à cette enquête que des chiffres pourront être dégagés sur la problématique. La mise en œuvre de cette mesure est pilotée par l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH).

    Les plans d’action prévoient également d’autres mesures liées à la question du handicap telles que : l’adoption de mesures afin de rendre toutes les technologies de l’information et de la communication des autorités en matière de violence basée sur le genre accessibles aux personnes atteintes d’un handicap, l’amélioration de l’accessibilité aux lignes d’écoute et l’accessibilité des campagnes de sensibilisation ou encore le soutien des campagnes de sensibilisation spécifiques accordant une attention particulière à certains groupes vulnérables (femmes migrantes, personnes handicapées, LGBT, personnes âgées) menées par le secteur associatif.

    Enfin, je tiens à souligner que la dimension du genre est prise en compte dans le travail réalisé sur le handicap en Wallonie, via notamment la sensibilisation à la problématique, à l’égard du personnel des centres de formation professionnelle et des entreprises de travail adapté.