/

la formation aux TIC dans le cadre de "Digital skills and jobs" de la Commission européenne

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 300 (2015-2016) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/07/2016
    • de DOCK Magali
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    La Commission européenne a montré ce 10 juin son intention de travailler à renforcer les compétences des Européens et particulièrement les compétences autour du numérique. Celle-ci appelle les Etats membres à développer une stratégie sur les compétences numériques pour mi-2017 sur base des cibles qui seront mises en place à la fin de cette année, c’est-à-dire en décembre 2016.

    Il est particulièrement important pour la Wallonie de se positionner fortement dans ce dossier de par la priorité que le Gouvernement de Madame la Ministre fait au numérique et le fait que la population wallonne n’exploite encore que trop partiellement les potentialités que le numérique peut leur offrir.

    Ceci peut aussi être corrélé avec le taux d’actif qui n’est que de 57 %. Une appropriation forte du domaine du numérique permettrait d’augmenter ce chiffre peu glorieux.

    Quels seront les points centraux de ce plan sur lesquels la Wallonie veut peser  ? Qu’attend Madame la Ministre de cette nouvelle initiative  ?
  • Réponse du 19/09/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Une économie numérique solide est vitale pour la croissance, l'emploi, l'innovation et la compétitivité européenne. La propagation du numérique a un impact sur le marché du travail et le type de compétences nécessaires dans l'économie et la société.

    Le numérique est en train de changer la structure de l'emploi, ce qui conduit à l'automatisation des tâches de « routine », mais également à la création de nouveaux types d’emplois.

    Le Gouvernement wallon s’est d’ores et déjà saisi de cette évolution dans le cadre du Plan Marshall 4.0, dont l’Axe 5 porte spécifiquement sur le développement du secteur numérique, mais également de tous les secteurs et métiers impactés par le numérique.

    Dans le cadre du Plan Marshall 4.0, ce sont plus de 20 millions qui sont consacrés pour couvrir l’adaptation et l’optimisation de l’offre de formation des Centres de Compétence TIC, l’organisation de formations visant le développement des compétences TIC des travailleurs et des publics en insertion professionnelle ainsi que l’actualisation de la liste des métiers du numérique et des compétences y associées.

    Au-delà des actions Plan Marshall, les centres de compétence et les centres FOREm et IFAPME participent d’ores et déjà grandement à la formation initiale et continue dans le domaine du numérique. Les 4 centres de compétence TIC, Technocité (à Mons), Technofutur TIC (à Gosselies), Technobel (à Ciney) et Technifutur TIC (à Liège) proposent ainsi un catalogue de formations dédicacées aux travailleurs, aux demandeurs d’emploi, aux étudiants et aux enseignants. Les centres proposent également des formations personnalisées répondant aux demandes spécifiques des entreprises ainsi que des formations à distance, qu’elles se déclinent sous la forme d’e-learning ou de blend-learning (en partie en centre, en partie à distance).

    Si les centres de compétence TIC sont en 1re ligne pour les formations liées au secteur du numérique, les autres centres de compétence, en propre ou en partenariat, développent également une offre de formation importante liée au développement ou à l’actualisation des compétences mobilisées par des métiers qui sont impactés par le numérique.

    Le FOREm a également réuni plus de 200 experts, entre le mois d’avril et le mois de juin, autour de 13 tables rondes correspondant aux domaines d’activités stratégiques et de spécialisation intelligente de la Wallonie (dont une spécifique sur les TIC).

    Le Comité interdomaine, mis en place, s’appuiera notamment par les rapports des tables rondes et les rapports d’analyse sur les impacts de la transition numérique sur les métiers, pour définir, dès la rentrée, les termes de l’appel à plans stratégiques pluriannuels qui sera lancé auprès de l’ensemble des Centres de Compétence.

