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Le Plan forte chaleur et pic d'ozone en Wallonie

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1283 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/07/2016
    • de SALVI Véronique
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Suite à la canicule de 2003, plusieurs pays européens ont adopté des règlements fixant les consignes et un plan d’urgence en cas de forte chaleur. Chez nous, dans le cadre de la sixième réforme de l’État, la compétence a été transférée aux Régions.

    Cette année, la Région Bruxelles-Capitale en a fixé les contours. Le Plan forte chaleur, mis en place par la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault, comporte 4 phases : phase de vigilance, active entre le 15 mai et le 30 septembre, période durant laquelle les fortes chaleurs sont les plus susceptibles de se produire ; phase de pré-alerte de niveau 1 ; phase d’avertissement de niveau 2 ; phase d’alerte avec communication renforcée.

    La Région bruxelloise a déterminé des actions pour chacune de ces phases. Par exemple, pour la phase 1, sont prévus un dépliant d’information à destination du grand public à distribuer dans les maisons de repos, les centres d’accueil pour les personnes handicapées et les sans-abris, ainsi qu’une page web reprenant les îlots de fraîcheur et points d’eau. En phase 2, ce sera l’activation d’un message d’information sur le site internet de la Cocom, de la Cocof et de Bruxelles Environnement, et l’envoi d’un mail aux professionnels.

    Monsieur le Ministre, au niveau wallon, peut-il nous rappeler les différentes phases et composantes de notre propre Plan forte chaleur, ainsi que les mesures mises en place dans ce cadre par l’administration wallonne de la Santé ?

    L’an dernier, il nous expliquait, qu’après la saison de ce plan, soit après le 30 septembre 2015, son administration procèdera, comme chaque année, à une évaluation des événements et actions de cette période. L’ISP disposerait ensuite, vers la mi-octobre, des données de mortalité plus complètes et de leur analyse. Peut-il nous faire part des résultats de cette dernière évaluation, ainsi que des éventuels ajustements qui auraient été opérés pour le Plan 2016, à la lumière de celle-ci ?
  • Réponse du 03/08/2016
    • de PREVOT Maxime

    Comme l'honorable membre le sait, la gestion du plan « Forte chaleur et pics d’ozone » a fait l’objet d’un transfert du Fédéral vers les Régions qui gèrent actuellement chacune leur plan. À l’heure actuelle, tous les points importants du plan wallon « Forte chaleur et pic d’ozone » sont ceux du précédent plan fédéral. La Wallonie a mis l’accent sur les informations importantes pour le grand public et pour les professionnels de terrain notamment en maison de repos et/ou de repos et de soins.

    Le plan « forte chaleur et pic d’ozone » se compose de trois phases (Les différentes phases et actions du plan sont expliquées in extenso en annexe 1, ci-après) :
    - une phase de vigilance ;
    - une phase d’avertissement ;
    - une phase d’alerte.

    À noter que la phase d’avertissement est subdivisée en deux sous-niveaux. Les conditions de passage du niveau 1 au niveau 2 d’avertissement, ont, d’ailleurs, été revues cette année. Il s’agit là de l’unique adaptation significative au plan en 2016. Jusqu’à l’an dernier, le niveau 2 de la phase d’avertissement ne pouvait être atteint que moyennant l’existence de conditions météorologiques spécifiques ET d’un risque ozone particulier. À partir de cette année, le niveau 2 est atteint dès que les conditions météorologiques OU les critères relatifs à l’ozone sont satisfaits.

    Dès son entrée en phase de vigilance, le 15 mai de chaque année, l’administration wallonne de la Santé, d’une part, rappelle l’existence et le contenu du plan « Forte chaleur et pic d’ozone » dans les news de son site internet et, d’autre part, envoie un courrier électronique à ses différents partenaires pour attirer leur attention sur le commencement de la phase de vigilance et pour leur rappeler les recommandations de circonstance. Il existe différents types de recommandations sanitaires pour des professionnels de la santé, des partenaires sociaux et des organisations sociales.

    Pendant la saison du plan qui s’étale du 15 mai au 30 septembre de chaque année, toutes les institutions partenaires de l’administration de la santé qui ont une messagerie électronique sont averties par email de tout passage en phase d’avertissement, voire en phase d’alerte. Si elles le désirent, elles peuvent également s’inscrire gratuitement pour recevoir les informations sur leur GSM.
    La phase d’alerte n’a jamais été déclenchée même durant le dernier épisode de canicule, car la durée de la forte concentration en ozone n’était pas suffisante.

