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Les dangers liés à la culture des pommes de terre espagnoles et portugaises

  • Session : 2015-2016
  • Année : 2016
  • N° : 667 (2015-2016) 1

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  • Question écrite du 19/07/2016
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région

    Les pommes de terre originaires d’Espagne et du Portugal présentent un risque élevé d’introduction d’Epitrix, un coléoptère pouvant occasionner de graves pertes en pommes de terre. Les négociants et les transformateurs utilisant des pommes de terre issues de la péninsule ibérique doivent être conscients des risques encourus.

    Quelles mesures ont-elles été prises en Wallonie pour prévenir ces risques ?

    Quel regard Monsieur le Ministre porte-t-il sur les mesures européennes visant depuis 2013 à scléroser les zones impactées par l’Epitrix ?

    Peut-il chiffrer la production des pommes de terre issues en 2015 de la péninsule ibérique ?
  • Réponse du 04/08/2016
    • de COLLIN René

    Les mesures de lutte et de prévention contre les différents Epitrix nuisibles à la pomme de terre sont de compétence fédérale et sot gérées par l’AFSCA, qui applique la décision d’exécution de la Commission européenne du 16 mai 2012 concernant les « mesures d’urgence destinées à prévenir l’introduction et la propagation dans l’Union d’Epitrix cucumeris (Harris), d’Epitrix similaris (Gentner), d’Epitrix subcrinita (Lec.) et d’Epitrix tuberis (Gentner) ». Les mesures d’éradication prévues dans la législation européenne ont par ailleurs été particulièrement renforcées dans un très récent amendement proposé de cette décision : la zone d’éradication a été portée de 100 mètres à 1 kilomètre de rayon, avec une zone de surveillance de 3 kilomètres autour d’un foyer détecté. L’AFSCA répète régulièrement ses avertissements et, dans une note datée du 25 mai 2016, réaffirme qu’« en plus des lots portugais, tous les arrivages d’Espagne sont potentiellement à risques même s’ils ne viennent pas des zones officiellement déclarées contaminées. En conséquence, l’Agence maintiendra et renforcera encore sa surveillance sur toutes ces origines à risques ».

    Aucun des coléoptères mentionnés n’a été détecté en Wallonie, ce qui conforte jusqu’à présent l’efficacité des mesures de prévention appliquées.

    D’après les données recueillies auprès de la filière wallonne de la pomme de terre (FIWAP), la Belgique a importé ces trois dernières saisons (2013-2014 à 2015-2016), respectivement, 16.081, 30.180 et 24.131 tonnes de pommes de terre d’Espagne, qui est son premier fournisseur de primeurs. Les importations du Portugal sont nettement moindres. Il faut relever que les pommes de terre primeurs sont conservées au frigo dès leur arrivée, ce qui limite fortement le risque de développement et de dispersion d’Epitrix.

    Aucun plant de pommes de terre destiné à la multiplication n’a été importé d’Espagne ou du Portugal vers la Wallonie ces 10 dernières années.

    Un projet dénommé « Depitrim », financé par le SPF Économie et dont le Centre wallon de recherches agronomiques est partenaire, est actuellement en cours. Il permet, par l’étude d’espèces autochtones peu nuisibles, de mieux connaître la biologie d’Epitrix et contribue à définir les mesures de lutte et de prévention. Dans le cadre de ce projet, un monitoring d’Epitrix est organisé sur tout le territoire de la Wallonie. Ce projet sert à communiquer vers les importateurs, à les former à reconnaitre les symptômes, et à appliquer les mesures de prévention. L’AFSCA reste en contact direct avec les importateurs. Dans un contexte où le commerce de primeurs est de plus en plus déterminé par la grande distribution qui conclut des contrats d’achat dans les pays concernés et fait transporter / laver / emballer les pommes de terre par des importateurs / préparateurs belges en sous-traitance, il est important que les risques phytosanitaires restent maîtrisés par les professionnels du secteur, qui seraient les premières victimes en cas de présence de ces organismes de quarantaine.