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Les jeunes sans formation en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 304 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 11/07/2016
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    Selon les nouvelles statistiques du Conseil économique et social de Wallonie (CESW), 19,2 % des Wallons âgés de 18 à 24 ans ne sont ni scolarisés, ni ne suivent de formation et sont sans emploi.

    Il s’agit, dans cette tranche d’âge, de près d’un Wallon sur cinq.

    Madame la Ministre compte-t-elle prendre de nouvelles mesures spécifiques à la suite de ces chiffres inquiétants qui ressortent du rapport « Regards sur la Wallonie » ?
  • Réponse du 26/07/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Au niveau européen, le terme NEET (« Not in Education, Employment or Training») est employé pour désigner les jeunes sans emploi, hors du système éducatif et sans formation. Ce groupe reprend les jeunes âgés de 15 à 24 ans totalement inactifs et en dehors de tout parcours scolaire (ou de formation continue). Cette catégorie de jeunes, les plus vulnérables et comptant des périodes d’inactivité relativement longues , en effet, très exposée au risque d’exclusion sociale.

    Le phénomène se révèle complexe et multifactoriel. Un certain nombre d’études universitaires et institutionnelles permettent par ailleurs de démontrer que les causes se situent essentiellement en amont et en aval de l’action de formation.
    Pour améliorer la transition entre l’école, la formation et la vie active, quelle que soit la conjoncture économique, les systèmes d’éducation doivent, d’une part, tenter de « réaccrocher » cette population et, d’autre part, transmettre aux individus les compétences transversales et de base.

    1) Les Centres d’Insertion socioprofessionnelle (EFT – OISP) interviennent en amont, sur les problématiques sociales, et professionnelles, auprès des publics les plus fragilisés, notamment les jeunes en difficulté, qui connaissent des parcours difficiles ou ponctués d’échecs. Ils travaillent en outre sur la remédiation au manque de qualifications et d’expériences professionnelles, tout en accompagnant leurs publics dans la recherche de solutions à leurs difficultés financières, de logement ou de santé.
    Les opérateurs d’acculturation numérique et d’alphabétisation jouent également ce rôle. Les Missions régionales pour l’emploi (MIRE), quant à elles, interviennent en aval de ces acteurs de la préqualification et jouent un rôle d’intermédiation entre ces publics fragilisés et le monde du travail.

    2) En ce qui concerne les bénéficiaires du revenu d’intégration ou de l’aide sociale et les collaborations structurelles entre opérateurs d’insertion socioprofessionnelle, d’emploi et de formation, j’ai proposé au Gouvernement, le 30 juin dernier, d’approuver la nouvelle convention-cadre entre la Fédération des CPAS, le FOREM et la Wallonie.

    Cette convention, qui actualise celle conclue en 2005, tient compte des évolutions des publics fragilisés et, notamment, des jeunes NEETs. Elle permet ainsi:
    - de renforcer les actions en matière d’identification et d’orientation des personnes vers les dispositifs les plus adaptés à leur situation personnelle,
    - et d’amplifier les synergies entre le Forem et les CPAS amenés, de plus en plus, à prendre en charge, simultanément ou successivement, les mêmes publics.

    3) En ce qui concerne l’orientation des publics fragilisés vers des niches identifiées ou anticipées en matière d’emploi et de formation, j’ai souhaité que soit lancé, dans le cadre du plan Marshall4.0, le dispositif multipartenarial unique d’orientation tout au long de la vie, à partir des 3 Cités des métiers wallonnes, intégrant les Carrefours Emploi Formation Orientation.

    En concertation avec ma Collègue de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des chargés de mission viendront compléter l’offre de service d’orientation de l’enseignement obligatoire. Cette dynamique, comme celle portée par l’association WorldSkillsBelgium et visant à promouvoir les métiers techniques, technologiques et scientifiques ainsi que les filières qui y conduisent, contribue à rendre plus visibles les métiers porteurs en termes d’emploi et les filières de formation et d’enseignement qui y mènent, en ce compris pour les publics plus fragilisés ou moins qualifiés.
    Toujours en concertation avec mes Collègues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai également souhaité soutenir la certification des qualifications ainsi que la validation des compétences, qui permettent de prendre en considération les compétences et capacités acquises sur le terrain, ou de manière non formelle et informelle.

    4) Enfin, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan wallon « Garantie Jeunesse », j’ai chargé le FOREM de coordonner, au niveau wallon, le plan visant la prévention du décrochage scolaire, l’amélioration de la capacité d’insertion socioprofessionnelle et la suppression d’obstacles concrets à l’emploi des jeunes, notamment des jeunes fragilisés.

    La trentaine de projets initiés dans ce cadre intègrent différents porteurs de projet, ainsi que de très nombreux opérateurs et partenaires, pour un total de 86,1 millions d’euros.

    Parmi les porteurs de projet figurent, notamment, le FOREM et l’IFAPME, mais aussi de nombreux CPAS, des MIRE, des Centres de Compétence, des CISP, la structure d’accompagnement jecréemonjob.be, les Cités des métiers …

    À partir de cette dynamique, coordonnée au niveau du Comité de Pilotage « Garantie jeunesse », de nombreux partenariats et synergies ont été développés entre différents opérateurs visant, d’une part, le soutien des jeunes plus fragilisés, davantage exposés au risque de décrochage et d’exclusion et, d’autre part, le « raccrochage », à la formation professionnelle notamment, des jeunes NEETs. Citons par exemple le projet co-initié par l’IFAPME et la fédération des CPAS wallons, visant à organiser des séances d’information décentralisées, par Province, à l’attention des travailleurs sociaux des CPAS, afin de mieux faire connaître les dispositifs de formation en alternance s’adressant aux jeunes.