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La deuxième stratégie wallonne du développement durable

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1237 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 18/07/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Le Gouvernement travaille à l'élaboration de la deuxième Stratégie régionale du Développement durable. Dans ce cadre il a procédé à une consultation ouverte aux citoyens, associations et avis consultatifs divers, consultation qui s'est clôturée le 1er mai dernier.

    Quelque 250 avis ont été rendus, dont 200 provenant de citoyens et une cinquantaine d'associations et ont été soumis à l'analyse de l'administration.

    Le 7 juillet dernier, la seconde lecture de la deuxième Stratégie wallonne du développement durable était inscrite à l'ordre du jour du Gouvernement wallon.

    Monsieur le Ministre peut-il me faire part de ce qui ressort essentiellement de cette consultation ? Quelle est la teneur des principaux avis émis ? Des adaptations du projet sont-elles prévues et si oui, peut-il m'apporter des précisions ?

    La Stratégie fixe-t-elle des objectifs chiffrés à atteindre à des échéances déterminées et, si oui, lesquels ?

    Enfin, Monsieur le Ministre peut-il préciser la place réservée au développement de l'économie circulaire dans le cadre de cette Stratégie ?
  • Réponse du 26/07/2016
    • de DI ANTONIO Carlo

    L’adoption de la deuxième Stratégie wallonne de développement durable fait suite à une large consultation sur le projet de deuxième stratégie wallonne de développement durable qui avait été adopté en première lecture par le Gouvernement wallon le 3 décembre 2015.

    Ce projet a été soumis à l’avis des organes consultatifs que sont le Conseil économique et social de la Wallonie (CESW), le Conseil wallon de l’environnement pour le développement durable (CWEDD) et l’Union wallonne des villes et des communes (UWVC), comme le prévoit le Décret relatif à la stratégie wallonne de développement durable.

    Au-delà de ce processus de consultation officiel, j’ai également organisé une consultation publique destinée à l’ensemble des citoyens et organisations. Cette consultation s’est déroulée du 23 février au 1er mai 2016. Elle a été organisée au moyen d’un questionnaire en ligne sur le portail wallonie.be.

    Ajoutons que ce processus de consultation s’est clôturé le 2 mai 2016 par un Parlement Jeunesse, première initiative du genre en Wallonie, qui a rassemblé 55 étudiants d’universités et hautes écoles au sein du Parlement wallon. Cet évènement a permis de dégager huit propositions votées par les jeunes qui ont été intégrées aux avis reçus.

    Que pouvons-nous retenir en quelques mots de cette consultation ?

    Tout d’abord et comme vous l’indiquez, ce sont au total pas moins de 250 contributions qui ont été reçues dont environ 80 % émanaient de citoyens de tous âges, caractérisés aussi par une représentation équilibrée des hommes et des femmes et une bonne représentation géographique. En ce qui concerne les organisations, environ 2/3 ayant répondu à la consultation proviennent du monde associatif, mais on retrouve aussi parmi les répondants quelques acteurs privés, dont des fédérations.

    Quant à leur avis général sur la stratégie, environ la moitié des répondants ont estimé que le projet était clairement présenté et qu’il contribuait effectivement au développement durable en Wallonie. Cette proportion est plus élevée du côté des associations.

    En ce qui concerne le plan d’actions, ce sont quelque 738 commentaires et 178 suggestions d’actions nouvelles qui ont été émis par les citoyens et les associations.

    Il ne m’est pas possible de parcourir les différents changements qui ont été effectués, mais je voudrais ici en citer quelques-uns :
    - il a été décidé de clarifier le texte par rapport au fait que si les trois premiers chapitres de la stratégie (vision à long terme, diagnostic des acquis et faiblesses, objectifs intermédiaires) abordent l’ensemble des dimensions du développement durable, le plan d’actions a lui une portée plus ciblée sur certains thèmes et outils transversaux, dans la mesure où il s’articule avec d’autres plans stratégiques wallons contribuant à la transition vers un développement durable.

    C’est ainsi que le plan d’actions a été complété par les actions du Plan Marshall qui porte sur les thèmes de la stratégie et que les liens entre la stratégie et les autres plans d’actions du Gouvernement wallon ont été explicités ;
    - il a été décidé, à la demande de plusieurs organisations, de reprendre dans le texte la définition du développement durable figurant dans le Décret, et de renforcer dans le diagnostic le lien avec les indicateurs complémentaires au PIB ;
    - il a également été décidé de ne plus faire référence aux concepts d’autonomie en alimentation, en énergie et en ressources étant donné les diverses critiques reçues sur ce concept. Nous avons donc décidé d’insister plutôt sur les changements des modes de consommation et de production dans ces 3 domaines, concept qui est mieux compris, plus facilement appréhendable tant par les consommateurs que par les producteurs, et faisant l’objet d’engagements internationaux ;
    - concernant les actions, comme je l’ai précisé, les commentaires et suggestions étaient nombreux, il ne nous a donc pas été possible de tout prendre en compte, mais nous avons pu mieux préciser les contours de certaines actions grâce aux réactions des citoyens et organisations. Beaucoup de leurs commentaires portaient aussi sur la mise en œuvre très concrète des actions, et nous avons donc noté bien précieusement tous leurs conseils.

    Je voudrais aussi mettre en exergue le fait que l’un des principaux enseignements que l’on peut retirer de cette consultation est l’intérêt significatif porté par les citoyens pour cette stratégie et le développement durable en général. C’est pourquoi, parmi les 100 actions faisant partie du plan d’actions de la 2éme stratégie wallonne de développement durable, nous en avons ajouté trois nouvelles, destinées à stimuler les dynamiques participatives sur le développement durable, ce qui répond par ailleurs, à une demande exprimée par la société civile.

    Pour ce qui concerne la question spécifique sur les objectifs chiffrés, le troisième chapitre de la stratégie est consacré aux objectifs à court et moyen terme que le Gouvernement wallon s’est engagé à atteindre pour cheminer progressivement vers la vision à long terme de développement durable, présentée au premier chapitre. Ces objectifs sont articulés autour des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU à l’horizon 2030, assortis de 169 cibles parfois chiffrées.

    En effet, ces objectifs ont été adoptés par l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement, dont la Belgique, en septembre 2015 et traduisent les priorités en matière de développement durable que les chefs d’État et de gouvernement de l’ensemble des pays de la planète ont identifiées pour les 15 prochaines années.

    Cette stratégie vise donc, en cohérence avec d’autres plans adoptés par le Gouvernement wallon, à contribuer à la réalisation de cet ambitieux agenda politique majeur et universel. Un suivi régulier des progrès vers ces objectifs sera réalisé dans le cadre de la stratégie wallonne de développement durable.
    Enfin, sur la contribution de cette stratégie à l’économie circulaire, un certain nombre de mesures du plan d’actions visent à renforcer certaines structures et à mettre en place, en cohérence et en complémentarité avec le Plan wallon des déchets-ressources et le plan Marshall 4.0, un cadre porteur pour développer davantage en Wallonie le recyclage et la réutilisation.

    J’ai notamment prévu de :
    - amplifier le réseau des ressourceries, assurer l’accès au gisement pour les entreprises d’économie sociale agréées, et identifier avec l’ensemble des acteurs concernés davantage de possibilités de réemploi / remise en valeur / redesign des objets récoltés par les ressourceries, notamment en faisant appel aux nouvelles technologies (ex : imprimantes 3D);
    - créer une carte géo localisée des structures de récupération indiquant notamment les matières récupérables et disponibles.