    L’évaluation de l’action de la DGO5 durant la période estivale 2015 a mené aux constats suivants :

    - environ 1.500 brochures et 400 affiches ont été envoyées à une dizaine d’opérateurs qui par ailleurs ont été orientés vers le site internet où une brochure était téléchargeable ;

    - des bulletins électroniques  « Forte chaleur et ozone » ont été envoyés du 29 juin 2015 au 12 juillet 2015 pour signaler le début, le maintien et la fin du niveau 2 de la phase d’avertissement. Durant cette période de fortes chaleurs, une réunion d’urgence du Risk assessment Group (RAG) a été convoquée le 2 juillet 2015. La recommandation principale du RAG a été de proposer aux instances de décision - Risk Management Group (RMG) - de renforcer les messages de prévention vers les autorités locales, Gouverneurs et bourgmestres ;
    - en ce qui concerne la mortalité durant l’été 2015, deux pics de surmortalité significative ont été observés le 12 juin et du 1er juillet au 5 juillet (pour rappel, la phase d’avertissement de niveau 2 était activée entre le 30 juin et le 5 juillet). Ceci étant, malgré ces pics ponctuels, aucune surmortalité significative n’a été observée ni sur l’été dans son ensemble ni durant la période de vigilance (15 mai 2015 au 30 septembre 2015).

    Une autre évaluation a eu lien fin 2015 afin d’évaluer, après une période de 10 ans et auprès du public-cible, la connaissance du plan « Forte chaleur et pic d’ozone » (http://socialsante.wallonie.be/sites/default/files/2016_resultats%20enquete%20communication%20autour%20du%20plan%20fortes%20chaleurs%20et%20pics%20ozone.pdf). L’enquête révèle notamment que l’utilité principale du plan perçue par 94,3% des répondants est l’information de la population sur les comportements à adopter avant et pendant une forte chaleur.


    ANNEXE



    Les différentes phases du plan «forte chaleur et pics d’ozone »

    Le plan « forte chaleur et pics d’ozone » se compose de 3 phases dont la deuxième, la phase d’avertissement, est subdivisée en 2 niveaux :
    - une phase de vigilance;
    - une phase d’avertissement, subdivisée en un
    * niveau 1
    * niveau 2
    - une phase d’alerte

    6.1. La phase de vigilance

    La phase de vigilance débute le 15 mai et se termine le 30 septembre. À partir du 15 mai, les actions se déclenchent systématiquement. Il ne s’agit pas ici d’un seuil mais d’une période.

    6.2. La phase d’avertissement

    Les phases d’avertissement et d’alerte s’enclenchent lorsqu’un certain nombre de critères sont atteints. Ces critères sont basés sur les résultats
    - des prévisions météorologiques à 5 jours ;
    - des mesures d’ozone journalières;
    - des prévisions d’ozone à 2 jours.
    Deux niveaux sont prévus dans la phase d’avertissement :

    Niveau 1 :

    Ce niveau est exclusivement basé sur des critères météorologiques. Il est atteint lorsque, sur la base de prévisions météorologiques, les critères suivants sont remplis pendant une période de deux jours :
    La température minimale moyenne (pendant 2 jours) est supérieure à un seuil qui correspond au 95e percentile mesuré en été (juin-août, période 1970-2004 à Uccle) : 18°C à Uccle
    ET
    La température maximale moyenne (pendant la période considérée) est supérieure à un seuil qui correspond au 95e percentile mesuré en été (juin-août, période 1970-2004 à Uccle) : 30°C à Uccle

    Niveau 2 :

    Ce niveau est atteint dès que les conditions météorologiques ET/OU les critères relatifs à l’ozone sont satisfaits (il n’est donc pas nécessaire que ces deux types de critères soient satisfaits simultanément). Il est atteint lorsque, sur la base des prévisions météorologiques, les critères suivants sont remplis pendant une période de trois jours consécutifs :
    La température minimale moyenne (pendant 3 jours) est supérieure à un seuil qui correspond au 95e percentile mesuré en été (juin-août, période 1970-2004 à Uccle) : 18°C à Uccle
    ET
    la température maximale moyenne (pendant 3 jours) est supérieure à un seuil qui correspond au 95e percentile mesuré en été (juin-août, période 1970-2004 à Uccle) : 30°C à Uccle
    OU/ET
    Mesures et prévisions des valeurs relatives à l’ozone
    Une concentration horaire moyenne d’ozone supérieure à 240 μg/m3 (seuil d’alerte fixé par l’UE) a été mesurée la veille à au moins un point de mesure de l’ozone
    ET
    Une concentration horaire moyenne d’ozone supérieure à 180 μg/m3 (seuil d’information fixé par l’UE) est prévue le jour même à au moins un point de mesure de l’ozone.

