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La ligne "Ecoute violences conjugales"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1278 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/07/2016
    • de DUFRANE Anthony
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    La violence conjugale à l'égard des femmes est un phénomène important. Cette agressivité au sein du couple peut prendre différentes formes et a toujours pour but de contrôler le conjoint.

    Cette atteinte à l'intégrité et à l'identité de la victime ne peut être tolérée. À cet égard, le numéro vert « Écoute violences conjugales » s'inscrit dans le plan coordonné de lutte contre les violences entre partenaires et a comme mission d'offrir une écoute bienveillante aux victimes.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de statistiques permettant de connaitre le nombre d'appels répertoriés chaque année pour la Wallonie ? Ces chiffres permettent-ils de connaitre les proportions d'hommes et de femmes qui appellent? Ce service fonctionnant uniquement par téléphone, quel suivi des appelants est effectué ? Quelle tranche d'âge est la plus touchée par ce fléau ? Combien de Maisons d'accueil pour les femmes victimes de violences conjugales sont enregistrées en Wallonie ? Enfin, quels sont les autres mécanismes de prévention et d'information qui sont mis en place par la Wallonie ?
  • Réponse du 01/08/2016
    • de PREVOT Maxime

    Je remercie l'honorable membre pour sa question qui me donne une nouvelle fois l’occasion d’aborder le travail réalisé par la ligne « Écoute violences conjugales », qui constitue l’un des outils du dispositif concerté de lutte contre les violences entre partenaires en Wallonie.

    La ligne reçoit les appels du lundi au vendredi (hors jours fériés) de 9h à 19h. Elle est destinée aux victimes, aux auteurs et à leur entourage, ainsi qu’à toute personne confrontée à titre privé ou professionnel à cette problématique. Environ 2/3 des appels entrants arrivent à la ligne durant les heures de permanences (le tiers restant, les soirées, nuits et jours fériés).

    En 2014, le nombre d’appels reçus à la ligne écoute violences conjugales qui ont donné lieu à un entretien téléphonique s’élevaient à 3.347. Sur l’ensemble de ces entretiens téléphoniques, 86 % des demandes ont été formulées par des femmes et 14 % par des hommes. Parmi les appels reçus, 79 % provenaient de Wallonie et 21 % de Bruxelles. Lorsque les appels concernaient des victimes d’un processus de domination conjugale, 91 % des victimes appelantes étaient des femmes et 9 % des hommes. Lorsque les appels concernaient des auteurs d’un processus de domination conjugale, 68 % des auteurs appelants étaient des hommes et 32 % des femmes.

    En 2015, le nombre d’appels reçus à la ligne « Écoute violences conjugales » qui ont donné lieu à un entretien téléphonique s’élevaient à 2.711. L’origine géographique des appels est inconnue pour 19 % d’entre eux, 21 % provenaient de Bruxelles et 60 % de Wallonie. Sur l’ensemble des entretiens téléphoniques répertoriés, 80 % des demandes étaient formulées par des femmes et 20 % par des hommes. Le réseau (famille, amis, voisins, boulot), mais également les services désireux d’obtenir de l’information représentaient 20 % de l’ensemble des appels. Lorsque nous sommes dans une situation de violences conjugales, 80 % des victimes étaient des femmes et 12 % des hommes. Concernant la petite proportion d’auteurs qui appellent, il s’agissait d’1 % de femmes et de 7 % d’hommes.

    Les missions d’écoute, d’information et d’orientation de la ligne sont effectuées dans le respect de l’anonymat des personnes appelantes, aucun suivi n’est donc réalisé par les écoutant-e-s de la ligne.

    Concernant l’âge des appelant-e-s, cette donnée n’est pas collectée par la ligne d’écoute.

    Le nombre de places subventionnées dans les maisons d’accueils pour l’hébergement des victimes de violences conjugales et de leurs enfants s’élève actuellement à 699, à travers 15 maisons d’accueils spécialisées agréées et réparties sur le territoire wallon.

    Pour rappel, tant la ligne écoute violences conjugales que les maisons d’accueils spécialisées font partie du dispositif concerté de lutte contre les violences entre partenaires mis en place en Wallonie. Ce dispositif permet à l’ensemble des acteurs de terrain, intervenant auprès des victimes et des auteurs, de se concerter et de définir des moyens d’intervention en partenariat, en tenant compte de l’ensemble des besoins des personnes prises en charge – y compris les enfants – et d’assurer leur sécurité.

    Ce dispositif comprend également :

    - des services d’accompagnement ambulatoire pour les victimes de violences (processus de dé-victimisation et d’empowerment) ;
    - des services d’accompagnement ambulatoire pour les auteurs de violences (groupes de responsabilisation) ;
    - douze plateformes « violence » de concertation entre les intervenants psychosociaux, sanitaires, policiers et judiciaires afin de leur permettre de se connaitre, partager leur expertise, coopérer et coordonner leurs interventions dans la lutte contre les violences entre partenaires. Les plateformes sont animées et gérées par les coordinations provinciales ;
    -un programme de formation continuée des professionnels-les organisé par les pôles de ressources. Les « pôles de ressources spécialisées en violences conjugales et intrafamiliales », composés d’un service d’accompagnement d’auteurs de violences et de deux maisons d’hébergement de victimes (à Liège et La Louvière), ont développé ensemble une forme avancée de coopération entre services afin de garantir la sécurité des victimes et d’optimaliser le travail d’accompagnement des victimes et des auteurs. Ils partagent leur expertise via des programmes d’information, de sensibilisation et de formation des différents acteurs de terrain.

    Par ailleurs, en matière de prévention, le Gouvernement wallon s’est engagé, avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, à généraliser l’Éducation à la vie affective relationnelle et sexuelle (EVRAS) dans les écoles.

    Bien entendu, nous pouvons toujours renforcer ces actions, c’est pourquoi le Gouvernement wallon a adopté un plan intrafrancophone de lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales lors de sa séance du 2 juillet 2015 et que lors de sa séance du 19 novembre 2015, le Gouvernement wallon a pris acte du plan d’action national (PAN) de lutte contre toutes les formes de violence basée sur le genre qui a été officiellement présenté par le Fédéral le 10 décembre 2015. Ces deux plans couvrent la période 2015-2019 et mes services travaillent sans relâche à la mise en œuvre de la centaine de mesures pour lesquelles la Wallonie est identifiée comme coresponsable.