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Les "NEETS"

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 308 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 19/07/2016
    • de POTIGNY Patricia
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de l'Emploi et de la Formation

    En parcourant le rapport 2016 «  Regards sur la Wallonie  » publié par le Conseil économique rt social de Wallonie (CESW), le terme NEETS m’a interpellée. il s’agit des jeunes entre 18 et 24 ans qui ne suivent ni enseignement, ni formation et sont sans emploi (Not in Employment, Education or Training).

    En 1996, un jeune sur trois était dans cette situation d’inactivité contre 1 sur 5 en 2013. Bien que les efforts de la Wallonie en la matière soient salués, il reste du chemin pour atteindre les objectifs fixés par l’Europe à l'horizon 2020.

    On note que parmi les 19,2% de NEETS wallons, la moitié n’a pas obtenu de diplôme du secondaire supérieur, un fait non sans conséquence pour leur avenir professionnel.

    Comment aller «  chercher  » ses jeunes et les amener à un entreprendre une formation  ? Quels sont les moyens mis en œuvre qui permettront d’atteindre les objectifs européens  ?

    La Ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles étant aussi concernée par ce débat quant à la question du décrochage scolaire, Madame la Ministre et elle travaillent-elles ensemble à vaincre l’inactivité chez ces jeunes  ? De quelle manière  ?
  • Réponse du 30/08/2016
    • de TILLIEUX Eliane

    Les jeunes de 15 à 24 ans « inactifs » au sens statistique, et en dehors de tout parcours scolaire ou de formation continue sont en effet très exposés au risque d’exclusion sociale. L’enjeu est, d’une part, de « réaccrocher » ces jeunes et, d’autre part, de leur transmettre les compétences transversales et de base.

    1) Les Centres d’Insertion socioprofessionnelle (EFT – OISP) interviennent en amont, sur les problématiques sociales, et professionnelles, auprès des publics les plus fragilisés, notamment les jeunes en difficulté, qui connaissent des parcours difficiles ou ponctués d’échecs. Ils travaillent en outre sur la remédiation au manque de qualifications et d’expériences professionnelles, tout en accompagnant leurs publics dans la recherche de solutions à leurs difficultés financières, de logement ou de santé.

    Les Missions régionales pour l’emploi (MIRE), quant à elles, interviennent en aval de ces acteurs de la préqualification et jouent un rôle d’intermédiation entre ces publics fragilisés et le monde du travail. Les opérateurs d’acculturation numérique et d’alphabétisation jouent également ce rôle.

    2) En ce qui concerne les bénéficiaires du revenu d’intégration ou de l’aide sociale et les collaborations structurelles entre opérateurs d’insertion socioprofessionnelle, d’emploi et de formation, j’ai proposé au Gouvernement, ce jeudi 30 juin, d’approuver la nouvelle convention-cadre entre la Fédération des CPAS, le FOREm et la Wallonie.
    Cette convention, qui actualise celle conclue en 2005, tient compte des évolutions des publics fragilisés et, notamment, des jeunes NEETs.

    3) En ce qui concerne l’orientation des publics fragilisés vers des niches identifiées ou anticipées en matière d’emploi, j’ai souhaité que soit lancé, dans le cadre du plan Marshall4.0, le dispositif multipartenarial unique d’orientation tout au long de la vie, articulé autour des 3 Cités des métiers wallonnes, intégrant les Carrefours Emploi Formation Orientation.

    En concertation avec ma Collègue de la Fédération Wallonie-Bruxelles, des chargés de mission viendront compléter l’offre de service d’orientation de l’enseignement obligatoire. Cette dynamique, comme celle portée par l’association WorldSkillsBelgium et visant à promouvoir les métiers techniques, technologiques et scientifiques ainsi que les filières qui y conduisent, contribue à rendre plus visibles les métiers porteurs en termes d’emploi et les filières de formation et d’enseignement qui y mènent, en ce compris pour les publics plus fragilisés ou moins qualifiés.

    Toujours en concertation avec mes Collègues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, j’ai également souhaité soutenir le développement de l’alternance en tant que filière d’excellence et vecteur privilégié de l’insertion professionnelle de nos jeunes. La certification des qualifications ainsi que la validation des compétences permettent en outre de prendre en considération les compétences et capacités acquises sur le terrain, ou de manière non formelle et informelle.

    4) Enfin, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan wallon « Garantie Jeunesse », j’ai chargé le FOREm de coordonner, au niveau wallon, le plan visant la prévention du décrochage scolaire, l’amélioration de la capacité d’insertion socioprofessionnelle et la suppression d’obstacles concrets à l’emploi des jeunes, notamment des jeunes fragilisés.

    La trentaine de projets initiés dans ce cadre intègrent différents porteurs de projet, ainsi que de très nombreux opérateurs et partenaires, pour un total de 86,1 millions d’euros.
    Parmi les porteurs de projet figurent, notamment, le FOREm et l’IFAPME, mais aussi de nombreux CPAS, des MIRE, des Centres de Compétence, des CISP, la structure d’accompagnement jecréemonjob.be, les Cités des métiers …

    À titre d’exemple, le projet co-initié par l’IFAPME et la fédération des CPAS wallons, vise à organiser des séances d’information décentralisées, par Province, à l’attention des travailleurs sociaux des CPAS, afin de mieux faire connaître les dispositifs de formation en alternance s’adressant aux jeunes.

    À partir de cette dynamique « Garantie Jeunesse », et sur la base d’un échange d’informations et une concertation systématisée au sein du comité de pilotage wallon, comité au sein duquel j’ai notamment souhaité associer le Cabinet de la Ministre de l’Enseignement ainsi que le Cabinet de la Ministre de la Jeunesse, de nombreux partenariats ont été développés entre l’ensemble des opérateurs wallons et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.