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L'hébergement médicalisé pour sans-abri

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 1292 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 19/07/2016
    • de TROTTA Graziana
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    En juin 2015, le Samusocial de Bruxelles a lancé MediHalte, un projet-pilote consistant en l'hébergement médicalisé de personnes sans-abri malades, en attente ou en fin d'hospitalisation, et disposant pour ce faire d'une équipe d'une trentaine de membres et de 38 lits pour des séjours de courte ou de longue durée.

    Aujourd'hui, après une année d'expérience, le bilan s'avère positif pour le Samusocial, selon lequel le secteur sociosanitaire de Bruxelles estime l'outil comme étant « incontournable ».

    Depuis le lancement du projet, MediHalte a accueilli 476 personnes, dont 441 patients souffrant d'affections aiguës qui ont bénéficié d'un séjour de 5 à 60 jours, et 35 patients souffrant de pathologies chroniques qui ont bénéficié d'un séjour plus long.

    Pour 251 personnes accueillies, MediHalte fut un hébergement de transition dans la mesure où elles ont été orientées vers d'autres structures. Par contre, 206 sans-abri ont été orientés par des hôpitaux et cliniques vers MediHalte, évitant ainsi à ces personnes nécessitant des soins d'être orientées vers des centres de nuit ne disposant pas forcément de personnel et d'équipement médical adaptés.

    Outre une prise en charge médicale, MediHalte propose également un accompagnement social et administratif, ce qui a notamment permis de réduire la proportion de personnes sans couverture médicale (de 30 % à l'entrée au centre à 9 % à la sortie).

    Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer si des projets similaires sont développés en Wallonie, et si le Gouvernement leur garantit un soutien financier ? Dans la négative, va-t-il encourager et soutenir le développement d'hébergement médicalisé de ce type ? Des projets nouveaux sont-ils à l'étude et, si oui, peut-il en préciser les contours ?
  • Réponse du 01/08/2016
    • de PREVOT Maxime

    Les Relais santé ont été créés à partir du constat que les personnes en situation précaire rencontrent des obstacles majeurs dans leur accès aux soins, et ce, malgré des dispositifs mis en œuvre comme l'aide médicale urgente.

    Le premier Relais santé a été créé à Liège où les associations et les institutions publiques avaient démarré une réflexion et une coordination de leurs pratiques. Liège a servi de modèle et le Gouvernement wallon prit, le 19 octobre 2005, la décision dans le Plan stratégique n° 3 sur l'inclusion sociale de créer, en complément dans chaque Relais social, un Relais santé dans les sept villes wallonnes suivantes : Liège, Charleroi, Mons, La Louvière, Verviers, Namur et Tournai.

    Les Relais santé ont pour missions, au travers des premiers soins dispensés aux personnes en situation d'exclusion, de faciliter la prise en charge par la première ou la deuxième ligne de soins, l’activation du réseau de soins au niveau local et la collaboration avec celui-ci.

    Il ne s’agit donc pas de créer une énième ligne de soins pour les personnes précarisées, mais bien d’encourager la prise en charge par le réseau existant, des actions telles que l’accompagnement des travailleurs de rue par des infirmières ont pu démontrer leur efficacité.

    En outre, la possibilité doit être donnée à la population en situation précaire de consulter les spécialistes dans le circuit « traditionnel », ce qui correspond justement à la mission du Relais santé. La Belgique est dotée de l'un des meilleurs systèmes de soins de santé du monde et l'objectif des Relais santé consiste à aider ces personnes à réintégrer ce système plutôt que d'organiser de nouveaux dispositifs curatifs qui aboutiront à une médecine parallèle pour les pauvres.

    Parallèlement aux Relais santé, les relais sociaux soutiennent depuis plusieurs années des projets spécifiques en lien avec le milieu hospitalier.

    Ainsi à Namur, le CHR de Namur pilote, depuis 2009, un Projet « Accompagnement des personnes en grande précarité et en détresse sociale lors d’une hospitalisation ».

    Une assistante sociale travaille à temps plein à la prise en charge de ces patients précarisés tout en conscientisant le personnel soignant et les intervenants à la problématique de la précarité. Elle est présente aussi bien aux urgences que dans les unités de soins et peut créer un pont entre l’hôpital et les structures extérieures d’aide aux personnes précarisées.

    À Tournai, le projet Accompagnement aux urgences du CHWapi a débuté en juillet 2011. Une assistante sociale propose aux personnes en grande précarité qui arrivent aux services des urgences des hôpitaux tournaisiens un accompagnement particulier. Une procédure de prise en charge a pu être définie avec les équipes urgentistes.