    L’évolution numérique des métiers, évoquée lors de la plupart des tables rondes aura nécessairement un impact sur ces plans stratégiques. À titre d’exemples, les exigences en termes de traçabilité dans le domaine de la logistique et du transport ou l’introduction du BIM (Building Information Modeling) dans le domaine de la construction sont à l’origine de nouvelles compétences numériques à développer auprès des travailleurs et des futurs travailleurs.
    Le FOREm entend ainsi articuler l’ensemble de son offre de services en matière de gestion des compétences autour des domaines d’activités stratégiques en ce compris ceux directement et indirectement impactés par l’évolution numérique.
    Concrètement, si une partie des formations épousent intrinsèquement l’évolution numérique de l’économie et de la société, une grosse majorité des autres sont impactées de manière variable par cette même évolution. Ainsi, les moyens du Plan Marshall dédiés au financement des Centres de Compétence TIC (18.500.000 euros pour l’ensemble de la législature) ont permis, jusqu’à maintenant, de former, de janvier 2015 à mars 2016 (les chiffres pour le deuxième trimestre 2016 sont en cours de validation), 618 demandeurs d’emploi dans une série de métiers clés de la transition numérique.

    Complémentairement, en termes d’évolution de l'offre en lien avec la transition numérique, ci-dessous, le détail des réalisations validées.
    Pour 2015 : 133.406 heures de formations ont été organisées dans des formations comme « spécialisation ERP », « Administration réseaux orienté projets », « Animation de personnages 3D », « Business consultant ERP », « Développeur d’applications mobiles » … pour ne citer que celles-ci.

    Pour le 1er trimestre 2016, le FOREm comptabilise déjà 50.428 heures dans des formations telles que digital marketer, data analyst, communicant Web, développeur transmedia et gaming, créateur de livres numériques interactifs, community manager orienté media et event ou encore, parmi bien d’autres, cloud consultant …

    Dans le cadre des métiers d’avenir, 3.232 personnes ont été formées sur la même période et, en lien avec l’efficacité énergétique des bâtiments et le développement durable, 1.155 personnes ont été formées avec, dans leur parcours, le suivi de modules spécifiquement liés à la transition numérique.

    Toutes ces constructions, ces développements s’articulent avec des projets européens (H2020) via l'adoption de « frameworks » (cadres) de compétences comme « Digcomp » qui constitue « le cadre pour le développement et la compréhension des compétences digitales en Europe » ou encore « e-competences » (autre initiative européenne).

    Le FOREm participe également, au niveau fédéral à des projets tels que « digital agenda » ou « digital champions » et, au niveau wallon, au plan du numérique wallon coordonné par l’Agence du Numérique.

    En termes d’orientation, les conseillers référents et les conseillers CEFO informent de manière individuelle et collective les demandeurs d’emploi sur les opportunités des métiers d’avenir et des métiers en évolution.

    Le dispositif unique et multipartenarial d’orientation tout au long de la vie qui se met en place s’articulera autour des 3 cités des Métiers wallonnes et est amené à jouer un rôle important en la matière, notamment parce qu’il activera des outils et méthodologies d’information, de sensibilisation et d’orientation qui toucheront également les jeunes et leur famille.

    Et enfin, en collaboration avec les opérateurs du PMTIC (plan mobilisateur TIC de la Wallonie), le FOREm dispense également une initiation aux médias sociaux, dans le cadre de la lutte contre la fracture numérique liée aux usages des TIC.

    Comme on peut le constater, les opérateurs de formation sous ma tutelle participent de manière importante à la réussite des Plans mis en marche par le Gouvernement wallon, en matière de numérique afin de répondre aux demandes futures des entreprises et sont prêts à participer activement à la réussite de « l’Agenda des nouvelles compétences pour l’Europe » qui a pour objectif de travailler ensemble pour renforcer le capital humain, l’employabilité et la compétitivité. L’ensemble des dispositifs et mesures s’inscrivent dans une dynamique d’élévation de compétences pour les peu qualifiés, de mise en place d’un cadre européen de certification, de collaborations sectorielles pour le développement des compétences.