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La non-reconnaissance de la psychomotricité comme discipline paramédicale

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 428 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 12/07/2016
    • de GERADON Déborah
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique

    Se basant sur un avis délivré par le Conseil national des professions paramédicales, la ministre fédérale de la Santé, Maggy De Block, n’a pas homologué cette profession au titre de filière paramédicale, contrairement aux logopèdes, kinésithérapeutes, et ergothérapeutes.

    La non-reconnaissance de la psychomotricité comme discipline paramédicale empêche ces jeunes diplômés de pratiquer, étant donné que les soins ne seront pas remboursés.

    Monsieur le Ministre a-t-il déjà envisagé des alternatives pour permettre aux (futurs) psychomotriciens de pouvoir exercer cette profession ou mettre en pratique leur formation en psychomotricité en Wallonie ?
  • Réponse du 30/08/2016
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Cette absence de reconnaissance de la psychomotricité comme discipline paramédicale par la Ministre fédérale de la Santé décision induit un non remboursement par l’INAMI des prestations, ce qui constitue un frein à l’exercice de cette profession d’une part au détriment des patients et d’autre part des diplômés en psychomotricité.

    Je déplore cette décision de ma collègue en charge au Fédéral de la Santé. Ma volonté est clairement de ne pas laisser à leur sort les étudiants en psychomotricité.

    Bien que cette question relève pour l’essentiel des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles, je puis apporter les éléments de réponse suivants.

    Je précise d’emblée que la non-reconnaissance du diplôme par l’État fédéral n’entraîne pas sa suppression pour autant. Il existe d’ailleurs une fédération des psychomotriciens. Ceci démontre que la discipline est pratiquée sur notre territoire et qu’elle donne lieu à des formations et à des prestations extrêmement utiles.

    Je rappelle que pour ma part, j’ai bien insisté chaque année, auprès des directeurs des hautes écoles proposant ces formations, sur le fait qu’elles n’étaient pas reconnues par l’État fédéral et, par conséquent, que les prestations effectuées à titre thérapeutique n’étaient pas remboursées par l’INAMI.

    Indépendamment de cette non-reconnaissance, nous constatons qu’une partie non négligeable de personnes issues du premier flux de diplômés ont déjà trouvé un emploi. Il reste à savoir si le marché de l’emploi pourra absorber chaque année le flot de nouveaux diplômés.

    Par ailleurs, j’ai chargé l’ARES de plusieurs tâches : analyser le contenu du cursus actuel, envisager les passerelles à proposer aux étudiants qui souhaitent se réorienter à la suite de la nouvelle du non-remboursement de l’INAMI et examiner si les diplômés pourraient obtenir via des passerelles un diplôme dans une discipline permettant d’établir des attestations INAMI. Le personnel de l’ARES effectue actuellement ce travail et le résultat n’est pas encore connu.

    Face à cette situation, deux solutions coexistent. L’une, optimale, serait que la Ministre De Block revienne sur sa décision. L’autre serait, si ces étudiants doivent subir la décision de ma collègue de ne pas reconnaître leur formation, de mettre sur pied des solutions alternatives au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de prévoir des passerelles permettant à ces étudiants de valoriser les crédits acquis lors de leurs études en psychomotricité.

    Enfin, j’ai récemment adressé un courrier à mes collègues, les ministres wallon et bruxellois, en leur demandant de faire un état des lieux des débouchés potentiels pour les diplômés aujourd’hui sur le marché du travail dans les institutions relevant de leurs compétences.

    Une réunion a déjà eu lieu à cet égard entre mon cabinet et le cabinet du Ministre wallon de l’Action sociale et de la Santé. La prochaine est programmée ce 25 août. Dans ce cadre, le Ministre wallon en charge de la santé m’a fait savoir que concernant les maisons de repos, il semble difficile que ce secteur prenne en charge les psychomotriciens s’il n’y a pas de remboursement INAMI. Par contre, pour ce qui concerne les maisons de repos et de soins, la législation actuelle reconnaîtrait cette profession dans les normes pour le personnel qui accomplit des tâches de réactivation, de rééducation et de réintégration sociale.

    D’autres pistes sont à l’étude, notamment la Ministre en charge de la petite enfance a demandé à l’ONE de comparer le contenu de la formation de psychomotricien avec les tâches attendues dans les différents milieux d’accueils de l’enfance, et de voir s’ils peuvent y trouver une place reconnue.