    6.3. La phase d’alerte

    Les mêmes critères météorologiques que ceux de l’avertissement de niveau 2 sont remplis
    ET
    Une concentration horaire moyenne d’ozone supérieure à 240 μg/m3 (seuil d’alerte fixé par l’UE) a été mesurée la veille à au moins un point de mesure de l’ozone
    ET
    Une concentration horaire moyenne d’ozone supérieure à 240 μg/m3 (seuil d’alerte fixé par l’UE) est prévue le jour même à au moins un point de mesure de l’ozone.

    Actions selon les différentes phases du plan wallon «forte chaleur et pics d’ozone »

    7.1. Phase de vigilance

    - sensibilisation du grand public aux risques liés à la chaleur et aux pics d’ozone, encouragement à une meilleure solidarité envers la famille, les voisins et les connaissances, et tout particulièrement envers les personnes appartenant à un groupe à risque;
    - information générale de tous les professionnels de la santé, des partenaires sociaux et des organisations sociales;
    - large diffusion des différentes recommandations socio-sanitaires (voir recommandations et les questions les plus fréquentes ) à toutes les institutions dépendantes de la Direction Générale Opérationnelle Pouvoirs locaux, Action sociale et Santé - DGO5 - par courrier, par mail et via les sites respectifs le cas échéant;
    - mise à jour du portail social santé de la DGO5.

    7.2. Phase d’avertissement

    Sur la base d’une prévision d’un avertissement de niveau 1

    - lorsqu’au cours de la phase de vigilance, une forte chaleur de deux jours est prévue, le Service Public de Wallonie - SPW - (compétences santé et environnement) ainsi que les autres entités du pays ayant les compétences santé et environnement passent à la phase d’avertissement de niveau 1 et prennent les mesures de vigilance suivantes : information des acteurs de terrain via un mail transmis de la Cellule Interrégionale de l’Environnement – CELINE - vers les institutions dépendants de la DGO5 pour renforcer la vigilance et rappeler les consignes, vérifier les réserves de boissons, contrôler la température des pièces de vie, etc.;
    - lorsqu’au cours de la phase de vigilance, une vague de chaleur de trois jours ou plus est annoncée et/ou la concentration d’ozone est dépassée, la phase d’avertissement de niveau 2 est déclenchée dès le premier jour;
    - le deuxième jour de la phase d’avertissement de niveau 1, la phase d’avertissement de niveau 2 est déclenchée si une forte chaleur de plus de trois jours est prévue;
    - si la température se normalise après le deuxième jour (et si la concentration d’ozone redevient normale), la phase de vigilance est réactivée.


    Sur la base d’une prévision d’un avertissement de niveau 2 :
    - communication immédiate à partir de CELINE via la Cellule Régionale de Crise (CRC), des Ministres wallons de la Santé et de l’environnement du déclenchement de cette phase;
    - avertissement immédiat à partir de CELINE via les administrations compétentes (Direction Générale Opérationnelle de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et de l'Environnement - DGO3- et DGO5),
    * des professionnels de la santé, c.-à-d. les cercles de médecins généralistes agréés;
    * des services hospitaliers;
    * des maisons de repos;
    * des services de soins à domicile, etc.;
    - si nécessaire, nouvelle mise à jour du site portail social santé de la DGO5,

    7.3. Phase d’alerte

    Les actions nécessaires pour ce niveau sont mises en œuvre lorsque le seuil est atteint et qu’il s’avère que les mesures déjà prises doivent être intensifiées. La phase d’alerte ne sera pas déclenchée automatiquement au moment où les seuils définis pour la phase d’alerte seront atteints ; en effet, une cellule d’analyse de risque composée de représentants
    - de l’Institut Royal Météorologique – IRM-;
    - de CELINE;
    - du Fédéral et
    - des entités fédérées
    se réunira (ou se contactera) d’urgence dans le cadre du Risk Assessment Group (RAG) mis en place pour répondre aux situations sanitaires d’urgence internationale dans le cadre du RSI (Règlement Sanitaire International). Le RAG est actuellement coordonné par l’ISP – Institut Scientifique de Santé Publique.

    Il évaluera s’il est nécessaire de déclencher la phase d’alerte et proposera des actions pour limiter le risque aux autorités compétentes en santé (Risk Managment Group ou RMG) qui décidera des mesures concrètes à prendre comme par exemple annuler ou postposer des manifestations de masse (sportives, culturelles ou autres) afin de limiter les effets néfastes de la forte chaleur.